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" Álvaro est mort. " À force de le répéter, peut-être Manuel Ortigosa finira par l'accepter. Son mari est mort. Un banal accident de voiture en Galice, selon la police. Mais le romancier à succès n'en croit rien. Il se rend dans ce bout du monde aussi sublime qu'archaïque où commence pour lui un vrai chemin de croix. Car Álvaro était loin d'être celui qu'il croyait... Manuel plonge alors dans les arcanes d'une aristocratie où la cupidité le dispute à l'arrogance. Il lui faudra toute sa ténacité pour affronter les secrets impunis, pour lutter contre ses propres démons, et apprendre qu'un rire d'enfant peut mener à la vérité aussi sûrement que l'amour.
" Un superbe roman noir, au coeur d'une Galice mystérieuse et enchanteresse. "
Thierry Clermont - Le Figaro littéraire
" Digne d'un film de Pedro Almodóvar. "
Christine Sallès - Psychologies
Cet ouvrage a reçu le prix Planeta 2016
Alors qu’il met la touche finale à son dernier roman, Manuel apprend la mort de son mari dans un accident de voiture. Au-delà du choc terrible, c’est l’endroit où Alvaro est mort qui le plonge dans un abîme de perplexité et même de colère. Alors qu’il était censé être en voyage d’affaire à Barcelone, Alvaro est mort dans une ligne droite, sur une toute petite route de Galice. Qui était cet homme qu’il croyait connaitre par cœur mis qui lui cachait visiblement beaucoup de choses, et que faisait-il dans cette région qui méritait tant de secret. Pour Manuel, c’est le début de beaucoup de questions douloureuses, et il n’est pas certain d’aimer toutes les réponses.
Dolores Redondo quitte (provisoirement ?) son héroïne Amaia Salazar et la Navarre pétries de superstitions pour explorer un tout autre monde. Elle met en scène Manuel Ortigosa, écrivain madrilène à succès, confronté au deuil, aux secrets de famille mais aussi aux turpitudes de l’histoire de l’Espagne. Son mari avait coupé les ponts avec sa famille aristocratique galicienne et c’est au cœur de la grande demeure familiale que se noue toute l’intrigue de « Tout cela je le te le donnerai ». Ce roman, c’est d’abord le portrait d’une famille aristocratique, certes désargentée, mais toujours hyper influente au cœur de la région la plus pauvre d’Espagne. Cette famille, dont la noblesse semble remonter très loin, possède encore les terres, le pouvoir social sur la population pauvre, son influence sur l’Eglise, son aura sur l’administration locale. Alvaro, fils ainé de cette famille, n’avait pas totalement tiré un trait sur elle contrairement à ce qu’il avait raconté à Manuel. Pétries de drames, de secrets honteux et de compromissions, la famille Muniz de Avila se comporte comme une noblesse d’ancien régime, qui n’a jamais de compte à rendre et se sent au dessus de la mêlée. Cela déconcerte la moderne Manuel et dégoute le policier local qui l’aide à y voir clair. Ce policier, Noriega, est un personnage au départ fort antipathique mais plus on avance dans le roman, plus sa personnalité d’adoucit et se complexifie en même temps, si bien qu’au bout d’un moment, on ne sait plus ce qu’on doit penser de lui. C’est sans doute le personnage le plus intéressant du roman, et le plus écrit. L’intrigue est assez complexe et, je trouve, tire un tout petit peu en longueur car très vite, bien s’autres mystères autres que la mort d’Alvaro sont à élucider. Comme personne ne semble dire le quart de que qu’il sait, l’enquête est un peu laborieuse. Cet étirement du temps est sans doute nécessaire pour ancrer Manuel dans cette région, le faire tomber amoureux de la Galice et sans doute, commencer à trouver la paix dans une vie qui doit continuer sans Alvaro. Le roman met en confrontation directe deux Espagne, l’Espagne moderne du mariage gay et l’Espagne ancestrale inféodée à l’Eglise, une confrontation qui se fait difficilement et qui fait ressortir le meilleur mais aussi le pire. Le nœud de l’intrigue, on le voit venir d’un peu loin, il n’est ni original ni très surprenant, mais il a l’avantage d’être hyper et douloureusement crédible. La fin est terrible, un vrai petit carnage, pleine de cynisme et de violence. Le mystère final (le coupable) était un secret bien gardé, difficile à deviner. Le roman se termine malgré tout sur une note d’espoir, comme si une fois l’abcès crevé tout le monde se sent bien mieux. Dolores Redondo, qui m’avait emballé avec sa trilogie du Baztan et son « A la droite du cœur », fait ici un ton en dessous, peut-être la faute à une intrigue trop étirée. Néanmoins, sa peinture d’une Espagne archaïque qui subsiste au XXIème siècle ne manque pas d’une certaine acuité.
Ce matin-là, le monde de Manuel s'écroule. Alors que cet écrivain à succès travaille sur son prochain roman, la police lui annonce que son mari Álvaro vient de se tuer dans un accident de voiture. Sur une route déserte de Galice, à 600km de Madrid, il se serait endormi volant. En état de choc, Manuel se rend sur place et, aiguillonné par un garde civil qui vient de prendre sa retraite, comprend rapidement que la mort d'Álvaro n'est pas accidentelle. Avec son improbable acolyte, il mène l'enquête et découvre peu à peu que son mari avait bien des secrets, à commencer par le fait qu'il était toujours en contact avec sa famille, alors que celle-ci l'avait soit-disant banni des années auparavant en raison de son homosexualité. Manuel fait connaissance avec cette partie de la vie d'Álvaro dont il ignorait tout, et rencontre les différents membres de cette famille richissime, issue d'une noble lignée galicienne. Il comprend vite que le prestige séculaire des Muñiz de Dávila leur vaut, depuis des années, respect et crainte de la part du "petit peuple", et la complaisance, voire la complicité des autorités, dont ils ont usé et abusé par le passé, n'obéissant qu'à leur seule et unique loi : sauver les apparences à tout prix. Et ce n'est peut-être pas terminé, parce que les secrets de famille que Manuel met à jour sont très lourds et très laids.
750 pages pour tout cela, c'est beaucoup trop, aussi foisonnante que soit l'intrigue. Trop de descriptions, un lyrisme et une touche surnaturelle qui sonnent mal, une écriture trop didactique qui ne laisse pas de place à la suggestion et à l'intuition du lecteur, tout cela ralentit et noie l'histoire, au point qu'on s'y perd par moments. Pourtant on sent l'engouement de l'auteure pour cette belle région sauvage, et son envie de bien faire les choses en développant la psychologie des personnages et les nombreuses thématiques (critique de l'aristocratie, abus sexuels dans l'Eglise, résilience, trahison, croyances et traditions, viticulture,...), mais tout cela est un peu caricatural, n'est pas abouti et manque de force. Globalement peu convaincant, donc, à l'exception des descriptions du fleuve et des coteaux escarpés de la Ribeira Sacra, qui donnent furieusement envie d'aller se balader sur les rives du Miño et de savourer ensuite un verre de Mencía ou de Godello.
À Madrid, l’écrivain Manuel Ortigosa (51 ans) est très heureux de voir que l’écriture de son nouveau roman, « Soleil de Thèbes », avance plus que favorablement, pendant l’absence de son publiciste de mari (Àlvaro, âgé de 44 ans) en réunion clientèle à Barcelone. Deux policiers de la Garde Civile vont faire éclater son existence en morceaux, en l’espace d’une minute : Àlvaro Muniz de Dàvila est mort dans un accident de voiture, ce matin. Mais pas à Barcelone, non … À Lugo, son lieu de naissance. Manuel, qui ignorait totalement que son mari était un aristocrate, doté du titre de marquis, se retrouve brutalement plongé dans un cauchemar éveillé …
Sur place, Manuel Ortigosa va découvrir ce qui lui cachait son discret mari. Se rendre compte également que sa passion pour sa profession d’écrivain et ses succès littéraires le tenaient souvent éloigné de ce dernier … Et que, finalement, il ne savait pas grand-chose de l’enfance et du passé de son compagnon, dont il partageait le quotidien depuis presque quinze années …
Manuel va faire la connaissance « post mortem » de son exécrable belle-mère, de son beau-frère Santiago et de sa femme, de son jeune neveu Samuel (fils de Fran, le frère défunt d’Àlvaro) et n’aura de cesse de découvrir les secrets cachés par l’amour de sa vie …
Un récit passionnant, voire carrément addictif, dont les 736 pages ne découragent aucunement les lecteurs, tant l’écriture de son auteure a le don de les charmer. Une intrigue qui vous tient en haleine, de la première à la toute dernière ligne ! Magnifique analyse de la nature humaine. Étude psychologique fort brillante et développée avec art par cette formidable écrivaine qu’est Dolores Redondo et qui – pour la seconde fois – me séduit pleinement. Un énorme coup de coeur que ce long et puissant roman !
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