Si certaines sont impressionnantes et effrayantes, d'autres sont drôles et rassurantes !
L'enjeu de cet essai est d'entrer dans la poétique de Baudelaire par la voie du langage, spécifiquement par l'analyse d'une figure rhétorique dont la fréquence témoigne d'une nouvelle attitude poétique : la périphrase. Célébrée en tant que source du sublime par Aristote et Longin, mais successivement délaissée, au fil des siècles, en tant qu'instrument anodin de l'ornatus, la figure assume une dignité nouvelle sous la plume de Baudelaire : figure d'expansion par excellence - lexicale, syntaxique et sémantique - la périphrase est exploitée en tant qu'outil propice à l'extension des confins de la poésie, au niveau de forme comme du contenu. La fréquence et la pertinence de la périphrase chez Baudelaire donnent à voir l'essence de la quête littéraire moderne, à savoir l'aporétique recherche de l'Inconnu. Intimement liée au faire (poïein) poétique, elle conduit à nous interroger sur le sens du langage, ou plutôt sur la question du sens que le geste artistique laisse en suspens. Comme l'écrit Michel Deguy, en introduisant notre parcours par une préface, « la poésie (la périphrase) nomme, appelle périphrastiquement l'Inconnu. Elle y plonge, dit Baudelaire ».
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Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
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