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Julien Hervieux et Monsieur Le Chien vous racontent leur irrésistible « Petit Théâtre des opérations »

Découvrez l’interview des deux auteurs sur cette BD drôle, passionnnante et soigneusement documentée

Julien Hervieux et Monsieur Le Chien vous racontent leur irrésistible « Petit Théâtre des opérations »

Lorsqu’on se lance dans une interview de Julien Hervieux (scénario) et Monsieur Le Chien (dessin) à propos de leur désormais fameux Petit Théâtre des opérations – faits d’armes impensables mais bien réels (éditions Fluide Glacial), avouons-le, on ne sait pas trop à quoi s’attendre.

Va-t-on se bidonner avec eux ? Ou alors sont-ils du genre à nous offrir une leçon d’histoire en live ? A moins qu’ils ne partagent leurs secrets de fabrication ? Et s’ils décortiquaient plutôt la psychologie humaine dans toute sa complexité ?

En fait, c’est tout cela – et bien plus – que les co-auteurs du Petit Théâtre des opérations vous proposent dans cette interview réalisée à l’occasion du dernier festival Quai des Bulles. Deux passionnés qui mettent la même énergie à nous faire rire qu’à se documenter et à peaufiner leur travail.

Découvrez dès maintenant cet entretien et rendez-vous au bas de cette page pour tenter de remporter le tome 3 qui vient de sortir !

 

Interview de Julien Hervieux et Monsieur le Chien pour Le Petit Théâtre des opérations : « Nous sommes des dingues d’Histoire et on ne veut pas salir les choses, même quand on rigole dessus ! »

 

- Le Petit Théâtre des opérations est un grand succès en librairie alors que déboule (déjà) un tome 3 [NDLR : paru le 2 novembre 2022 chez Fluide Glacial]. Est-ce-que cela rajoute de la pression ou est-ce qu’au contraire on peut dire que ça roule comme un char français B1 Bis au milieu des blindés allemands ? [NDLR : voir le tome 2 pour la référence]

Julien Hervieux : Ah, c'est bien de commencer par ce sujet, mais je crois que la pression, c'est le dessinateur qui l'a eue, donc je vais le laisser parler de cette période particulière entre les tomes 2 et 3 !

Monsieur le Chien : En effet, au vu des résultats du premier, le patron nous a fait venir pour soi-disant « fêter le truc » et tout ça est très rapidement parti en discussion politique. Je me suis dit « bon ça va, tout va retomber sur Julien » parce que c'est lui qui est à la manœuvre. Mais pas du tout, tout est retombé sur moi, puisque qu'ils ont souhaité sortir un tome du Petit Théâtre sur la période de Noël, qui est celle des grosses cylindrées. J’ai dit oui avec plaisir, parce que c'est bien d'être considéré comme une grosse BD. Alors le patron m’a dit « tu n'as pas compris » et il m’a tapoté sur la tête : « en fait, le truc, c'est que si on attend l'année prochaine à Noël, ça fait trop long. Pour conserver l'attention, ce qu’il faudrait c’est qu'il y ait un album au milieu ». Donc, ça voulait dire produire deux albums en un peu plus d’un an, alors qu’il y a quand même un gros travail de documentation.

Je ne vous cache pas que vers la fin, je voyais un peu trouble devant l'écran, ce qui ne m’étais jamais arrivé. Quand j'ai fini, je me suis vraiment liquéfié. Donc oui, il y avait de la pression au niveau du temps !

JH : Il y a eu seulement 6 mois entre les deux tomes effectivement, donc la pression était là. Pour ce qui est du succès, les lecteurs sont rois donc ce sont eux qui décideront. Mais l'histoire regorge de personnages chouettes donc on n’a pas à inventer des choses, c'est ça qui est beau. Il faut juste trouver les bonnes histoires à raconter !

 

- Mais vous devez quand même les mettre à votre sauce…

 JH : Oui, mais ça c’est du plaisir, pas de la pression. On s'est fait plaisir sur une sélection et on a encore des gens dont on pourra parler pendant quelques albums si les lecteurs le veulent bien !

 MLC : Par ailleurs, si on met de côté Mata Hari, ce sont à chaque fois des personnages incroyables qui nous surpassent de la tête et des épaules. On met des blagues – enfin, surtout Julien, moi je mets des blagounettes en fond de case – mais c’est toujours respectueux. Ce n’est pas du Tardi avec un nez rouge !

JH : Puisqu’on parle de Mata Hari, je rebondis pour préciser qu’il n’y a pas de femmes dans le Tome 3 car en mars sortira un spin-off qui s’appellera Toujours prêtes, avec uniquement des personnages féminins qui ont répondu à l’appel de l’Histoire. On a décidé d’en faire un album dédié et je sais que quelqu’un peut nous en faire la remarque donc j’anticipe : oui, c’est prévu !

 

- Est-ce que la distance par rapport aux événements décrits (essentiellement les deux guerres mondiales) vous donne un peu plus de liberté ?

JH : C'est une très bonne question. En fait, il faut attendre que la poussière retombe pour pouvoir en parler : que les archives s'ouvrent, qu’on ait suffisamment de témoignages pour faire quelque chose de propre. On me demande parfois « pourquoi vous ne faites pas un truc sur l’Ukraine ? » mais le risque d’erreur serait tellement grand que ça n’aurait aucun sens.

Dans le Tome 3, il y a un intercalaire (ces petits documents placés à la fin des BD) où on évoque un ghurka qui a fait l’Afghanistan, donc un conflit relativement moderne. Mais en l’occurrence, il y a déjà des archives ouvertes et ce ghurka a été décoré par la Reine et on a sur lui des informations qui ne sont pas contestées.

 

- Vous l’avez évoqué, il y a un gros travail de documentation et de recherche. Même si les histoires sont délirantes, elles sont bien réelles… et vous avez une grande volonté de réalisme.

JH : Oui, en particulier pour les uniformes et les véhicules !

MLC : Cette volonté est très forte. On l’aura compris, Julien et moi-même sommes des dingues d’Histoire et on ne veut pas salir les choses, même quand on rigole dessus. Je voulais absolument prendre le parti d'être le plus réaliste possible sur toute la partie uniformes, matériel, etc.

Pour autant, il y avait deux écueils qui se dressaient devant moi : un qui touche tout le monde et un autre qui est un peu plus personnel. Le plus personnel, c’est la contrainte de temps que j’ai évoquée. Je n’ai pas beaucoup de temps à consacrer à la préparation des histoires. L'autre problématique, c'est que « l'uniformologie », que je savais être une science un peu compliquée… est en fait une science extrêmement compliquée !  J’ai plein de bouquins, je fouille autant que je peux dans le temps imparti pour que ça ressemble le plus possible aux uniformes réels, en fonction du moment, du lieu… Mais on n’est pas à l’abri d’erreurs et je m'excuse auprès de ceux qui les remarqueraient. Je ne prétends absolument pas à un réalisme absolu et j'ai des limites qui s’imposent forcément.

Prenons l'histoire du sniper finlandais. Alors, des uniformes finlandais, on arrive parfois encore à en trouver, mais quand il s'agit des grades, même en fouillant sur le net, impossible d’en dénicher ! J’ai juste vu que c'était souvent dans les couleurs vertes. Donc je fais un gloubi-boulga vert, de loin et voilà…  Je tiens à être le plus proche possible pour au minimum être dans l'ambiance. Et surtout, ce que je voulais éviter, c'était le côté « par-dessus la jambe », qu’on a parfois dans la BD, où en gros on dit « ce qui compte, c’est le message ». Il y a dans ces histoires des gens que j’admire, et je considère que le minimum que je puisse faire à mon niveau, c'est d'essayer de rendre au mieux l’univers dans lequel ils ont évolué.

 

- Vous insistez beaucoup, au-delà de la crédibilité, sur cette idée de respect pour les personnes et les époques.

JH : Complètement. Vous savez, on a des militaires qui viennent nous voir, donc des gens concernés au premier chef parce qu'ils entretiennent aussi l'histoire de leur régiment. On a aussi des descendants de nos personnages. Monsieur le Chien a un énorme boulot sur toute cette partie-là et l’idée est aussi pour nous d’apprendre des choses. Le public n’a pas besoin d’avoir de connaissance préalable mais il faut que cela lui donne un aperçu de ce à quoi ressemblait un véhicule, par exemple.

 

- Pouvez-vous nous dire un mot des couleurs signées Olivier Trocklé. On vous imagine volontiers assez exigeants, peut-être maniaques ?

MLC : J’ai toujours pris des coloristes parce que, même si j'aime bien les couleurs, je ne suis pas un dessinateur virtuose et je considère que la couleur est un métier à part entière qui me prendrait trop de temps.

Concrètement, je prends les fichiers jpeg et j’indique les couleurs des uniformes à Olivier pour qu’il n’ait pas à se retaper les mêmes recherches que moi. Donc ça se passe plutôt bien puisqu’il n’a rien à « inventer » derrière. En dehors des uniformes, finalement, je ne suis pas si exigeant et j’aime justement qu’il ait les coudées franches… ce qui n’empêche pas les reprises de temps en temps bien sûr.

JH : Il arrive qu’on le mette en garde, par exemple dans une scène de nuit, mais il fait un très bon boulot. Ce n’est pas le métier dont on parle le plus et à titre personnel, je n’ai aucune connaissance sur le sujet, donc il faut faire confiance. Et quand je vois les retours qu’on a, sur le graphisme et les couleurs, je me dis qu’on a la bonne équipe !

 

- Peut-être que les lecteurs ne dissocient pas tous forcément le dessin des couleurs d’ailleurs. Ce qui est une bonne nouvelle, puisque cela veut dire que c’est harmonieux.

JH : Exactement, ils voient ça comme un tout.

MLC : De toute façon, même si c’est un peu moins vrai, je pense que les noms des dessinateurs ou des scénaristes ne sont pas si connus que ça. Je crois - et ça n’engage que moi - que les gens achètent plutôt des séries et des albums et qu'il faut vraiment être un acheteur régulier de BD pour dire « je vais acheter le dernier untel ». Et moi, ça me va très bien.

En ce qui concernent les coloristes, on a un peu l’impression que ce sont des joueurs de fond de court alors qu'en réalité ils ont une vraie place. J’avais lu un truc qui disait qu’une BD en noir et blanc, d’emblée, perdait 40% de ses lecteurs. Donc vous voyez, il vaut mieux investir dans un coloriste !


 

- Sans rien enlever aux horreurs qu’elle implique, pourquoi la guerre peut-elle être drôle malgré tout, selon vous ?

JH : C’est évidemment un sujet difficile à aborder pour une raison évidente : c’est violent et ce n’est pas bien. Donc il y a beaucoup de gens qui dessinent et écrivent pour dénoncer la guerre. Par ailleurs, il y a aussi la peur d’être nationaliste, et c’est pour ça qu’on aborde tous les pays et pas seulement la France. Le Petit Théâtre des opérations n’encense pas la guerre mais rappelle que quand il a fallu y aller, certaines personnes ont fait des choses assez épatantes. Alors parfois, c'est débile, mais dans certains cas ça a changé bien des choses.

Moi, j’ai commencé à l’origine par une chaîne YouTube sur laquelle je voulais faire quelque chose qui n’existait pas ailleurs. Beaucoup de gens parlent d'Histoire, souvent très bien, mais sur le fait historique un peu débile, il n’y en avait pas trop et c’est dommage car on a des histoires en France et ailleurs dont on devrait faire des films ! C’est tellement plus improbable et incroyable que tout ce que Hollywood nous sort…

 

- Justement, parlons de vos personnages. Le thème du handicap nous interpelle et…

JH : Ah, vous allez nous interroger sur Douglas Bader !

 

- Exactement. L’histoire de cet aviateur handicapé est dingue et je vous laisse nous la raconter, mais aussi expliquer ce que son combat personnel symbolise, pendant et après la guerre.

Par rapport à tout ce qu’on a évoqué, Bader incarne énormément de choses. C’est un mec qui se bat pour son pays, l’Angleterre, mais qui devient pote avec un Allemand contre lequel il a combattu. Et on arrive à l’idée d’une espèce de chevalerie aérienne, qui est assez intéressante. On a retrouvé ça dans certaines armes et moins dans d'autres, bien sûr.

En ce qui concerne son handicap, l’histoire est tellement riche qu’on n’a pas pu tout détailler, il y aurait eu trop à en dire. Il a perdu ses deux jambes, et il s’est dit « il m’arrive quelque chose de dégueulasse, la vie ne va pas me redonner mes jambes, alors qu’est-ce que je fais ? » Quand il arrive dans sa première escadrille alors qu'il n'a pas de jambes, tout le monde le prend pour un couillon : « un handicapé, mais qu’est-ce qu’il fait là ? » Et là, ils le voient faire des virages de dingue dans son avion et se disent qu’ils vont finalement le garder !

Et donc plus tard, lorsque paraît le livre sur le plus grand pilote allemand de Stuka, Hans-Ulrich Rudel (un nazi qui ne s’est jamais repenti) eh bien c’est Bader qui fait sa préface. Il dit bien que ce mec est un salaud, mais aussi que c’est un sacrément bon pilote, et qu’il faut lire le livre pour comprendre l’ennemi. Bader a fait la guerre et pourrait en garder une haine absolue, mais en fait il insiste sur le besoin de comprendre, ce qui pourrait bien être utile pour la suite. Pourtant, ce type n’avait pas de jambes et a combattu les nazis, donc difficile de faire plus anti-nazi que lui !

Ensuite, il a consacré sa vie à la question du handicap. Il avait deux idées : 1. Je veux défendre l’Angleterre et 2. Je veux être un exemple pour les personnes handicapées. On ne sait pas ce qui lui serait arrivé s’il avait eu ses deux jambes mais il a su en tirer parti et ça ne fait que rajouter à son héroïsme et à l’admiration qu’il suscite dans les deux camps.

 

- Il y a une espèce de traits communs à beaucoup de vos personnages : une forme d'obstination, parfois d'inconscience. En temps de guerre, on assimile ça à du courage ou au sens du devoir. Dans un autre contexte, cela pourrait ressembler à des formes de folie. Est-ce-que cette BD vous permet de plonger dans tout ce que la psychologie humaine a d’insoupçonné ?

JH : Il y a de ça, oui. C’est facile d’en parler, là, comme ça, on est bien installé... Je vais être très franc, il n’y a rien de plus terrible que quelqu’un qui vous affirme qu’il serait honnête face à un dilemme ou courageux face à la guerre. Notre BD montre qu'il y a des gens qui réagissent de manière étonnante, et que la guerre est souvent un révélateur, par exemple quand on prend des profils de gars qui sont plutôt petits, pas forcément très forts en sport, genre Albert Roche [NDLR : héros français de la Première Guerre mondiale]. Adrian Carton de Wiart, qui est devenu brigadier général anglais, disait « la guerre, ça met un homme nu ». Il ne donnait jamais de seconde chance car il disait que lorsqu’il avait vu ce qu’un homme faisait face à une situation critique, il savait ce qu’il valait.

A côté de ça, il y avait aussi des tarés de compétition ! C’est rigolo de voir ce que ces gars ont fait en temps de guerre, alors qu’en temps de paix, cela aurait certainement été effroyable. Le finlandais Simo Häyhä, le meilleur sniper de tous les temps, était un simple cultivateur qu’on est venu emmerder…

MLC : Dans le cadre de mes recherches sur une éventuelle future BD, j’ai rencontré un ancien militaire, simple soldat devenu colonel, qui m’a expliqué pourquoi les gens comme lui vous jugeaient hyper vite. Il me disait : « je suis passé à travers tellement de trucs qu’en général je ne me trompe pas ». Il m'a fait lire un bouquin qui s'appelle Psychanalyse du guerrier, qui est passionnant et a été écrit par le psychiatre des Invalides. Il y avait tout un tas de témoignages sous pseudos puis les analyses de ce psychiatre. Ce qu’il explique, c’est que ce que ces personnes ont vécu leur permettent de savoir ce qu’elles valent, alors que nous, on est vraiment dans le flou…

JH : C'est très intéressant car on peut aller encore une couche en-dessous, et c’est la couche de la folie. Il y en a qui reviennent complètement traumatisés. Mais il y a aussi ces effets absurdes, comme notre ami bûcheron australien victime de shell shock, c’est-à-dire « l’obusite » en français [NDLR : un syndrome post-traumatique]. Si les obus ne l’avaient pas rendu fou, il ne serait peut-être pas sorti comme ça pour aller casser la gueule à tout le monde., et n’aurait peut-être pas autant résister aux blessures. Ce que ces récits montrent, c’est que nous sommes imprévisibles dans des situations extrêmes.

MLC : Par ailleurs, d’après ce que j’ai lu sur les as de la Première Guerre mondiale, les tests ont montré que ce qui leur avait permis d’accéder à ce statut, c’est leur capacité à résister indéfiniment au stress.


- A priori, le stress ou la peur sont des réflexes instinctifs qui nous poussent à vouloir sauver notre peau. Est-ce que vos héros ne sont pas parfois simplement dépourvus de cet instinct primaire qui nous pousse à nous cacher face au danger ?

JH : Oui, clairement, ça doit aider ! Il y en a certains qui sont imbuvables dans le civil et qui ont vraiment un problème. Mais dans le feu de l'action, ils ont cette force, et ça rejoint presque l’idée d’un handicap qui dans cette situation extrême, devient un avantage. Il y en a aussi qui ne s'en rendent même pas compte, mais on sait que certains sont devenus meilleurs pour certaines tâches, suite à une blessure reçue.

 

- Nous voulions aussi évoquer avec vous la vie d’Eugene Bullard. Son parcours est absolument incroyable et rappelle d'ailleurs Joséphine Baker qu'il a côtoyé. On a le parcours d'un Afro-américain qui est victime aux Etats-Unis de la plus abjecte ségrégation et qui devient un héros français, ce qui était impossible dans la société américaine.

JH : En France, depuis la Révolution, on a pu avoir des généraux noirs alors qu’aux Etats-Unis, il a fallu attendre les années 1970-80 je crois. Donc nous avions un peu d’avance. Dans le cas d’Eugene Bullard, et dans la logique qui est celle de la France, l’endroit où il est né est plus important que la couleur de peau. Il est né aux Etats-Unis, pas dans les colonies, donc il est citoyen américain et sa couleur de peau est secondaire. Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas de racisme, mais cela définit les droits qu’il va avoir ici. Dans ce cas-là, le modèle républicain universaliste fonctionne. Donc attention, lorsqu’on souhaite importer un certain « modèle américain » qui en l’occurrence, ne fonctionne pas...

Eugene Bullard, pour y revenir, c’est une histoire qui est à la fois chouette et triste. Elle est chouette pour ce qu’elle illustre - même s’il ne faut pas oublier non plus les tirailleurs qui n’ont jamais été payés, ce que la France doit regarder en face, comme tous les pays.

Mais la guerre finie, Eugene Bullard devient garçon d’ascenseur aux USA et à sa mort on ne veut même pas l’enterrer, juste parce qu’il est noir. Son histoire résume assez bien où en étaient les Etats-Unis, et où on en était à l’époque.

 

- Ce qui est vraiment phénoménal dans ce que vous faites tous les deux, c’est ce que vous arrivez à concentrer en à peine quelques pages. Tout cela donne très envie d’aller regarder sur le web pour y trouver d’autres infos, se documenter…

JH : Alors, on peut difficilement nous faire un plus beau compliment, merci ! Humblement, je nous vois un peu comme des vulgarisateurs et si quelqu’un nous dit « je ne connaissais pas et maintenant je m’y intéresse », ça veut dire qu’on a bien fait les choses. Fluide Glacial a eu une très bonne idée avec les intercalaires à la fin qui nous permettent de rajouter une petite dose d’informations et de bien montrer que tout cela est vrai.

MLC : Il y avait des gens qui nous disaient « non, quand même, ça peut pas être vrai, ça ! » Et là, avec ces intercalaires, ces photos d’époque, on se dit « bon sang, mais alors c’est vrai ! »

 

- Est-ce que vous savez si certains professeurs ou parents utilisent votre BD ?

JH : Pour le prochain, on aura peut-être même des petites fiches pédagogiques. Mais oui, on a des profs qui nous ont utilisés en classe, et ça fait très plaisir ! On est intervenu dans des classes pour parler de ça et Monsieur Le Chien a aussi eu l'idée que les enfants eux- mêmes amènent une histoire de leur famille, car des héros, il y en a partout. On n’aura jamais assez de BD pour parler de tout car tout le monde a une histoire.

Il y a vraiment un aspect pédagogique. Et pour en revenir aux beaux compliments, on adore quand un jeune (ou un moins jeune) nous dit : « moi, d’habitude j'aime pas l'Histoire, mais ça j’aime bien ! »

MLC : Vous savez, pour certains, les livres c’est trop sérieux, ça sent la poussière. Mais là ils nous disent que c’est marrant, qu’après ils sont allés voir sur Internet, etc. Et j’ai eu des retours de professeurs qui m’ont dit avoir commandé la BD pour le CDI. Ça aussi, ça fait très plaisir !

Propos recueillis par Nicolas Zwirn

 

On aime, on vous fait gagner des exemplaires du Petit Théâtre des opérations – Tome 3, de Julien Hervieux et Monsieur le Chien !

Tentez votre chance pour gagner des exemplaires du Petit Théâtre des opérations – Tome 3, de Julien Hervieux et Monsieur le Chien, publié aux éditions Fluide Glacial.

Pour participer, dites-nous ce qui dans l'interview ci-dessous vous donne envie de découvrir cette BD !

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Vous avez jusqu'au 27 novembre.

 

Bravo aux gagnants ! Vous recevrez votre BD dans les prochains jours :

Michel Gardin ; Calimero29 ; Kamiyu-chan

 

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Commentaires (35)

  • Frisca le 27/11/2022 à 09h59

    Bonjour,
    La lecture de l'interview du scénariste et du dessinateur de cette BD me donne très envie de découvrir cet ouvrage.L'histoire des deux dernières guerres mondiales sont des sujets que j'apprécie vraiment et qui ne font pas souvent l'objet de BD. Parallèlement les illustrations de la première page de couverture donne une idée d'un style réaliste qui est plus que séduisant.
    En espérant recevoir ce livre, je souhaite une bonne journée à tous sans oublier de crier "Allez les bleus".

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  • Frisca le 27/11/2022 à 09h59

    Bonjour,
    La lecture de l'interview du scénariste et du dessinateur de cette BD me donne très envie de découvrir cet ouvrage.L'histoire des deux dernières guerres mondiales sont des sujets que j'apprécie vraiment et qui ne font pas souvent l'objet de BD. Parallèlement les illustrations de la première page de couverture donne une idée d'un style réaliste qui est plus que séduisant.
    En espérant recevoir ce livre, je souhaite une bonne journée à tous sans oublier de crier "Allez les bleus".

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  • Frisca le 27/11/2022 à 09h59

    Bonjour,
    La lecture de l'interview du scénariste et du dessinateur de cette BD me donne très envie de découvrir cet ouvrage.L'histoire des deux dernières guerres mondiales sont des sujets que j'apprécie vraiment et qui ne font pas souvent l'objet de BD. Parallèlement les illustrations de la première page de couverture donne une idée d'un style réaliste qui est plus que séduisant.
    En espérant recevoir ce livre, je souhaite une bonne journée à tous sans oublier de crier "Allez les bleus".

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  • vivie74 le 25/11/2022 à 15h55

    Bonjour,
    je tente ma chance ;-)

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  • Fanny C. le 22/11/2022 à 13h01

    Bonjour, je tente ma chance, je lis des BD depuis peu, les sujets abordés par Hervieux me plaisent.

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  • Isa Pouteau le 21/11/2022 à 20h16

    Je participe avec plaisir car cette BD me semble mélanger avec bonheur réalisme et imagination et cela me tente beaucoup.
    Merci pour ce concours.

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  • Michel Gardin le 18/11/2022 à 19h12

    Bonjour,
    je lis de temps en temps des bandes dessinées lorsque le propos me plait. En reprenant l'interview j'ai été attiré par ce troisième tome du petit théâtre des opérations. Pourquoi me direz-vous ? parce que je suis un lecteur attentif de tout ce qui me permet de replonger dans la première et seconde guerre mondiale et que je suis toujours friand d'apprendre quelques choses , des petites histoires de la grande histoire. Comment ne pas être attiré par des récits savamment documentés et vérifiés, même si ceux-ci est révèlent des anecdotes absurdes, incroyables, mais véridiques, comme est souligné dans le propos . Voilà toute mon argumentation que je vous soumets. Bien à vous.

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  • Ellexa le 18/11/2022 à 18h49

    Alors je ne connais pas l’auteur ni ses BD mais j’en ai entendu beaucoup de bien par une amie fan de récit de guerre. C’est l’occasion pour moi de découvrir cette saga qui semble aborder le thème de la guerre avec humour.

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  • armelle leroy le 16/11/2022 à 21h00

    Comment parler de la guerre et l' illustrer avec humour ?
    Curieuse de le découvrir avec cette BD .
    Je suis déjà aller chercher sur le net des infos sur des personnages comme Bader par exemple le pilote qui a perdu ses deux jambes .
    Merci pour cette découverte !

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  • Calimero29 le 16/11/2022 à 20h43

    J'aime l'association tout à fait improbable de la guerre et de l'humour, j'aime l'Histoire vue à travers le prisme des histoires personnelles; j'apprécie le grand respect des auteurs pour tous ces personnages qu'ils croquent et qui ont réellement existé. Bref, très, très, envie de découvrir cette BD.

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  • Domi Mots le 15/11/2022 à 17h02

    Rire et découvrir ! Quoi de mieux ?
    A travers l'interview, j'ai déjà commencé en découvrant sur le net, la définition et le rôle des Gurkhas ainsi que la personnalité et la vie de Bader.

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  • Adrielle le 14/11/2022 à 19h55

    Bonsoir, Je ne connais ni la BD ni les auteurs mais l'interview me donne envie de les découvrir. Une BD sur la guerre qui se permet à la fois d'être drôle et de respecter les faits je dis bravo et merci. Je suis impatiente de recevoir le tome 3 proposé.

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  • B@loo le 14/11/2022 à 12h49

    La seule référence aux noms de l'Odieux Connard (Julien Hervieux) et de Monsieur le Chien est gage de qualité pour moi... tant du point de vue du scenario que du dessin !
    Merci à tous les deux !

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  • ziggy le 13/11/2022 à 12h52

    Merci pour cette nouvelle possibilité de gagner une BD qui nous instruira tout en nous divertissant. Quand la culture et l'humour sont réunis avec une telle exactitude historique et un tel travail de recherche , il ne faut qu'en féliciter les auteurs et croiser les doigts pour que ce petit bijou atterrisse dans ma bibliothèque grâce à Lecteurs.com...

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  • Kamiyu-chan le 13/11/2022 à 12h45

    Bonjour. Je ne connais pas cette BD mais l'approche a l'air savoureuse, drôle et instructive. La lecture de l'interview me donne envie de la découvrir. Je croise les doigts. Merci !

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  • Morgane Maelou le 11/11/2022 à 20h45

    Bonjour
    Je participe car j'ai adoré le premier tome. C'est drôle et instructif. La lecture de l'interview me donne envie de découvrir le 3ème
    Merci pour ce concours ❤️

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  • Nadge_YouCanRead le 11/11/2022 à 18h16

    L'interview donne vraiment envie de découvrir cette BD, qui a l'air très bien documentée (car écrite par des fan d'Histoire)!

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  • LivréeAElleMême le 11/11/2022 à 17h39

    Je participe car je porte de l'intérêt à l'histoire et que sous format BD est une approche plus agréable et qui peut être partagé aux plus jeunes. Les commentaires des lecteurs sur les dessins, l'approche et la touche d'humour sont des plus.

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  • danielle Cubertafon le 11/11/2022 à 11h13

    Une très bonne BD qui raconte l histoire avec des résumés qui suit la lecture très intéressant à découvrir, cette forme de lecture et le sujet passionnant en plus

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  • Kryan le 11/11/2022 à 09h34

    Bonjour, mon ami ex militaire m'a offert le tome 2 et le tome 3 que je n'avais pas encore lu, vous allez vous régaler ! C'est passionnant, intéressant, drôle, complètement incroyable mais complètement véridique aussi !!!
    Le trio d'auteur est génial comme cette BD.

    Bonne chance à vous tous et à vous tous !

    Vivement le tome 4 !!!?

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  • MLC le 11/11/2022 à 09h18

    Je tente volontiers pour l'utiliser en classe et la présenter à mes élèves de 3ème! Je ne connaissais pas du tout, merci pour la découverte.

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  • Souris78 le 11/11/2022 à 09h16

    Bonjour, le sujet, le format ...me tente bien et je ne connais pas l'auteur , je tente ma chance ce jour pr tenter de remporter cet ouvrage !

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  • Cazoocazoo le 11/11/2022 à 07h17

    Bonjour,
    Lecteur de BD, je ne lis que rarement des BD "historiques". Toutefois, cet album semble bien différent. J'aime l'idée de faire de la grande Histoire avec des petites histoires humoristiques, surtout quand la réalité des faits est proche.
    Hâte de découvrir ces auteurs et leur travail.

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  • Martin le 11/11/2022 à 00h30

    Bonjour, j'aime les BD et encore plus quand celles-ci présentent un intérêt pédagogique. Or, comme dit dans l'interview, cette BD est aussi bien marrante qu'instructive et pédagogique. Merci d'avance de nous offrir la chance de la découvrir.

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  • christine levillain le 10/11/2022 à 22h03

    J'adore les BD, j'adore l'humour, j'adore l'Histoire, ce livre est fait pour moi!

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  • Garance 29ac le 10/11/2022 à 21h42

    Pour découvrir Eugène Bullard dont je n’ai jamais entendu parler avant.

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  • JOUANNEAU le 10/11/2022 à 20h58

    Il donne bien envie ce troisième Je participe!

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  • Sweetcactus le 10/11/2022 à 20h31

    Je participe , Julien Hervieux et sa chaine YT teaser de cette série sont un délice d'humour et de culture à la fois ♥. Je croise les doigts .

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  • vinceol le 10/11/2022 à 19h49

    Bonjour

    Clairement la découverte du parcours de Douglas Bader !!!

    Merci !

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  • Gérard DESSAINT le 10/11/2022 à 19h32

    Bonjour

    Je tente ma chance, une bédé, ça changera. En +, si c'est rigolo...

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  • Fanfan La Tulipe le 10/11/2022 à 19h14

    Il donne bien envie ce troisième tome! Je participe!

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  • Orely le 10/11/2022 à 19h05

    Bonjour,

    Apprendre en s'amusant ! Tout un programme !!! je tente ma chance
    Merci pour le concours

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  • Alonzo le 10/11/2022 à 19h01

    Bonjour.
    S'il vous plait, je souhaite pariciper.
    Merci.

    Ca a l'air drôle !

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  • Mizdema le 10/11/2022 à 18h38

    Dès qu'on rigole je suis partante.
    Si en plus, on apprend deux ou trois trucs, c'est tant mieux.

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  • MALF le 10/11/2022 à 18h36

    Fidèle lecteur de fluide glacial, je suis fan de monsieur le chien et ses histoires absurdes mais je suis aussi amateur d'Histoire et par conséquent de son petit théâtre des opérations !

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