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Envie d’une lecture légère et drôle ?
J’ai ce qu’il vous faut ! Les chroniques d’une station service sont là pour vous faire sourire, rire même, mais aussi réfléchir (ce n’est pas que léger). Il y a un côté philosophique à certaines des réflexions de notre pompiste qui tue le temps comme il peut entre deux clients de sa station aux portes de Paris.
Extrait : « J’aurai tant aimé être Baudrillard. Courir nu dans les champs.
Dire : Tout le monde demande le plein. Mais personne n’a jamais demandé le vide. »
Ce roman, ce sont des rencontres entre des habitués, des occasionnels ou des clients étranges. Ce sont aussi des histoires abracadabrantesques que ce pompiste se raconte, s’imaginant une histoire d’espionnage autour de livres remis poste restante dans sa station ; et c’est drôle, un peu foutraque et ça fait du bien.
J’étais seule sur ma serviette de plage à rire et je voyais les regards interrogateurs de mes voisins « mais que lit-elle donc !? » Alors vous savez quoi, pour finir vos vacances ou bien commencer la rentrée, partez à la rencontre de ce pompiste galeriste (ah oui il se sert aussi de ce lieu comme d’une galerie d’exposition et parfois comme d’une salle de cinéma) et détendez-vous !
Allez une dernière : j’aurais aimé être Baudrillard et pouvoir lancer : « La Subaru est au prêtre ce que les bas résille sont aux nonnes. »
Sortir de sa zone de confort pour un plongeon dans un univers quasi fantastique et pourtant réel. Celui d’une famille cabossée et d’un homme qui l’est encore plus, véritable fauve indomptable en proie à des chimères fantasques et passablement explosives. C’est le frère d’Alexandre Labruffe – à qui il dédie son livre – qui, à force de périples extravagants, de relations douteuses, de folies de grandeur et d’affaires calamiteuses sur fond d’escroquerie, se retrouve en prison. L’écorché vif derrière les barreaux. Mais les dérives vont continuer à voguer sur le fil, ce frère funambule du funiculaire des saisons du dérèglement intérieur.
Labrit, département des Landes, lieu de la famille Labruffre où le paternel vit toujours. Lui aussi est sacrément indéfinissable, imprévisible et se sentant certainement supérieur à tout le monde de par sa formation universitaire – trois doctorats – ne comprend guère ses fils avec un effet boomerang. Cet énième épisode de PH (Pierre-Henri) par la case prison va entraîner le père vers la chute finale mais le rapprocher un peu de son fils Alexandre dans les derniers jours de sa vie. Jusqu’à découvrir bien des mystères quand il se chargera de vider la grande bâtisse pour la vendre et rembourser les nombreuses dettes du père Alain.
Alexandre est dans l’impasse, sa compagne Kim soutient que son frère est « malaaaade », ce qui ne fait probablement aucun doute mais là on songe aux paroles du jeune Werther « demandez donc aux fous d’où vient que leur raison s’égare » : héritage familial, accidents psychiques dans l’enfance, choix du prénom… avant de juger tenter de comprendre les êtres nébuleux même si l’exercice relève des travaux d’Hercule, Alexandre en sait quelque chose.
Un récit cathartique très rock, endiablé par les faits et déroulé à la vitesse d’une ivresse incessante. C’est vif, direct et très touchant. Malgré le tragique de l’histoire jamais de misérabilisme, aucune tentative de chercher la pitié, non l’auteur raconte tout la tête haute avec même cet humour et cette désinvolture puisés dans les fossés pour paraître au milieu des plaines.
Blog Le domaine de Squirelito ==>https://squirelito.blogspot.com/2021/09/une-noisette-un-livre-wonder-landes.html
Depuis 1996 où un stage l’a emmené faire du contrôle qualité dans des usines chinoises, et 2019 où il a été nommé attaché culturel à Wuhan, les séjours d’Alexandre Labruffe au « Pays du Milieu » lui ont permis d’y constater l’ampleur des mutations survenues ce dernier quart de siècle : un miracle économique jalonné de catastrophes écologiques et sanitaires, sous un vernis pseudo-libéral masquant mal une réalité demeurée profondément totalitaire. Dans ce contexte, l’épidémie de Covid-19 n’a même presque plus rien pour surprendre...
Le tableau a de quoi effrayer. Usines consacrées au seul dieu du rendement à tout crin et à tout prix, villes asphyxiées par la pollution, fleuves dépotoirs, sol-air-eau contaminés, crises sanitaires à répétition gérées à l’économie ou simplement ignorées : les micro-apocalypses pavent le quotidien d’une population chinoise par ailleurs surveillée dans ses moindres faits et gestes, alimentant un récit halluciné aux allures de dystopie, dont l’humour grinçant achève de souligner l’infernale noirceur.
Alors, quand fin 2019, éclate à Wuhan une nouvelle crise à propos d’un terrible virus dont on ne sait rien encore, aucun étonnement ne traverse l’auteur alors sur place. Rentré à Paris avant le confinement de la ville chinoise, il n’aura rien à nous apprendre que l’on se sache déjà sur la suite des événements, juste l’envie de partager son sombre constat que tout cela nous pendait bien au nez.
Si le vécu, l’humour et la plume d’Alexandre Labruffe rendent à la fois intéressante et agréable la lecture de ce très court livre, je l’ai malgré tout achevée sur un petit arrière-goût de frustration. Cette mise en perspective de la naissance en Chine de la pandémie actuelle aurait mérité plus d'analyse et moins d'émotion, sous peine de - opportunisme oblige ? -, risquer de paraître trop forcer le trait pour mieux faire sensation.
Un hiver à Wuhan est le texte très très bien balancé d'un écrivain sachant écrire, parti avec l'idée de rédiger un roman dystopique, et qui se retrouve en pleine dystopie : « Depuis que je suis arrivé à Wuhan la sensation de vivre dans une ville de science-fiction s'ancre en moi
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