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C'est un été en Normandie. Le narrateur est encore dans cet état de l'enfance où tout se vit intensément, où l'on ne sait pas très bien qui l'on est ni où commence son corps, où une invasion de fourmis équivaut à la déclaration d'une guerre qu'il faudra mener de toutes ses forces. Un jour, il rencontre un autre garçon sur la plage, Baptiste. Se noue entre eux une amitié d'autant plus forte qu'elle se fonde sur un déséquilibre : la famille de Baptiste est l'image d'un bonheur que le narrateur cherche partout, mais qui se refuse à lui.Écrit dans une langue ciselée et très sensible, Un jour ce sera vide est un roman fait de silences et de scènes lumineuses qu'on quitte avec la mélancolie des fins de vacances. L'auteur y explore les méandres des sentiments et le poids des traumatismes de l'Histoire.
"J'abats un cadavre et la sueur accumulée dans mes cils coule soudain sur mes joues, larmes brûlantes qui effacent l'enfant, la plage et cette méduse que je sacrifie à la promesse d'une amitié estivale."
Normandie, un été, une méduse, de la curiosité, un enfant, des vagues, un moment de grâce, la morsure du soleil, le chahut d'une famille en vacances, un jus d'orange pétillant, les nattes en osier, la Villa Magnolia, une grand-mère adorée, des châteaux de sable, une chaise pliante à motif tournesol, un numéro de Picsou Magazine, le spectacle des familles... La chambre maudite, la douceur du velours, une pensée noire, un feu de braises rougeoyantes, une chanson triste...Ne pas savoir comment se comporter, avoir du courage, se sentir seul, rester immobile des heures entières, essayer de comprendre, épier, avoir un nouveau tic, une amitié naissante, chercher des indices sur des photos, ne pas avoir l'habitude de la tendresse, vouloir rester tranquille, avoir la peur d'être démasquer, croire que tout est possible, se délivrer du secret, respirer librement, rêver à une promesse...
Ce roman intime, rare, mystérieux, intense, fascinant et au si beau titre a obtenu de nombreux Prix littéraires.
Le style et l'histoire ont bouleversé mon cœur.
Un jour ce sera vide m’a un peu fait penser à ces livres tranches de vie où il ne se passe rien de précis, juste le temps qui coule et qui donne lieu à un flot de pensées, de souvenirs, d’espoirs. Une sorte de bulle qui dévoile subtilement une vérité cachée dans les silences et les non-dits. Si on peut y voir une certaine poésie, je retiens surtout l’ennui ressenti tout au long de l’écoute…
J’ai eu beaucoup de mal à me forcer à aller jusqu’au bout du roman, n’ayant pas particulièrement été intéressée par l’histoire de notre narrateur de 10 ans. Je dois même dire que, s’il m’a parfois touchée, je l’ai trouvé très dur dans ses jugements, notamment vis-à-vis de sa tante qu’il traite de folle à longueur de temps et de monstre hideux. Oui, c’est dans sa tête, mais ça reste très dur à entendre. J’aurais apprécié que l’auteur n’insiste pas autant sur ce point… Il y a d’ailleurs pas mal de répétitions avec cette sensation de tourner en rond qui rend la lecture parfois pesante, du moins pour moi.
J’ai apprécié que notre protagoniste s’évade souvent par la pensée, se perdant dans des scenarios élaborés à partir de ses observations, de ses fantasmes et de ses croyances. J’ai néanmoins été gênée par le décalage important entre l’âge supposé de notre narrateur et ses pensées. Cela ne me dérange pas dans un roman jeunesse, mais dans un roman pour adultes, ça devient vite rédhibitoire sauf à y trouver une bonne raison. Au fil des pages, j’ai eu l’impression non pas d’entendre un enfant de 10 ans, mais un adulte enfermé dans le corps d’un enfant… Il a aussi parfois des pensées sur le corps de sa tante et de sa grand-mère qui m’ont mise mal à l’aise et qui à mon sens ne sont pas celles d’un enfant, voire d’un adulte équilibré tout court.
Ne pas avoir accroché au narrateur dans un roman qui ne traite que de son monde intérieur, ça n’a pas facilité ma lecture, d’autant que l’auteur fait peser une certaine langueur teintée de mélancolie sur son histoire. Il y a toutefois des pointes de lumière avec notamment l’arrivée de Baptiste dans la vie de notre narrateur, un compagnon de jeu parfait pour rendre ses vacances en Normandie plus palpitantes. L’amitié entre les deux est rapide, facile et naturelle comme peut l’être celle entre deux enfants. Baptiste va vite prendre de la place dans la vie de notre narrateur, ce garçon représentant un peu tout ce qu’il aimerait être : confiant, enjoué, et surtout bien entouré.
Car si notre jeune narrateur aime sincèrement sa grand-mère, on sent avec force sa solitude, lui qui a perdu ses parents. Alors il fantasme et imagine : il imagine la vie des autres familles, il imagine les contours de la famille idéale, et il s’imagine dans la famille de son nouvel ami. Cette famille aux antipodes de la sienne. Il va ainsi se prendre d’affection pour la mère de Baptiste, guettant ses gestes de reconnaissance et de tendresse quand, à l’inverse, il va développer une certaine inimitié pour le père de son ami qu’il érige en ennemi…
En plus des jeux d’enfant, ses instants durant lesquels notre protagoniste observe avec tendresse et amour cette grand-mère dont il a pourtant honte de la tendance à rouler les r, et des moments avec la famille de Baptiste, l’auteur dévoile petit à petit le passé de la famille de son jeune protagoniste. Un passé plombé par le silence et les non-dits, ce qui est difficile à supporter pour ce petit garçon qui aimerait qu’on lui raconte, que sa grand-mère se raconte… Avec sensibilité et pudeur, l’auteur nous permet de comprendre la douleur d’une famille touchée par la haine des nazis, une douleur imprimée dans la chair et les esprits, formant une sorte de barrière invisible qu’il semble bien difficile de franchir. J’ai toutefois été frustrée qu’on reste très en surface de cette thématique, bien que cela soit cohérent avec le mode de fonctionnement de la grand-mère et de la tante.
Quant à l’écriture de Hugo Lindeberg, je l’ai trouvée percutante et dynamique, mais aussi très sensorielle dans la mesure où les sensations et impressions du protagoniste deviennent vite nôtres. Cette sensation de ressentir les choses avec intensité est renforcée par la voix de Clément Hervieu-Léger qui a réussi, malgré la barrière de l’âge, à s’approprier pleinement le rôle d’un enfant de 10 ans qui va vivre, durant des vacances, une belle et forte amitié.
En conclusion, si je ne doute pas qu’Un jour ce sera vide puisse séduire de nombreux lecteurs, pour ma part, l’expérience de lecture ne fut guère concluante. Je n’ai pas réussi à entrer dans l’histoire d’un jeune protagoniste dont les pensées m’ont semblé en trop grand décalage avec son âge, en plus d’être parfois redondantes et dures à entendre. Il y a néanmoins une certaine poésie et sensibilité dans cette histoire empreinte de silences et de non-dits, d’un passé difficile à évoquer, mais aussi d’amitié, de jeux et de découvertes sentant bon les vacances et l’enfance.
Chroniques d'un petit garçon triste
Ce court roman donne la parole à un garçonnet de dix ans qui vit près de la mer avec sa grand-mère.
Le narrateur examine une méduse lorsque Baptiste, un garçon de son âge, apparait et devient instantanément, comme c'est possible à cet âge-là, son ami.
Pour le garçonnet, fasciné par les familles qu'il observe sur la plage, Baptiste est source d'admiration : sa famille est composée d'un papa, une maman, une sœur, sa maison est belle, sa maman est tendre, Baptiste a tout pour être heureux.
Le garçon plonge dans cette relation pour échapper à son quotidien, à l'absence de ses propres parents, à la honte qu'il éprouve en présence de sa grand-mère, à la présence de sa tante qu'il déteste.
Bien entendu, ce petit garçon à la plage avec sa grand-mère m'a forcément évoqué Proust mais je ne pousserai pas la comparaison plus loin.
J'ai aimé le lecteur qui donne un ton doux, apaisant sans toutefois minimiser les émotions fulgurantes et passionnées ressenties par cet enfant.
Une écoute que j'ai beaucoup aimée mais sans déferlement d'émotion, je suis restée un peu à distance de l'histoire, peut-être en raison de certaines ellipses.
C'est un jeune garçon en manque d'amour, de repères, de reconnaissance que l'auteur nous fait rencontrer le temps d'un été. Chaque année il qui passe ses vacances avec sa grand-mère en Normandie. Mais il faut avouer qu'il est un peu honteux de cette grand-mère au fort accent polonais et de cette tante en apparence un peu dérangée. Lui rêve d'appartenir à ces familles qu'il observe sans répit sur la plage.
Jusqu'au jour où il fait la rencontre de Baptiste. Un garçon du même âge que lui mais qui semble évoluer dans ce qu'il imagine être la famille modèle par excellence. Un père et une mère, une soeur, une belle maison dans laquelle le narrateur sera bientôt invité. Une complicité va naître entre les deux garçons, mais la fascination exercée par Baptiste, l'isolement du narrateur en mal d'amour et d'amitié ne seront sans douta pas suffisant pour faire tomber les barrières de classe. C'est pourtant au fil de ces jours et de ces rencontres qu'il va forger peu à peu ses sentiments d'homme en devenir.
C'est un roman tout en mélancolie qui évoque l'enfance et les rêves enfouis, la vie dont on rêve et celle que l'on croit avoir, les souvenirs et les chagrins, les projets qui n'aboutiront peut être jamais.
Sur fond de souvenirs de guerre et de ces drames qu'à connu la famille au moment de la Shoa. Ces souvenirs et ces secrets occultés par les femmes de sa famille, et qui le perturbent sans qu'il le sache, car il n'est pas pire sentiment que celui de ne pas savoir, ne pas comprendre.
suite de la chronique en ligne sur Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2022/04/08/un-jour-ce-sera-vide-hugo-lindenberg/
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