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Cassiopée et Damien ne font l'amour que le mardi, quand les enfants ont leurs activités parascolaires. Lucie aussi fait l'amour le mardi, pendant que ses parents la croient à son cours de danse. Et Benjamin dessine le système solaire sur les murs de sa chambre.
Mais pourquoi Cassiopée se montre-t-elle irrémédiablement incapable de pleurer, même à la mort de sa propre mère ? Et quelle lubie prend soudain Damien de vider l'appartement de la moitié de ses meubles ?
On se parle peu, et sans doute se comprend-on encore moins. Mais on donne le change. Jusqu'à quand ?
Une famille traditionnelle : un couple et deux enfants, habitant dans un bel appartement à Paris, menant une vie simple comme un long fleuve tranquille ! Sauf que…
Tout d’abord, la mère de famille Cassiopée est le noyau de l’histoire, vient graviter autour d’elle, un mari excessivement amoureux et dépendant de sa femme, et deux adolescents. Une fille Lucie, qui semble être en pleine crise d’adolescence et un garçon Benjamin, un peu dans la lune et obsédé par les planètes bref une famille presque normale !
La vie s’organise d’une manière très structurée et planifiée « à l’heure près ». Chaque chose à sa place, pas de surprises ou de nouveautés. Les jours et les semaines se ressemblent, une façon de vivre qui rassure et permet un certain équilibre pour cette famille ! Cassiopée aime que tout soit sous contrôle et de toute façon, les enfants et le mari n’ont guère le choix que de suivre le rythme imposé par celle-ci.
Les enfants côtoient leur mère, échangeant peu de moments ensemble, chacun protégeant son petit jardin secret. Ce qui est sûr, c’est que les parents sont loin de connaître ce qu’ils se passent réellement dans la vie de leurs enfants.
Puis arrive un drame, Cassiopée apprend le décès de sa mère. Après un déni manifeste, les sentiments, les souvenirs remontent comme un raz marée ! La vie de Cassiopée est remise en cause, les enfants se sentent encore plus isolés et livrés à eux-mêmes, et leur père Damien, trop centrée sur sa femme les place en second plan.
Tout part en morceaux…Et comme un tsunami, c’est à deux doigts pour que chacun de ces personnages vive un drame ! Un drame différent…Quelle suspense dans les derniers chapitres !
Je suis accrochée au livre, ne voulant plus tourner les pages, ayant peur pour Lucie, puis pour Benjamin ! Je frémis et puis le calme revient…Comme si tout était revenu à la NORMALE mais en laissant des traces indélébiles qui feront avancer ces quatre personnes d’une famille au bord de l’explosion.
Une famille ordinaire ?! Peut-être pas si banale que ça. Je vous laisse le découvrir.
J’aime cette façon de raconter une histoire où l’auteure commence chaque chapitre, en donnant la parole à chaque personnage, s'exprimant à tour de rôle à la première personne.
Passionnant à lire, j’ai vraiment apprécié cette lecture. C’est surprenant, émouvant et bien écrit. Il y a une touche très délicate dans ce que l’auteure souhaite nous faire passer comme émotion : cette angoisse sous-jacente qui remonte petit à petit à la surface, et dont on devine qu’à un moment de l’histoire, cela va exploser et avoir un impact sur chaque membre de la famille.
Un premier roman fort réussi
L’auteure vient de sortir son second livre La douleur Fantôme sortie le 03.07.2018 que je vais m’empresser de lire.
http://leslecturesdeclaudia.blogspot.fr/2018/03/une-famille-normale.html
Une écriture simple et concise, la dissection d’une cellule familiale composée de quatre personnes, chacune s’exprimant et se découvrant au fil des chapitres, bref une analyse lucide mais néanmoins banale de la complexité des relations parentales et fraternelles depuis la nuit des temps … Pas le livre de l’année mais toutefois à mes yeux une performance honorable …
Cassiopée, Damien, Lucie, Benjamin, une famille normale ! Leur vie de famille est bien réglée mais tout va basculer après la mort de Sophie, la mère de Cassiopée. « Pour quelque chose de nouveau » (p. 158) espérons-le ! Finalement, Une famille normale est un roman ironique vraiment intéressant à découvrir (qu’est-ce qu’une famille normale ?) et Garance Meillon une nouvelle romancière à suivre !
Un petit extrait sur les livres et la lecture : « J’ai frôlé les livres du couloir avant de pousser la porte de sa chambre. Maman aimait beaucoup lire. Elle accumulait les livres, et elle en possédait tellement à la fin de sa vie qu’elle avait renoncé à les ranger correctement. Ils étaient empilés dans tous les sens, et ils avaient tous été lus. Ce n’était pas la bibliothèque proprette d’une érudite mais celle d’une passionnée, d’une folle, d’une femme qui n’avait pas voulu s’arrêter. Certains livres avaient été lus plusieurs fois, ils avaient été aimés jusqu’à ce que leurs pages se cornent et jusqu’à ce que leur couverture s’effrite. […]
Quand je suis passée devant, la bibliothèque elle-même semblait recueillie dans un deuil mêlé d’incompréhension. Ma mère en mourant avait aussi déserté ces livres. Et maintenant, où étaient ces mots qui étaient entrés en elle ? ». (p. 58-59).
https://pativore.wordpress.com/2016/04/29/une-famille-normale-de-garance-meillon/
J'ai découvert ce livre dans le cadre des 68 premières fois. Surement qu'il serait passé inaperçu pour moi sinon.
On entre dans cette histoire en gardant à l'esprit qu'il y a un secret, une difficulté dans la vie de Cassiopée, une des protagonistes. En effet, on la sent plutôt hostile aux émotions. Elle ne pleure pas. Son mari essaiera de la faire réagir comme il pourra sans obtenir de solutions miracles non plus.
Mais comme souvent, les enfants réussiront là où les adultes n'arrivent pas ou plus. Par leurs actes, ils amèneront les parents à réfléchir et ainsi peut-être inverser la tendance !
J'ai trouvé l'histoire intéressante et plutôt un bon moment de lecture mais il m'a manqué quelque chose pour qu'elle reste mémorable à mon sens.
L'écriture est plutôt fluide et agréable mais j'avais régulièrement envie de dire à Cassiopée de regarder autour d'elle ce qui se passait et d'agir surtout !
Livre lu avec un peu de mal..
L'histoire d'une famille composée de Cassiopée (la mère), Damien (le père), Lucie la fille et Benjamin;le fils. Chacun d'entre eux s'exprime tour à tour, chapitre après chapitre.
La mort de la mère de Cassiopée va déclencher une série d'évenements qui va affecter tour à tour l'ensemble de cette famille.
Pour moi ce n'est pas une famille normale, enfin pas selon ma définition à moi! J'ai eu l'impression qu'ils cohabitaient plus qu'autre chose plutôt que de former une famille unie!
Peut-être parce que ma mère est décédée il y a peu de temps, peut-être parce que, contrairement à ce que j’aurais pensé, ce départ m’a bouleversée, ce premier roman de Garance Meillon m’a particulièrement touchée.
Une famille normale ? Cassiopée et Damien forment ce que l’on peut appeler un beau couple de quadra, parisiens et bobos, encore amoureux visiblement. Damien adore sa femme et accepte tout d’elle : sa froideur, sa rigidité, ses manies. Leurs enfants Lucie 16 ans, déjà sexuellement émancipée, et Benjamin 13 ans plutôt taiseux et introverti, sont, pourrait-on dire, des ados ordinaires. Et pourtant à bien y regarder… la mort de la grand-mère, une mère hippie et à l’opposé de sa fille, que Cassiopée ne voyait plus, tout se délite. Sous des abords parfois comiques, c’est mélancolique, triste, presque déprimant.
L’auteur prend beaucoup de recul pour aborder ces sujets intimes du deuil, du manque, du silence, de la monotonie de la vie. La forme du récit donnant la parole à chaque protagoniste à tour de rôle lui assure une grande force. L’écriture sobre et élégante apporte un souffle de légèreté à la profondeur et au sérieux du sujet abordé.
J’ai beaucoup aimé cette histoire mélancolique et douce, cette étude psychologique des tourments de la vie, des failles et des faiblesses de chacun. Et Cassiopée s’enfuyant sous la pluie avec une valise remplie à la hâte n’est-elle pas l’image de ce que chacun porte des restes de son enfance ? Là me semble tout l’art de l’auteur : transformer un récit simple de prime abord en une réflexion profonde sur les ressorts de l’âme.
Un deuil qui remet tout en question
Cette famille normale est composée de quatre personnes ... Tout d'abord la mère Cassiopée qui mène une vie très réglée et qui est dans le contrôle permanent. Elle impose un régime sans sel à toute la famille, est obsessionnelle du rangement et de la propreté et fait des listes de ce qu'elle a à faire pendant ses insomnies, elle est maladivement attachée aux repères, aux fêtes religieuses alors qu'elle n'est pas croyante, on comprend vite que ce sont ses béquilles pour tenir debout.
Le père Damien est fou amoureux de sa femme qu'il a rencontrée 25 ans plus tôt, il avait été attiré par son côté sage, triste et grave "je l'ai épousée par instinct, je suis restée avec elle par amour".
Lucie, leur fille de 16 ans, est l'archétype de l'ado mal dans sa peau, elle découvre l'amour physique avec Maxime et n'appelle sa mère que par son prénom pour la faire souffrir. Benjamin, le fils de 13 ans, est un rêveur mélancolique qui vit dans son monde au milieu des étoiles "il se retire peu a peu en lui même", c'est un surdoué qui est en train de concevoir un drôle de projet.
Une famille banale en somme... qui vit dans sa routine, un couple qui ne fait l'amour que le mardi quand les enfants ont leurs activités, un mari qui se permet une dérisoire rébellion face à sa femme toute puissante en portant sa casquette verte le week-end alors qu'il sait que sa femme déteste ça et encombre l'appartement avec un tableau qu'il restaure, juste des petits agacements entre époux...Une famille où chacun est enfermé dans sa solitude, dans ses difficultés, une famille qui ne parvient pas à communiquer.
Une famille normale jusqu'à ce que Cassiopée apprenne le décès de sa mère et se trouve incapable de pleurer, une mère dont elle a toujours eu honte, un femme un peu hippie qui fume des joints et qui est son opposé et son complémentaire, une mère qu'elle ne voyait pratiquement plus.
Cassiopée va découvrir chez sa mère des lettres que celle-ci lui a écrites, certaines datent de nombreuses années. On pressent que leur lecture qui bouleverse Cassiopée va nous permettre de comprendre comment et pourquoi elle est devenue cette femme toujours d'un calme froid qui n'exprime jamais sentiments ou émotions et qu'on va ainsi découvrir quelles blessures d'enfance sont à l'origine de ses failles.
J'ai aimé le type de narration que l'auteur a choisi en laissant chaque membre de la famille s'exprimer à la première personne à chaque chapitre, chacun donne ainsi son point de vue et ses ressentis. J'ai également aimé que les personnages ne soient décrits que dans leur intimité sans référence à leur vie professionnelle, leur métier n'est même pas évoqué.
L'écriture est sobre et très belle, l'auteur a le sens de la formule et manie bien le suspense. Une lecture agréable mais dont je ne suis pas certaine de me souvenir longtemps.
http://leslivresdejoelle.blogspot.fr/2016/05/une-famille-normale-de-garance-meillon_16.html
Un premier roman découvert grâce à la formidable aventure des 68 premières fois !
C'est le 3ème que je lis et il va passer avant "Ce qui nous sépare" de Anne COLLONGES dont je peine à rédiger la chronique !
Cassiopée et Damien forment un couple depuis une petite vingtaine d'année. La routine et les habitudes se sont progressivement immiscées dans leur foyer pour laisser place à une vie quotidienne fade, sans charme et sans saveur. Pendant ce temps, leur fille, Lucie, 16 ans, vit son premier amour et découvre la sexualité, leur fils, Benjamin, 13 ans, lui passe son temps à la concrétisation d'un rêve, s'envoler dans l'espace. Cassiopée comble le vide de son existence en passant son temps à laver, nettoyer, ranger, récurer... jusqu'au jour où un événement survient faisant perdre à chacun tous ses repères. Cette famille "normale" saura-t-elle le surmonter ?
Ce 1er roman de Garance MEILLON pose le cadre d'une famille composée de papa, maman et les enfants, et qui vit sa vie sans grande fantaisie, chacun s'isolant du microcosme familial pour affronter les éléments, soupçonnant les autres d'être insensibles à ses propres difficultés.
En me lançant dans la découverte de ce roman, je savais qu'il s'agissait d'un roman familial (le titre ne prête pas à confusion), un roman de ceux qui font croiser des destinées qui vont s'unir, s'entrechoquer, s'affronter, de désolidariser mais aussi s'apaiser, se réconforter, se soutenir, s'entraider... C'est dans cet état d'esprit que je me suis glissée dans l'intimité de cette famille en sachant qu'un événement viendrait détruire l'ensemble du château de cartes édifié dans les premières pages. Je ne vais d'ailleurs pas vous en dévoiler le contenu au risque de déflorer le charme de l'histoire.
Ce qui est intéressant dans ce roman, c'est la psychologie des personnages, et de voir comment chacun va aller puiser dans ses forces personnelles pour s'offrir de nouvelles perspectives. La vie d'avant ne ressemblera pas à la vie d'après, chacun le sait, mais ce qui m'a plu c'est "L'INSTINCT" de survie que chacun va développer.
La forme du roman choral vient bien sûr renforcer le regard posé par chacun sur l'événement et ses conséquences. Le choix de l'auteure est particulièrement judicieux et tout à fait adapté. Je me plais toujours à user de différents filtres pour lire une réalité qui elle est unique. C'est le principe même de l'interculturalité ! Et quand on est parent, on se plaît parfois à plonger dans l'univers de nos chères têtes blondes pour comprendre leurs réactions. C'est une richesse du 1er roman de Garance MEILLON.
Il permet ainsi d'aborder l'adolescence, les doutes, les premières expériences, le sentiment d'invincibilité, l'insouciance... mais aussi les rêves ! Il traite aussi de l'évolution des relations soeur/frère alors que la jeunesse brouille les cartes.
"A un moment précis et très court, je compris ce que c'était qu'une famille. La seconde d'après j'avais oublié." P. 183
Il traite aussi de la difficulté de préserver l'amour tout au long de la vie d'un couple, les sentiments, les émotions... tout paraît si fragile.
Mais c'est aussi un très beau roman sur le deuil, la transmission entre générations, les relations mère/fille. Garance MEILLON sait aborder un sujet douloureux tout en délicatesse.
Remarquer la beauté de Paris un jour pareil, c'est faire preuve d'un ultime égoïsme que je n'assume pas. Je ne veux rien prendre de cette journée, rien retenir, même pas la grâce de cette jolie jeune fille qui court après le bus, sa jupe volant derrière elle. Même pas ce petit chien qui sautille devant chez le boulanger. Même pas le pont Marie, que j'aime par-dessus tout. Il ne faut rien prendre d'aujourd'hui. Pour maman. Ne garder que le souvenir d'elle. Il ne devrait même pas faire beau, et pourtant le soleil est radieux. J'essaie pendant quelques minutes de ne pas remarquer qu'il fait beau. Je n'y arrive pas. P. 36
L'écrivaine offre à Cassiopée une très belle source d'émancipation et de libération. La couverture, que j'affectionne particulièrement, vous donnera certainement un indice !
Et puis, vous connaissez toute l'attention que je porte au pouvoir des mots, et là, j'ai repéré un très beau passage, je vous le livre :
"Ces mots explosaient dans un placard depuis des années. Je viens seulement de les lire. Ont-ils eu une vie à eux, cachés sous les vêtements défraîchis de ma mère, que personne ne mettra plus ? Ou au contraire étaient-ils bouillonnants, rageant de ne pas être lus, comme une cocotte-minute qui siffle et que personne n'entend ? Ces mots m'ont fait l'effet d'une bourrasque." P. 56
Alors que l'histoire "d'Une famille normale" ne m'attirait pas plus que ça (j'avoue, j'ai un vrai problème avec la normalité !), l'auteure a su me faire passer un bon moment de lecture. C'est déjà beaucoup !
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