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« Ce sentiment d'appartenance comme un joyau et une blessure, de celles qui viennent de loin. De générations humiliées, de populations déplacées, massacrées. Je suis corse, sò corsa, je le clame, je le chante, je le soupire. Je le porte en étendard, en oeillères, parfois, en mot d'amour, toujours. C'est ce qui me constitue, ma colonne vertébrale, ne faisant pas l'économie des clichés : brune, petit format, traits à la serpe, yeux noirs, souvent vêtue de noir, caractère trempé. Quelle est la part de la génétique et celle de l'effort à coller à l'image du mythe ? ».
Être ou ne pas être Corse, telle est la question posée dans cet objet littéraire pluriel - comme peut l'être la définition d'une identité. Après On ne peut pas tenir la mer entre ses mains, Laure Limongi aborde son lien avec cette île à la culture si singulière, en mêlant histoire, entretiens, fiction et passages autobiographiques.
Enquêtes personnelle et collective se superposent pour illustrer le ressenti des Corses insulaires et de ceux de la diaspora quant à leurs racines, leur langue, leur culture, leur perception des poncifs sur l'île : ils sont à double tranchant, entre le rejet méprisant des insulaires tenant d'une forme de racisme et la fascination pour un ailleurs si proche et sa beauté sauvage, ainsi transformé en exclusif lieu de loisirs. Revenant sur l'histoire contemporaine, Laure Limongi explique la constitution du stéréotype du Corse fraudeur et violent après la Seconde Guerre mondiale, sur fond de désastre écologique, de bouleversements politiques et de revendications sociales. Et l'on retrouve Laví Benedetti, personnage fort en gueule et attachant du précédent livre, dont le destin est ici éclairé par les dérives des combats de son époque.
Ton coeur a la forme d'une île nous emporte dans une traversée qui lève nos préjugés à mesure que l'on découvre une histoire méconnue. Une magnifique réflexion sur la notion d'identité comme un feuilletage mouvant, ouvert à l'altérité, et non un carcan sclérosant fermé sur ses traditions.
Laure Limongi raconte la Corse, son pays, son âme, son cœur à travers son Histoire et celle de ses habitants : passé, présent et préjugés !
Elle parle des événements d’août 1975, l’occupation de la Cave Depeille à Aléria par Edmond Simeoni et une douzaine de militants de l'ARC (Action régionaliste corse) pour protester contre l’image donnée à la Corse par l'affaire des vins trafiqués et le mépris manifeste du gouvernement et de l’état vis-à-vis de l’île. Occupation symbolique qui tourne au drame ! Et qui semble aussi être le fondement du nationalisme corse.
Elle raconte la Corse économique, démographique, d’origine multiculturelle mais aussi de l’attachement que tous les corses ont vis-à-vis d’elle ! L’état français qui a cherché à faire disparaître la culture, la langue et transformer le pays en lieux dédiés au tourisme.
Elle a interviewé des corses exilés, des itinérants et chacun parle de son rapport personnel à l’île, le poids qu’elle fait peser sur leurs épaules ou les rêves qu’elle suscitent. Elle tente de remettre les pendules à l’heure et tordre le cou aux à priori, clichés et autres préjugés sur le corse et la Corse !
L’île a beau être près de la métropole elle n’est malgré tout pas mieux traitée par les différents gouvernements que comme les îles lointaines aux cultures différentes !
Divers sujets très intéressants et qui mériteraient d’être approfondis, tant il y a à raconter et j’ai trouvé un déséquilibre entre les différents récits, parfois un peu brouillons.
#Toncoeuralaformeduneîle #NetGalleyFrance #rentreelitteraire2021
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