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Louis Meunier répond favorablement à l’appel de son amie Sybille lorsqu’elle lui propose de traverser la France de Paris jusqu’à Marseille par de petits chemins. Le voyage se fera à cheval, Unik la jument et Lars le hongre les accompagneront dans ce périple.
L’objectif, c’est de filmer ces « nouvelles manières de vivre » qui émergent dans ces campagnes et réaliser ainsi un film documentaire sur le monde rural.
Le voyage sera fait de cet équilibre entre la recherche des sujets à filmer, les soins aux chevaux qui auront quelques problèmes de santé et la quête chaque soir d’un hébergement auxquels se rajoutent les caprices de la météo et les imprévus du chemin.
Tout au long de cette chevauchée, le lecteur rencontre des personnages atypiques qui se battent pour vivre sur leur terroir, pour la biodiversité et le respect de la nature, pour une société plus vertueuse.
Ainsi à Saillans, petite commune de la Drôme, découvre-t-on une gouvernance collégiale. Tous les habitant participent démocratiquement aux décisions communales car « ils sont les experts de leur territoire, les plus à même d’exprimer leurs besoins et leurs difficultés mais aussi de trouver des solutions pour y remédier »
Belle rencontre que celle d’Hubert Reeve, astrophysicien et militant écologique qui milite pour replacer la biodiversité au cœur de la société.
On pourrait aussi citer Annick et Vincent, qui élèvent des brebis pour leur lait, ils n’abattent pas leurs bêtes qui meurent de leur belle mort.
Il y a aussi Maxime, un ingénieur qui a abandonné sa carrière pour se consacrer à la culture de légumes bio, Emilie la chevrière ou encore cette bande de copains qui se lancent dans le filage de la laine.
Tous ces rêveurs obstinés qui ont concrétisé leurs projets un peu fous parce qu’ils voulaient une autre vie, sont porteurs d’espoir et cela met du baume au cœur. Dans nos campagnes ou meurent les abeilles, disparaissent les oiseaux, une poignée de passionnés œuvre pour un environnement durable, une qualité de vie et une liberté retrouvée dans des territoires touchés par l’exode rural.
Cette œuvre documentaire apporte sa pierre à l’édifice de la reconquête de nos campagnes et je pense qu’elle peut servir à sa manière à démontrer que l’on peut encore inverser la machine et tourner le dos à une société qui se perd dans le gaspillage et la consommation à outrance. Si on respecte la nature et l’humain, on vit mieux, voilà le message que nous transmettent ces héros anonymes du quotidien.
Une lecture instructive à travers un voyage plein de surprises, une lecture qui fait du bien.
J’ai lu ce livre dans le cadre du Prix du public Terres d’Ailleurs 2019, un prix qui récompense un livre d’aventure vécue.
Depuis 2016, la médiathèque du village voisin, dont je suis adhérente, propose de participer à la sélection du lauréat du Prix Littéraire Terres d'Ailleurs qui récompense un auteur de récit de voyages, d'aventures ou d'explorations.
Comme les deux années précédentes, je m'y suis inscrite et c'est avec ce récit que j'entame ma lecture des 5 ouvrages sélectionnés pour le prix 2019.
Louis Meunier, écrivain et réalisateur de documentaires, a été séduit par l'idée d'une de ses amies de traverser la France, à cheval, le long de cette "diagonale du vide" qui relie Paris à Marseille via le Massif Central et les contreforts de la Vallée du Rhône.
Partis du fameux "point de départ des routes de France" situé sur le parvis de la cathédrale Notre Dame de Paris, ils ont tout d'abord cheminé sur les routes bitumées de l’Île de France, le bois de Vincennes et la Forêt de Fontainebleau.
Devant réaliser un documentaire sur les paysages et les personnages haut en couleur croisés au cours de cette traversée, on les verra rencontrer Hubert Reeves en Bourgogne, mais aussi des habitants de villages abandonnés menant une vie alternative, des résidents de cabanes au fond des bois, des néo-auvergnats redonnant vie à des villages comme Ambert, ou des anciens salariés de l'ex-usine de tisanes Eléphant en rupture du groupe Unilever relancée sous le nom "1336" en souvenir du nombre de jours de leur grève finale.
Mais surtout ce sont les petits bobos de leurs chevaux qui vont scander cette aventure, des visites de vétérinaires, ostéopathes ou rebouteux spécialisés ... au détriment du récit de voyage proprement dit qui m'aurait plus davantage.
Au final, ce voyage à cheval dura 67 jours dans le sens nord-sud ... et 3 heures de TGV dans le sens du retour ! Les chevaux, eux, sont rentrés en camion !
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je participe aussi, via ma médiathèque, au Prix du public Terres d’Ailleurs 2019, et ce pour la troisième année