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Je suis une amoureuse de l’écriture d’Andrée Chedid, j’aime la limpidité de ses textes et son regard sur la vie.
Andrée Chedid, qui a vécu en Égypte et au Liban avant de se fixer en France, a mis dans son œuvre ses influences orientales transposées dans sa nouvelle culture.
Dans « Territoires du souffle » elle écrit page 145 que « rien n’est plus absurde que de faire planer la poésie au-delà de nos sols. Rien n’est plus injustifié que de parquer les poètes dans un enclos. » Voilà résumé cette liberté de la poétesse qui disait que la poésie « multiplie nos vies. »
A travers ses mots, nous parcourons « les territoires de l’existence traversés par le souffle de l’imaginaire ».
Il est beaucoup question de métapoésie dans ce recueil, car la poétesse parle souvent de la poésie « qui prend corps dans le souffle. »
« Parcourant les
Territoires du souffle
La poésie
Ne thésaurise rien. »
La poétesse célèbre la vie et, par-delà la vie, cette mort inéluctable car les deux sont liées puisque nous naissons et nous mourrons.
« La mort gouverne
Magnifiant nos vies »
La vie est « une insondable énigme » mais elle nous ramène sans cesse au monde.
Dans « quinze verbes pour un parcours », la poétesse parle de respirer, et même si elle « trébuche sur le tison du poème », elle poursuit son chemin avec « recueillir, nommer, forger, creuser… » et elle nous accueille dans ce cheminement
« Nous cheminons
Nous nous acheminons. »
Dans « Les réserves de l’incommensurable », elle nous propose une approche de la poésie, elle donne sa version très personnelle de l’écriture poétique, sa méthode, et elle en parle avec clarté et simplicité. C’est là l’essence même de sa poésie : accessible et limpide dans son évidence. Elle est en quête permanente du vrai dans un inlassable émerveillement.
« Rendre compte du réel dans son indicible mystère, voilà le propos du poète ».
Sa poésie est ancrée dans le monde qui nous entoure, elle puise dans la vie même.
« Par le son, le rythme, parfois le sens, la poésie nous relie à la cadence du monde. Elle accroit nos interrogations et nos saveurs. »
Et si elle évoque sa mort future, lorsque « sous un rectangle de pierre » elle se fondra « dans la glaise de Paris », elle sait parler d’espoir car il faut aussi « célébrer le vivant »
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