Regards croisés entre une lectrice et son adolescente qui ont lu le livre ensemble
Regards croisés entre une lectrice et son adolescente qui ont lu le livre ensemble
Découvrez ce livre avec votre ado et chroniquez-le ensemble !
Par la lauréate du Goncourt des Lycéens et du 1er Prix Orange du Livre en Afrique
Du Prix Orange du Livre en Afrique au Prix Goncourt des Lycéens, l'incroyable parcours de la romancière camerounaise
Ramla, une jeune fille peule et musulmane du nord du Cameroun, a été donnée en mariage par son oncle à un riche homme politique local. C'est très loin du rêve de Ramla, qui voulait poursuivre des études et épouser Aminou, lui aussi étudiant. Dans la maison de son mari, elle est accueillie par Samira, dont elle devient la co-épouse.
Le même jour, Hindou, la soeur de Ramla est donnée en mariage à Moubarak, un cousin dépravé et violent.
Cela faisait trois ou quatre ans que ce roman attendait dans la mémoire de ma liseuse. Je n'osais l'ouvrir, de peur d'être déçu ; et j'avais tort... Il aura fallu une semaine de vacances au pied de la dune du Pilat pour que je me lance, avec à la fin un seul regret, celui de ne pas avoir osé plus tôt.
Je pense que l'on peut qualifier ce roman de "chorale". On y suit successivement les rêves d'émancipation de Ramla, jusqu'à un mariage imposé, les violences subies par Hindou, auprès d'un mari dont elle ne voulait pas, et le combat et les manigances de Safira, première épouse qui ne veut pas être supplantée par la jeune fille qu'est Ramla.
Cette triple narration est édifiante, laisse pantois... Comment cela est-il encore possible ? Et pourtant, hélas, ce n'est que le reflet d'une réalité. Peu importe que ce soit au Cameroun ou ailleurs... Et l'on comprend mieux le titre : "munyal" (patience) ce cesse t'on de répéter aux femmes du livre. "Patience" et "soumission" seraient les clés du bonheur. Mais les héroïnes de Dajïli Amadou Amal sont plutôt "impatientes" et "insoumises"...
On s'attache à ces trois femmes, aux rêves inachevés de Ramla et à la résilience de Hindou. On aurait pu douter de Safira, qui ose tout pour rester la première, mais dont l'humanité ouvrira finalement des portes à Ramla.
L'écriture est belle et fluide. Elle suggère les violences faites aux femmes, mais n'hésite pas à les décrire crument lorsque nécessaire. Le livre est plutôt dur, mais il se lit pourtant d'une traite.
Ce livre est "une fiction inspirée de faits réels" nous dit l'une des premières pages. "Hélas", suis-je tenté d'ajouter. Il a obtenu de nombreux prix, dont plusieurs auprès du jeune public (Prix Goncourt des lycéens en 2020, Grand prix du roman métis des lycéens en 2021). Voilà qui l'éclaire d'un rayon d'optimisme !
Chronique illustrée : http://michelgiraud.unblog.fr/2025/01/10/les-impatientes-de-djaili-amadou-amal-aux-editions-emmanuelle-colas-un-chef-doeuvre-poignant/
« L'amour n'existe pas avant le mariage, Ramla. Il est temps que tu redescendes sur terre. On n'est pas chez les Blancs ici. Ni chez les Hindous.
Tu comprends pourquoi ton père ne voulait pas que vous regardiez toutes ces chaînes de télé ! Tu feras ce que ton père et tes oncles te diront.
D'ailleurs, as-tu le choix ? Epargne-toi des soucis inutiles, ma fille.
Epargne-moi aussi, car ne te leurre pas, la moindre de tes désobéissances retombera invariablement sur ma tête »
Quel roman bouleversant !
A travers ce roman chorale, l'autrice dénonce les conditions des femmes au Cameroun.
On va suivre trois femmes aux destins chamboulés, toutes les trois mariées de force.
L'écriture est simple, juste et incroyablement forte.
Ce livre est un combat - une aire de révolte dans ce monde polygame et violent des hommes.
Si vous ne l'avez pas encore lu, lisez le ! Soutenons cette autrice dans ce combat !
Livre très dur à lire sur les violences faites aux femmes.
Djaïli Amadou Amala est une autrice camerounaise, militante du droit des femmes et ambassadrice pour l’Unicef. Son précédent roman, « Les impatientes », a connu un grand succès, remportant notamment le prix Goncourt des Lycéens en 2020.
J’ai eu la chance de participer il y a quinze jours, alors que j’étais en pleine lecture de son dernier roman, à un café littéraire avec elle à la Librairie Charlemagne d’Hyères.
De nos jours, à Yaoudé, Boussoura et Seini sont mariés depuis plus de vingt ans. Lui est médecin, elle professeure de littérature. Ils sont toujours très amoureux et très fiers de leurs quatre enfants.
Si la polygamie est légale au Cameroun, Seini en a toujours été un opposant. Mais le décès de son oncle paternel va bouleverser sa vie et celle de sa famille. En effet, Seini est fils de roi et ses cousins vont réussir à le persuader de prendre la succession de son oncle et de monter sur le trône.
Si Boussoura est plutôt réticente, elle ne veut pas l’empêcher de suivre sa destinée. Seini lui donne la garantie que devenir lamido, commandeur des croyants et garant des traditions, ne le fera pas changer, qu’il ne prendra pas d’autre épouse et ne se laissera pas approcher par les concubines qui vivent déjà dans le royaume.
Mais ses bonnes intentions du départ ne tiendront pas longtemps devant le poids des traditions et Seini endossera très facilement tous les aspects de la vie de roi. Qu’adviendra-t’il alors de l’amour profond qui liait Boussoura et Seini ?
Djaïli Amadou Amal s’attaque à nouveau dans ce roman aux problèmes rencontrés par les femmes de son pays : mariages forcés, polygamie. Elle nous fait aussi découvrir comment fonctionne le Cameroun avec un état central dans lequel existent des petits royaumes administrés par des rois et dans lesquels vivent des gens qui ont aujourd’hui encore le statut d’esclaves.
» Le harem du roi » est un roman bouleversant qui dépeint très justement les cheminements psychologiques de Boussoura et de Seini.
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