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En fanfare, Zanzaro, le clownesque auteur de ce livre, nous invite à le suivre dans le cirque qu'aura été sa vie.
On y croise Françoise Sagan, Liz Taylor, Viva Superstar et Derrida. On y souffre avec lui les peines, mais aussi les joies, que lui vaut sa maladie : la psychose maniacodépressive. Comme autant de pop-up surgis sur un écran d'ordinateur, des bribes du passé s'imposent à son souvenir. Et l'on se réjouit de son sens de la dérision. Et on l'accompagne sur la piste d'une vie tout entière consacrée à l'art : à la musique, à l'écriture, à la musique de l'écriture.
Jack-Alain Léger nous offre dans ce livre sa propre catharsis au travers de l'écriture. Son instabilité psychique est maîtresse, et cela rend le récit (et la lecture!!), bien que fascinants, un rien chaotique.
Sa vie se retrace, en désordre, au gré de ses souvenirs. Plusieurs tableaux sont dressés, la jeunesse débridée d’après mai 68, l’impitoyable empire de l’édition en France, mais par-dessus tout la musique : il est mélomane, mais au sens exceptionnel du terme, avec ces sensibilité, sévérité dans sa perception, qui, associées à sa franchise et à la malveillance ambiante des médiocres jaloux, lui vaudront tant d’ennuis et de déboires.
Les souvenirs vont et viennent, l’écrivain hésite, revient sur ce qu’il dit, repart de plus belle, au travers de phrases souvent longues, ponctuées de parenthèses, de précisions et corrections entre tirets, sans reprendre son souffle avant que ça ne s’évapore dans le passage d’une crise à l’autre. Le récit à proprement parler, est agité, convulsif, parfois extrêmement lourd dans la surenchère de ses syntaxes et de ses métaphores. Son érudition prend également trop de place, on trouve souvent des quasi listes de références là ou un seul exemple aurait suffi...
Au début, c’est trop, à peine une scène décrite et on se retrouve dans d’autres époques et lieux. Le fil conducteur est difficile à saisir, on cherche où commence la parenthèse où reprend le récit principal, on est assailli, bombardé, jusqu’à s’immerger complètement dans sa mécanique de pensée, partager sa psychose, vivre et ressentir ses passions et dégoûts avec lui.
Excellent pour ceux qui apprécient et cherchent l'humain, et dangereux pour les épileptiques !
Allons droit au but : je suis très partagé sur ce livre. D'abord, l'auteur mélange tellement d'idées, de souvenirs, de réflexions, que parfois, je ne savais plus où j'en étais. Ensuite, il règne dans son livre une sorte d'intellectualisme, d'élitisme que je n'aime pas. Non que je n'aime pas les intellectuels, mais j'ai du mal à comprendre le mépris qu'ils peuvent avoir pour ceux qui n'ont pas l'envie ou la chance d'égaler leur Grandeur. En cela Jack-Alain Léger me paraît un peu suffisant, pédant par moments. Disons que ce n'est pas la modestie qui l'étouffe ! En outre, il règle aussi des comptes avec des éditeurs, d'autres écrivains qu'il n'aime pas mais il ne les nomme pas toujours : j'ai donc eu parfois l'impression de rester un peu au bord de la route, de ne pas comprendre toutes ses colères et leurs subtilités ou plutôt, en tant que lecteur de base de ne pas pouvoir lire entre les lignes ce que les initiés peuvent eux comprendre sans décryptage particulier. Par contre, le point fort du bouquin, c'est son écriture. Jack-Alain Léger manie, triture, chamboule les mots, les phrases, parfois excessivement longues, parfois jouant avec les assonances, parfois avec verbe, parfois sans. Toutes les possibilités et tous les goûts sont présents. Certaines pages, surtout celles dans lesquelles l'auteur parle de sa mère et de leur maladie communes sont absolument magnifiques. Un roman qui ne peut laisser indifférent, il peut heurter, répugner, fasciner, plaire séparément ou tout cela ensemble mais il ne provoquera pas d'avis tiède !
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