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Un jeune prof désabusé parie sur une jeune fille intelligente au parcours sans prestige, en lui fabriquant un faux diplôme d’HEC. Par la magie de cette supercherie, la Cendrillon des clubs de gym devient spécialiste en RSE puis consultante de haut vol, prend confiance en elle et s’enrichit à tous les sens du terme. Rien ne semble arrêter son ascension sauf que lorsqu’arrive le dérapage, adieu veaux, vaches, cochons, couvée, sonne l’heure de perdre honorabilité et espoir d’un avenir meilleur. Plus dure est la chute…
Pourquoi le diplôme acquis dans une fac vaut-il moins que celui décerné par une grande école ? Pourquoi agit-il comme un sésame de papier pour les cimes sociales et politiques ? Pourquoi la reconnaissance sociale passe-t-elle par lui ? Pourquoi induit-il réseautage, entraide et solidarité ? Oui, pourquoi ? Toutes ces interrogations et bien d’autres encore sont dans ce livre bien écrit qui se lit très facilement.
Il y a du Michel Houellebecq chez Amaury Barthet dans les notations très justes sur l’argent, le sexe tarifé, les faux-semblants, dans l’humour mâtiné de cynisme aussi (ah, ce descriptif de poste RSE en jargon incompréhensible que l’ancienne vendeuse de Zara traduit par : beaucoup de pognon pour faire semblant de sauver la planète) ; quant à ceux qui bossent et font ce qu’il faut pour intégrer le système en entrant dans dans les grandes écoles, le livre n’en parle pas sauf pour les caricaturer et n’en retenir que des parcours marqués du sceau des privilèges.
Mais le but de ce « Le diplôme » n’est évidemment pas de mettre en valeur la méritocratie et l’harmonie mais bien de dénoncer la société et son goût des apparences et des vanités, ce qu’il réussit parfaitement.
Merci à l’équipe des 68 1ères fois pour cette aventure de livres voyageurs et les découvertes qui en découlent.
Guillaume se fait quitter par sa compagne de 10 ans de vie commune. Il décide de se reprendre en main et s’inscrit dans une salle de gym où il rencontre Nadia, superbe jeune femme. D’abord méfiante, elle garde ses distances et malgré ses réticences par rapport à la gente masculine, finit par accepter de boire un verre avec lui. L’alcool aidant elle va peu à peu lui dévoiler ses blessures. Vendeuse chez Zara, elle espérait une autre vie en venant faire ses études à Paris. Y a-t-il un déterminisme social ?
Guillaume imagine un stratagème pour qu’elle intègre le job de ses rêves. Il scanne le diplôme d’HEC de son frère Henri et le modifie pour le mettre au nom de Nadia. Henri sera la porte d’entrée pour contacter un cadre de l’entreprise et avoir un entretien d’embauche. Guillaume n’est pas très famille et se sert sans scrupules de son frère et de ses relations.
L’histoire est racontée du point de vue de Guillaume. Il est professeur d’histoire-géographie dans un établissement de la banlieue parisienne. Plutôt désabusé, son métier ne le passionne pas. Mais il s’avère très doué pour mentir, dissimuler et coacher Nadia qui se considère comme une transfuge de classe. Le diplôme d’HEC s’avère être un véritable sésame.
Mais comme dit si bien la 4ème de couverture : « Pour réparer l’injustice, a-t-on le droit à l’imposture ? » L’argent fait-il le bonheur et peut-il tout acheter ? Et la méritocratie dans tout cela ? Vous avez 3h ! [rire]
Il fait écho à un autre roman que j’ai lu récemment « Le rires des autres » d’Emma Tholozan où là aussi il était question des études universitaires qui ne peuvent être poursuivies faute de bourses et qui ne mènent nulle part sinon vers une désillusion. Au bout il y a souvent le chômage et des petits boulots mal payés.
Amaury Barthet se moque des grandes écoles qui n’apprennent rien et permettent l’entre soi. C’est drôle et l’air de rien, ce premier roman pose beaucoup de questions. On ne sait pas trop jusqu’où va nous mener cette histoire pleine de rebondissements.
Merci aux 68 premières fois pour la découverte de ce primo-romancier !
Un livre qui se lit avec un grand plaisir. Un portrait désabusé de notre société où tout compte fait un diplôme, clé de voûte du recrutement n'est pas la panacée absolue et universelle, si recherchée en France, comme le démontre l'auteur dans une grande partie du début de ce roman.
Une arnaque se monte entre Guillaume, le narrateur, professeur amer, méprisé et sans illusion, marié mais dont le ménage se délite avec le départ récent de son épouse, et sa nouvelle conquête, Nadia, jeune femme des cités n'ayant pas eu l'opportunité ou les moyens de se lancer dans la carrière qu'elle souhaitait tant. Guillaume compte bien cette fois, à la fois s'attacher la jeune femme et se venger du mépris et de la réussite qui anime le couple que forme son frère et son épouse... voire même de démontrer au système bien français de la réussite et de l'entrance des diplômés de cette caste issue des grandes écoles qui squeeze les postes les plus élevés, combien on peut tromper son monde.Partant d'un tel constat, Guillaume va fabriquer un diplôme (un faux copie photoshoppé de son frère) , va jouer des relations de son frère puis s 'improviser comme coach auprès de Nadia pour qu'elle puisse intégrer la prestigieuse société Accor à un poste de management assez élevé. Bonne élève, dotée d'une certaine intelligence, Nadia ,bien que doutant d'elle-même, si elle émet quelques réserves sur le procédé va finalement se prendre au jeu....au point de très rapidement intégrer Accor au plus haut sommet puis le gouvernement en tant que secrétaire d'état et ce qui fait que plus dure sera la chute....
Car il y a une certaine morale à cette histoire, le couple machiavélique va largement profité, dans un premier temps, de ce nouveau standing qui le propulse à des niveaux qu'il n'aurait d'abord imaginé, sera précipité au fond du gouffre par une autre des arnaques de Guillaume qui échoue lamentablement par manque d'intelligence. En effet décidément médiocre et trop revanchard, il va se lancer dans une relation avec une escort, aux idées politiques très marquées à l'extrême gauche, en totale opposition avec les habitudes nouvelles du couple d'une part et d'autre part de tenter de sauver son frère de son couple et plus particulièrement de son épouse décidément trop aveuglée par l'argent, considérant que seule la caste des plus fortunés reste digne d'intérêt au détriment des médiocres ou des plus pauvres méprisables. Son nouveau stratagème foireux, la vengeance d"une femme trompée, un nouveau procédé mis en place par le gouvernement pour détecter l'usurpation de titres, sous la pression de l'opinion publique, vont le et les plonger dans l'opprobe et l'échec....
Roman très proche de l'actualité de ses lecteurs, bien écrit, à la fois drôle et cynique, c'est une très agréable lecture qu'on apprécie et qui se lit vraiment facilement. Livre à recommander.
Un premier roman intéressant avec pour réflexion ce grand questionnement. Un diplôme est-il le papier nécessaire à la réussite professionnelle ? Cette histoire est humainement bien relatée et la conclusion celle que l'on attend cependant. Il faut bien une morale.
Je conseille pour tout public diplômé ou non. Bonne lecture.
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