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Un jeune homme est réfugié dans la maison de vacances de ses parents, en bord de mer. Cela ne « va » pas, tout l'engloutit, la pensée de sa mère, sa relation avortée à la seule femme qu'il ait aimée, sa non-existence sociale. C'est un être effrondré, un funambule qui marche au-dessus du vide. Alors qu'il retrouve les siens pour la fête des mères, il apprend qu'il doit se rendre avec son père à un rendez-vous médical dont il ne sait rien. Après «La maladroite» et «L'administrateur provisoire», Alexandre Seurat poursuit son exploration des failles familiales. Il plonge le lecteur dans un monde sans repères, dont on ne sait si l'absence de limites tient à la folie du personnage ou à la violence du monde extérieur.
Lien : https://www.livresselitteraire.com/2018/03/un-funambule-alexandre-seurat.html
Un jeune homme en bord de mer. Seul face à l'immensité des vagues. Perdu. Depuis que Solenne est partie. Le vague à l'âme. Les vagues qui semblent l'engloutir. Un paquebot au loin. Qui semble toucher cette carcasse qu'il traîne.
Le jeune homme est silencieux. Il l'a toujours été. Depuis l'enfance. Il subit, il encaisse. Sans rien dire. Il voudrait pourtant mais rien ne vient. Comme si son esprit et sa parole étaient en décalage permanent.
La vie passe, mais ne fait que le frôler. Il est invisible aux yeux de tous. De ce conducteur de quad qui fonce sur lui. De cette boulangère qui ne le sert pas. Un funambule qui marche au bord du vide. Et ce n'est pas son séjour familial qui réglera les choses.
Dès les premières pages la noirceur devient compagne de route. On évolue dans une atmosphère pesante. On pressent la douleur infinie qui l'habite. La dépression ancrée profondément. D'où vient-elle ? De loin, de l'enfance. De ce père silencieux alors qu'il en attendait tant, de cette mère qui n'a jamais su que faire de lui, quoi dire. De cette sœur tellement au dessus. De Germaine, sa nourrice qui un jour est partie elle aussi et dont il a perdu la trace.
Un pied dans le réel, un pied hors du temps et des saisons. Déconnecté de ce monde dans lequel aucune place semble ne lui avoir été faite.
Il faut avoir le moral au beau fixe et un passé bien moins douloureux pour oser plonger au côté de ce jeune homme. Pour être tout à fait franche c'est l'écriture à la fois âpre, aérienne et précise qui m'a incitée à poursuivre, poussée par son souffle, car durant les 84 pages j'avais la gorge nouée, la poitrine oppressée de tant de solitude et d'errance.
Un funambule est une curieuse expérience de lecture. Terriblement sombre, fascinant par sa langue mais profondément glaçant et troublant. Peut-être parce que le funambule est finalement plus proche de nous que nous pourrions le penser ou qu'il met en lumière, un peu trop fort, nos peurs...
http://www.leslecturesdumouton.com/archives/2018/03/26/36263811.html
Qui ne s’est jamais senti vide, exténué, au bord du précipice ? Je pense que chacun d’entre nous vit ces moments-là mais, normalement, ces sentiments passent : on rebondit, on change de cap, on trouve une alternative. Mais qu’arrive-t-il quand cette capacité à faire face fait défaut ? Que devient-on quand plus rien ne nous anime et que l’on s’effondre ?
Le jeune homme de ce récit se retrouve chez ses parents, au bord de la mer. Il n’est plus que l’ombre de lui-même. Tout l’oppresse, tout le maintient au fond du gouffre surtout depuis le départ de Solenne, la femme qu’il aimait. Mais cet état était déjà latent avant la séparation. Le jeune homme est en pilotage automatique. Présent physiquement, il est absent mentalement. La dépression l’a fait sombrer de façon définitive, aux limites de la folie. Ses parents ne le comprennent pas : peut-on d’ailleurs comprendre cet état-là quand on ne le vit pas soi-même ? Ils ne se rendent pas compte à quel point les attitudes, les paroles font parfois plus de mal que de bien. Malgré tout, ils vont tenter de l’aider à leur manière… mais est-ce que cacher et trahir son enfant pour son bien est forcément une bonne solution ?
D’Alexandre Seurat, j’avais lu son premier roman La maladroite qui m’avait remuée énormément. Avec ce troisième roman, l’auteur revient une fois de plus dans un récit d’une noirceur incroyable. J’ai été assez scotchée par sa manière de décrire à la perfection les questionnements et errements psychologiques de son personnage en dépression. L’écriture est dépouillée tout en étant d’une extrême précision. J’avoue cependant que ma lecture a été ardue. Le début est assez déroutant et je pense que si on ne passe pas la barrière du premier chapitre avec effort, on peut vite abandonner la lecture. Face à ce constat, il m’est difficile de vous conseiller ce livre tout comme vous le déconseiller. Il vaut le détour assurément car Alexandre Seurat a un grand talent mais il faut vraiment avoir le cœur accroché et ne pas être dans une situation personnelle difficile pour le lire.
Lire Alexandre Seurat, c’est être confronté pour le lecteur, à une écriture épurée à l’extrême. Il va à l’essentiel pour décrire les failles familiales, c’est toujours une plongée en apnée.
Un jeune homme après un gros chagrin d’amour, se réfugie dans la maison de vacances de sa famille, en bord de mer.
Il se promène sur la place et premier incident, des jeunes en quad l’ont presque renversé, comme s’il n’existait pas, là sur le sable. Ce n’est pas anecdotique, non, en fait la vie de tous les jours se déroule comme s’il était un fantôme, invisible de tous.
Mais pour lui, c’est l’angoisse totale, la perte de tous repères cette non-existence aux yeux du monde. Même lorsqu’il était avec Solenne : « Depuis l’époque où il était avec elle, les autres avaient pris le dessus, ceux qui le regardaient de haut, avec leur air de compassion. Il savait bien qu’il accordait trop d’importance aux opinions des gens… »
De ce refuge, il va devoir sortir et…
Dans sa tête, c’est en permanence comme le bruit de vagues se fracassant sur le littoral par gros temps, c’est comme une camisole qui l’éloigne des autres et de lui-même. Des voix qui lui font des reproches, il n’est jamais assez ceci ou cela, il ne fait jamais comme ceci ou cela, etc.
Dire s’il se sent au bord du précipice, ce gouffre qui l’attire comme un aimant.
84 pages qui font se dresser les cheveux sur la tête, la peau se hérisser, et finalement se fendre le cœur. Le malaise vous tient pour ne plus vous lâcher, car l’auteur appréhende un quotidien bien ordinaire où chaque mot, chaque geste, chaque intention ont laissé des marques indélébiles. Indélébiles car les mots ne sont pas au rendez-vous de celui qui fut enfant et ne devint jamais adulte.
Le gouffre de la souffrance est béant et muet et le vide est devenu la caisse de résonnance d’une estime de soi jamais acquise.
Un phénomène dont l’ampleur est telle que les conséquences sont une bombe à retardement.
Alexandre Seurat sait mettre des mots sur le mutisme des plaies familiales et sociales, et ses livres sont un plaidoyer pour que personne ne ferme les yeux sur ces déviances.
Que le silence ne soit plus assourdissant et que la notion de non-assistance à personne en danger devienne véritablement une conscience.
Un texte très beau dans sa fulgurance et sa prégnance.
Un art que l’auteur maîtrise à la perfection.
© Chantal Lafon – Litteratum Amor 12 mars 2018.
Le narrateur est un jeune-homme sans repères.
Il est effondré, socialement et affectivement.
En état de crise, il marche au-dessus du vide, comme un funambule. Tous ses points d’ancrage disparaissent et il glisse doucement vers le néant.
Il y a lui, et il y a les autres, « dehors », sans points de rencontre.
L’analyse de cette descente vers le vide est très subtile.
L’écriture est belle.
Mais quelle désespérance, quelle solitude, pointent entre les lignes et laissent le lecteur dans un profond malaise.
A ne pas lire en période de déprime.
Le narrateur de cette histoire intrigante est angoissé et n’a plus aucun repère temporel. Il est perdu et part à la dérive. Sa petite amie l’a quitté. Il se sent seul, triste, tourmenté, tel un funambule sur un fil sur le point de basculer.
Prisonnier de son corps dans lequel il se noie, notre héros anonyme subit sa vie jour après jour. Le monde extérieur l’oppresse et des pensées noires l’assaillent en permanence.
Sa famille ne comprend sa souffrance. Son passé le hante et les souvenirs affluent, en désordre. Mais quelle est l’origine de son mal-être?
L’écriture d’Alexandre Seurat est poétique, intense et il arrive à créer une atmosphère pesante dans laquelle la tension persiste tout au long de ce court récit.
Difficile de mettre des mots sur ce roman troublant où le lecteur se retrouve en proie aux souffrances du narrateur. Une lecture sombre et déroutante.
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