On s'amuse toujours autant à découvrir les réinterprétations des dieux grecs et de leurs univers respectifs
On s'amuse toujours autant à découvrir les réinterprétations des dieux grecs et de leurs univers respectifs
Zoé, cadre supérieure d’une grosse entreprise est à la recherche de son père. En découvrant son journal intime, elle y lit qu’il est parti en voyage avec un certain Eustis, satyre déchu de la cour errante de Dionysos. Elle pense que son père a perdu la tête, mais Eustis existe bel et bien. Il est perdu dans le monde des mortels et attend, dans un ennui tout aussi mortel, que Dionysos et sa cour, endormis au fond d’un lac, se relèvent d’une ultime cuite afin de les rejoindre et qu’ainsi tout revienne dans l’ordre, mais rien ne se passe comme il le voudrait.
Séléné, Déesse de la Lune, va le sortir de sa torpeur en lui envoyant le fils qu’elle a eu avec Pan, petit satyre aux boucles blondes qui éternue des nuées de papillons blancs, afin qu’il soit son tuteur et l’aide à trouver sur Terre sa place dans le cosmos et sa « spécialité » de dieu. Comme il est hors de question pour lui de jouer les baby-sitters pour les siècles à venir, Eustis décide de se rendre sur l’Olympe et de demander à un dieu d’un rang supérieur de le relever de cette tâche, mais là non plus tout ne se passe pas comme il l’entend.
Cet album, suite de « Le Dieu vagabond » peut être lu indépendamment du premier. Il porte un regard décalé sur l’humanité et ses usages, qui, vus par les yeux d’un enfant, paraissent à juste titre parfaitement aberrants et donnent malheureusement à sourire.
C’est au travers de décors psychédéliques, au grés de pérégrinations métaphysiques, de rencontres plutôt irréalistes et de soliloques existentiels qu’Eustis et l’enfant nous mènent jusqu’à l’Olympe. De nombreuses planches aux teintes empruntées à l’Art Nouveau parsèment cette aventure d’une qualité graphique exceptionnelle. De même, certaines se revendiquent des influences parfaitement bien maîtrisées de grands peintres tels que Klimt, Mondrian, Corot, Vallotton et Delaunay. Elles valent la peine de s’y attarder.
En somme, nous avons là un magnifique album, qui, de par sa très grande richesse graphique mérite plusieurs lectures.
Quel plaisir de retrouver Fabrizio Dori avec la suite du Dieu vagabond !
Déjà, cet album est magnifique, partout, tout le temps, dans une bibliothèque, sur une chaise, ouvert, fermé. C’est simple, on a envie d’encadrer toutes les pages tellement c’est beau.
Le Dieu vagabond puisait ses tableaux chez les peintres impressionnistes et Van Gogh, Le fils de Pan poursuit les clins d'œil aux différents mouvements artistiques et traverse le XXe siècle, un peu de modernisme par-ci, une touche d’art nouveau par-là.
Aux côtés d’Eustis, à présent flanqué d’un gamin venu de la lune, on s’amuse toujours autant à découvrir les réinterprétations des dieux grecs et de leurs univers respectifs. La quête hallucinée de nos héros nous entraîne dans une déambulation d’une nuit, entre les vestiges anciens et la modernité frénétique.
C’est drôle, c’est touchant, c’est prenant — c’est beau. Comme son prédécesseur, Le fils de Pan est une réussite. À lire et à relire, puis à offrir.
4 ans après "le dieu vagabond", l'auteur nous offre une deuxième immersion en mythologie grecque contemporaine et il va même un peu plus loin car cette fois, il crée un dieu "Le Fils de Pan".
Ce premier voyage que j'avais tant aimé vient de poursuivre son chemin, les illustrations sublimes et colorées m'ont (re)plongée dans un rêve à demi-éveillée.
C'est grandiose et c'est, à mon sens, une grande réussite.
Proposer un titre dans la veine du "Dieu Vagabond", sans redondances, dans un décor plus urbain que le premier, permettant une nouvelle palette de couleurs et des planches bien différentes du premier opus tout en gardant ses détours fantastiques, je suis restée subjuguée.
Je ne sais plus rien de l'histoire, je peux juste vous dire, qu'une fois encore, c'est merveilleux.
Il y a très longtemps, Eustis était un satyre du cortège de Dionysos, mais il s’est mis à dos une déesse, et, comme nous l’ont appris Virgile et Homère, il peut être dangereux d’énerver les divinités. Depuis, il est condamné à vagabonder parmi les Hommes, dans un monde sans dieux.
Magnifique ! C’est, je crois, le meilleur mot pour parler de cette BD. Tout y est sublime ; et on a à peine ouvert la page de garde qu’on en prend déjà plein les yeux. Fabrizio Dori mélange références artistiques et mythologiques, dans son dessin comme dans l’histoire, au fil d’une intrigue qui nous plonge d’un monde à l’autre sans qu’on ait le temps de s’en apercevoir. Grâce à ce procédé, l'œuvre interroge notre monde, et sa modernité qui semble avoir remplacé les contes et la magie des temps anciens. On y croise toute une galerie de personnages touchants, réalistes ou fantastiques, tous des êtres mis à l’écart, rejetés, à la marge de la société ou de leur monde.
Chaque scène s’accompagne d’une ambiance bien définie dans les traits et le choix des couleurs, souvent pour marquer l’alternance entre le monde réel et le temps du mythe ou du rêve, mais aussi pour caractériser certains personnages ou une émotion. Les amateurs d’art s’amuseront à reconnaître les diverses références qui se cachent dans les illustrations, allant de l’impressionnisme au pop art, en passant par les estampes d’Hokusai.
On rit aussi, avec ces personnages en quête de sens, grâce aux dialogues et aux ponts créés entre notre monde et celui des mythes (Arès, dieu de la guerre, présenté sous les traits d’un complotiste survivaliste colérique en pleine thérapie de groupe pour ne citer que cet exemple). Malgré des questionnements assez spirituels et sérieux, l’auteur traite différents sujets en gardant toujours une certaine légèreté. Un ton qui colle parfaitement à l’histoire d’un disciple de Dionysos, dieu du vin, du théâtre et de l'allégresse.
Une oeuvre parfaite pour les lecteurs qui chercheraient à redonner un peu d’enchantement et de sens à leur quotidien, au moins le temps de quelques pages
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