Entre rattrapage estival et rentrée littéraire, les conseils de lecture du moment
Tandis que le pays s'embrase de colères, Geoffroy, treize ans, vit dans un monde imaginaire qu'il ordonne par chiffres et par couleurs. Sa pureté d'enfant « différent » bouscule les siens : son père, Pierre, incapable de communiquer avec lui et rattrapé par sa propre violence ; sa mère, Louise, qui le protège tout en cherchant éperdument la douceur. Et la jeune Djamila, en butte à la convoitise des hommes, fascinée par sa candeur de petit prince.
Fureurs, rêves et désirs s'entrechoquent dans une France révoltée. Et s'il suffisait d'un innocent pour que renaisse l'espoir ? Alors, peut-être, comme l'écrit Aragon, « un jour viendra couleur d'orange (...) Un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront ».
Lumineuse, vibrante, une grande histoire d'humanité.
Entre rattrapage estival et rentrée littéraire, les conseils de lecture du moment
Il y a Pierre, le père, devenu vigile après avoir été licencié.
Gilet jaune actif, il occupe les ronds-points avec ses amis.
Il y a Louise, sa femme, infirmière en soins palliatifs.
Il y a Geoffroy, treize ans, leur fils autiste asperger, fasciné par les couleurs, les chiffres, les arbres.
Il y a Djamila, sa seule copine d'école, qui déborde de tendresse et d'amour pour lui.
Ce livre emprunte toutes les misères sociales de notre époque.
Chômage, gilets jaunes, précarité, violence, handicap, intégrisme, fins de vie, divorce,..........
Un peu trop sans doute.
Un monde sans plus d'espoir.
Seul Geoffroy, dans son incompréhension des codes garde sa candeur.
Et Djamila aussi, sa bouée qui le protège.
J'aime la sensibilité et la sincérité de Grégoire Delacourt.
Pourtant j'ai été mitigée sur ce livre qui semble en faire trop et s'y perdre.
C’est l’un des premières fois que cela m’arrive : attendre aussi longtemps après la lecture pour chroniquer un livre. Mais j’ai préféré décanter avant d’étriller peut-être injustement ce roman… Et après une longue réflexion je ne me joindrai pas au concert de louanges que je peux lire sur « un jour viendra couleur d’orange ».
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J’avais beaucoup aimé « l’écrivain de la famille » et « Mon père ». Grégoire Delacourt a un vrai style qui s’épanouit quand le propos est sobre…Le magnifique titre tiré du poème « Un jour, un jour » d’Aragon et la perspective d’avoir un premier retour romanesque sur le mouvement des gilets jaunes ont tout de suite suscité mon envie de me plonger dans ce nouvel opus.
Il commence comme un roman social : on fait connaissance avec des gens qui ont été laissé sur le bas coté après un licenciement. Tony, Jeannot, Sylvie et Pierre. Ce dernier est vigile à mi-temps chez Auchan et il veut « juste une vie juste ». Il s’investit dans le mouvement parce que pour une fois il a l’impression de ne plus subir, de ne plus fuir … Il est mal dans sa vie et dans sa famille. Très amoureux de sa femme Louise, il s’en est éloigné après la naissance de leur fils Geoffroy, différent, littéralement intouchable et supérieurement intelligent avec lequel il n’arrive pas à communiquer. Il se console dans d’autres bras et se déteste pour cela. Les gilets jaunes deviennent un exutoire pour sa colère.
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Cette première partie m’a semblée assez réussie et émouvante. J’ai eu plus de mal déjà avec le portrait de Geoffroy. On a l’impression qu’il doit cocher des cases : grâce à ce personnage on parle de la différence (sur un ton professoral agaçant), du harcèlement, du racisme et de l’intégrisme par l’intermédiaire de son amie Djemila avec un soupçon de « nature writing » devant l’amour qu’éprouve l’adolescent pour la nature. L’agacement montait déjà …
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Il a culminé devant l’aspect romance qui occupe toute la dernière partie : la passion de Louise et l’idylle adolescente sous l’œil bienveillant de l’ermite des forêts rescapé du génocide arménien. Et là je dis stop ! On dirait un best of des thèmes à la mode, il y a une accumulation de poncifs et on n’a plus de ligne directrice dans la narration. Même le style perd en élégance. On tombe dans la guimauve. … A trop vouloir en dire, à mélanger les genres, Delacourt se perd… « Qui trop embrasse mal étreint » comme dit le proverbe ou plutôt comme le disait André Gide « c’est avec les beaux sentiments qu’on fait de la mauvaise littérature »…
Merci néanmoins à Netgalley france et aux éditions Grasset de m'avoir permis de le lire
J'ai eu beaucoup de mal à lire ce livre. Les sujets sont intéressants et poignants mais l'écriture est insupportable. Toutes ces phrases courtes, certaines de trois mots à peine et qui s'égrainent pages après pages ...Très difficile à lire alors que les sujets abordés donnent à réfléchir..
Entre roman social et conte moderne
"On veut une vie juste, avait réclamé Pierre, et ils avaient tous été d'accord [...] sans savoir que dans cette vie juste que réclamait Pierre, il y avait tout le poids de ses chagrins, de ses défaites de père, ses abandons d'époux, ses colères. Tous les cœurs ne dansent pas les mêmes querelles."
Il y a des passages magnifiques dans ce roman, des phrases si belles qu'on voudrait toutes les noter.
Et il y a des personnages magnifiques, cabossés par la vie, qu'on aurait envie de prendre dans les bras et leur dire "ça va aller mieux".
Il y a beaucoup de souffrance mais beaucoup d'espoir aussi.
Il y a un enfant différent et une jeune fille très belle aux yeux véronèse qui vont s'aimer d'un amour d'une pureté absolue qui nous feront croire qu'un monde différent est possible.
"Un jour pourtant un jour viendra couleur d’orange
Un jour de palme un jour de feuillages au front
Un jour d’épaule nue où les gens s’aimeront " Aragon
Avec tendresse et finesse, Grégoire Delacourt nous raconte au travers de Pierre, Louise, Geoffroy, Djamila et les autres une histoire qui a marqué la France récemment, celle des Gilets Jaunes, qui est avant tout celle de gens ordinaires, les sans-grade, les laissés pour compte de la société. Mais pas seulement. Il parle aussi de différence, de préjugés, de tolérance, d'espérance...
"Attention aux mots. Ils glissent. Finissent par nous échapper. Dérapent. Puis déchiquettent."
Et il dépasse ce côté historique pour en faire une fable aux accents écologiques et une ode à la tolérance et à l'amour.
En dépit de quelques clichés et de trop de chiffres et statistiques à mon goût, j'en garde le sentiment d'un beau roman humaniste et généreux aux personnages attachants, un roman lumineux, vibrant.
"Les ennuis venaient quand les hommes avaient perdu le sens de la poésie. Étaient restés sourds aux murmures du cœur."
Vous aussi, vous espérez qu'un jour viendra couleur d'orange ?
J'ai lu quasiment tous les romans de G. Delacourt et j'étais curieuse de découvrir celui-ci au ton empreint par l'actualité. Il y est question des Gilets Jaunes, de radicalisation, d'intolérance à la différence. L'auteur s'est bien documenté sur certains aspects et réussit à préserver l'espoir malgré toutes les noirceurs du livre. La relation entre Geoffroy et Djamila est attendrissante.
Un livre tout en délicatesse qui aborde des thèmes très contemporains comme le mal être de la classe moyenne qui travaille sans rien gagner, nous assistons à la création du mouvement des gilets jaunes, comme la différence, ici avec l'enfant autiste et comme la radicalisation des jeunes générations issues de l'immigration avec Djamila qui doit subir la loi de ses frères et se voiler.
La rencontre avec des personnages plein d'humanité et de sagesse ainsi "happy end " redonne espoir.
Très beau roman sur l'autisme et la difficulté pour certains parents à y faire face mais aussi sur l'histoire d'un "gilet jaune"
J'ai apprécié d'une part, la délicatesse de l'auteur de ne jamais prononcé le mot "autisme" et, d'autre part, la qualité de son vocabulaire qui traduit une grande recherche sur divers sujets
Novembre 2018. Pierre est en colère. Il veut juste une vie juste. Pour se faire entendre, avec ses copains de révolte, ils enfilent leurs gilets jaunes et bloquent les routes de France.
Louise, sa femme, accompagne les gens en fin de vie, lorsqu’elle ne s’occupe pas avec douceur de Geoffroy, leur garçon de 13 ans qui est différent : il voit le monde en mathématiques et en couleurs. Il est difficile aux autres d’entrer en contact avec lui, sauf pour Djamila, une jeune femme aux yeux d’une singulière couleur : le vert véronèse.
Au coeur de la violence qui a fait l’actualité française entre l’automne 2018 et le printemps 2019, l’auteur nous raconte la vie d’hommes et de femmes esseulés, perdus, fragiles. Car lorsqu’on a perdu tout espoir, il est difficile de continuer à vivre. Et pourtant, il suffit d’un individu, un innocent qui croirait encore à la poésie et à la beauté des choses pour que la vie reprenne son cours. Avec l’amour comme seul moteur.
D’une écriture subtile et délicate, Grégoire Delacourt nous peint, avec justesse et émotion, une France dans laquelle hypocrisie et mensonges seraient relégués aux oubliettes au profit de rêves, d’amour et de poésie. Si tant est que chacun puisse rêver et avoir la foi et les moyens de réaliser ses rêves, il pourrait faire bon vivre.
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