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Studiolo t.9 ; la présentation de l'oeuvre d'art

Couverture du livre « Studiolo t.9 ; la présentation de l'oeuvre d'art » de  aux éditions Somogy
  • Date de parution :
  • Editeur : Somogy
  • EAN : 9782757204795
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

# Articles du Studiolo N°9 : "Comment faire fonctionner une image ? La présentation du miraculeux Christ portant la croix de Giorgione ou de Titien à la Scuola di San Rocco" par Elsje Van Kessel. Cet article a pour ambition d'examiner le rapport entre le pouvoir présumé des images miraculeuses à... Voir plus

# Articles du Studiolo N°9 : "Comment faire fonctionner une image ? La présentation du miraculeux Christ portant la croix de Giorgione ou de Titien à la Scuola di San Rocco" par Elsje Van Kessel. Cet article a pour ambition d'examiner le rapport entre le pouvoir présumé des images miraculeuses à l'époque moderne et la façon dont elles étaient présentées au public. Tandis que certaines études sur les images miraculeuses insistent sur l'importance de la forme de l'image en tant que facteur décisif dans la construction de leur pouvoir, d'autres mettent l'accent sur le rôle du contexte social. Toutefois, c'est précisément dans la façon dont l'image est présentée que ces deux optiques se rejoignent : la présentation connecte l'image à son public, et vice versa. Cet article examine un exemple particulièrement riche, l'image miraculeuse du Christ portant la croix que possédait la Scuola di San Rocco à Venise, afin de considérer cette oeuvre - perçue aujourd'hui par les historiens de l'art et les touristes avant tout comme une « oeuvre d'art » et non une « oeuvre faiseuse de miracles » - sous un autre jour et d'analyser les moyens non-verbaux de sa présentation, moyens qui constituent le fondement même de ces catégories. / "Entre mémoire et conservation : retables anciens recomposés dans le Piémont entre âge baroque et XIXe siècle" par Orso Maria Piavento. Cet essai a pour objet l'analyse des stratifications du patrimoine artistique dans leur contexte : il s'agit d'examiner, en particulier, le phénomène de remploi des retables d'époque Renaissance dans des dispositifs spatiaux d'époque baroque, conçus à l'occasion du renouvellement du mobilier liturgique prescrit par la Contre-Réforme. En étudiant une série de cas, tous situés sur le territoire du duché (puis du royaume) de Savoie, on peut retracer une phénoménologie du remploi au plan formel et des facteurs qui ont permis la conservation de ces oeuvres entre les XVIIe et XVIIIe siècles, jusqu'à nos jours. Enfin, la recherche portera sur la relation entre la fortune critique d'un artiste et sa fortune « matérielle », c'est-à-dire la conservation, de ses oeuvres au XIXe siècle, comme c'est le cas pour Gaudenzio Ferrari, dont les tableaux sont conservés dans la cathédrale de Novara. / "Le Louis XIV du Bernin, entre production et exposition" par Geneviève Warwick. Cette étude vise à démontrer que la production et la présentation d'oeuvres d'art se déroulent dans le contexte culturel de leur création. Ainsi, le buste du Bernin représentant Louis XIV, qui posa pour l'artiste lors de séances publiques devant la cour, fut exposé tout au long de sa réalisation. C'est dans ce contexte que fut soulevée la question de la présentation du buste après son achèvement. Parmi les propositions figurait un socle doré et richement orné portant une inscription. Alors que celui-ci ne fut jamais réalisé, la littérature historique et artistique a longtemps considéré qu'il représentait l'intention définitive de l'artiste pour la mise en valeur de son buste et s'en est emparé pour formuler une lecture iconographique rigide de l'objet. Cette étude compare les témoignages autour du projet pour le socle et les emplacements réels du buste pendant les vingt ans qui séparent sa réalisation en 1665 et son installation dans le salon de Diane à Versailles en 1684. En fait, la question des premières années de l'exposition du buste reste ouverte. Le portrait fut intégré dans les collections royales et ainsi, comme les autres objets d'art de cour à cette période, prit part, en tant qu'« objet-symbole » parmi d'autres, à un grand nombre d'agencements dans la scénographie toujours changeante de la vie à la cour. / "Entre curiosité et science : lithothèques et marmothèques au XVIIIe siècle" par Sophie Mouquin. Depuis l'Antiquité, le marbre fascine les amateurs qui apprécient ses veines et ses couleurs. Avec le développement des cabinets d'histoire naturelle, ce goût devient plus scientifique et suscite la réunion de véritables collections d'échantillons, marmothèques ou lithothèques. Présentées tantôt en plateaux de table - dont les Italiens s'étaient fait une spécialité - tantôt dans des cassettes ou des meubles (armoires, bas d'armoire, minéraliers) qui présentaient l'avantage de permettre la manipulation des échantillons, ou encore sous forme, beaucoup plus rare, de livre, ces collections n'ont guère subsisté et n'avaient, jusqu'à ce jour, jamais été étudiées pour la France. Malgré les lacunes documentaires, une enquête dans les archives et les catalogues de vente des grands collectionneurs français d'histoire naturelle du XVIIIe siècle permet de révéler quelques ensembles méconnus. / "Catalogue, titre, étiquette : la présentation écrite des tableaux dans les expositions de peinture au XVIIIe siècle" par Emmanuelle Hénin. Le XVIIIe siècle voit l'essor des musées et des expositions temporaires partout en Europe, générant une vaste réflexion non seulement sur la présentation physique des tableaux, mais également sur leur présentation écrite. Le Salon parisien, comme les expositions italiennes (en particulier celles de l'Accademia del Disegno à Florence), sont l'occasion pour les contemporains de s'interroger sur la rédaction d'un catalogue, l'apposition d'étiquettes, ainsi que sur la forme à donner aux titres des oeuvres. Autant d'outils pédagogiques consubstantiels au musée moderne. / "Dans le sillage de la Tribune des Offices" par Cécilia Hurley et François Mairesse. L'article propose d'examiner la façon dont la Tribune des Offices de Florence devint un modèle muséal, non seulement par son architecture mais aussi par sa fonction, qui furent toutes deux l'objet de nombreuses imitations. À la fin du XVIe siècle, la Tribune abrite les objets les plus précieux des collections médicéennes, auparavant conservés dans le studiolo du duc Francesco Ier au Palazzo Vecchio. Au XVIIe siècle, la salle devient un écrin pour les pièces phares de peinture et de sculpture. Elle fournit ainsi le modèle d'une muséographie axée sur la présentation de chefs-d'oeuvre, un concept qui se développe à partir de 1850. / "Brûler l'aura. Un incendie de tableaux à Paris en 1964" par Jacopo Galimberti. Le 7 décembre 1964, un marchand d'art de Milan, Ivanhoe Trivulzio, se rendit à Paris afin d'y brûler publiquement, avec l'accord des auteurs, treize tableaux d'artistes tels que Roberto Matta, Wilfredo Lam, Jean-Jacques Lebel, Pierre Alechinsky, Eduardo Arroyo, Valerio Adami ou Mimmo Rotella. L'événement, appelé « Festoman », semble aujourd'hui tombé dans l'oubli. Cet article en fait le récit en inscrivant la démarche de Trivulzio dans l'histoire des multiples et dans les débats autour de la peinture au lendemain de la consécration de Robert Rauschenberg à la Biennale de Venise. Étant pour ainsi dire situé entre Milan, Paris et New York, Festoman permet de faire apparaître certains des différends et accords ayant eu cours entre des figures cruciales pour l'art des années 1960 comme Arturo Schwarz, Eduardo Arroyo, Giulio Carlo Argan ou encore Marcel Duchamp. / "L'objet de la performance. Pour une réévaluation du rôle des « accessoires », « traces » et autres résidus produits et exposés dans les centres artistiques italiens des années 1970" par Janig Begoc. Une grande partie de l'historiographie de la performance tend encore à privilégier le caractère éphémère des actions, en considérant comme acquis le rejet du système marchand sur lequel s'est érigée l'idéologie de la dématérialisation de l'art. Réduisant la performance à une attitude, ces discours omettent l'existence de son régime d'exposition. Afin d'interroger cette culture matérielle de la performance, cette étude se concentre sur la scène italienne des années 1970 qui, en tant qu'espace de production et de diffusion des performances internationales, s'offre comme un cas d'étude remarquable en raison de la diversité des structures qu'elle mit à la disposition des artistes et du public. La trajectoire italienne de Vito Acconci sert de fil conducteur à la mise en évidence de trois modes d'appréhension des objets (oeuvres et documents) : l'exposition comme énonciation, l'objet comme performance et la performance comme exposition. / "Imago Beatae Mariae. Sur l'origine toscane des images d'affection religieuse en Petite-Pologne au crépuscule du Moyen Âge" par Anna Maria Migdal. Les études menées sur la peinture médiévale n'ont jamais approfondi, dans le contexte européen, la question des images mariales ayant fonction de porte-reliques. Le modèle de tableau-reliquaire, panneau unique, diptyque et triptyque comprenant le portrait de la Vierge à l'Enfant peint sur bois enchâssé dans une large bordure incrustée de reliques, se répandit particulièrement en Petite-Pologne à partir des environs de 1420. L'expansion de tels reliquaires, typiques du Trecento toscan, s'inscrivit au XVe siècle en Europe centrale dans le mouvement général d'un renouveau de piété. De sorte qu'à côté des images singulières, spécialement vénérées au cours des offices liturgiques et paraliturgiques, on voit se répandre des reliquaires moins coûteux dans l'espace privé. / "Jérôme Pacherot et Antoine Juste : artistes italiens à la cour de France" par Flaminia Bardati et Tommaso Mozzati. Parmi les artistes que Charles VIII recruta à Naples en 1495 figure Jérôme Pacherot, sculpteur et maître-maçon italien. À peu près dix ans plus tard, le sculpteur florentin Antoine Juste fait son apparition sur la scène artistique française, assisté de son frère Jean. Appréciés par Anne de Bretagne puis par François Ier, ils réalisent, entre autres, les tombeaux des enfants de Charles VIII à Tours, des ducs de Bretagne à Nantes et de Louis XII et Anne de Bretagne à Saint-Denis. Cependant, leur formation première et les raisons de leur migration n'ont pas été étudiées. À l'aide de documents nouveaux et par l'analyse de deux oeuvres, cette communication place leur formation sous l'influence de Benedetto da Maiano et Andrea Ferrucci. Il s'agit d'évaluer l'importance de l'expérience napolitaine de Pacherot, de préciser les modalités de l'arrivée des Juste en France, de mieux apprécier leur apport dans le processus de création de la première Renaissance française. / "Un Kairos androgyne ou la fusion imagée des traditions grecques et latines : fabrique allégorique et création du sens dans un tableau de Girolamo da Carpi" par Élisa de Halleux. Exécuté à la demande d'Hercule II, duc de Ferrare, un tableau de Girolamo da Carpi représente La Chance et la Pénitence sous l'aspect d'un jeune homme en équilibre sur une sphère au-dessus d'une falaise, et d'une jeune femme à ses côtés. Si le personnage de la Chance détient les attributs traditionnels du Kairos grec, il rappelle également la Fortune de Dürer, et possède une touche de féminité qui le rapproche des représentations féminines de Fortuna-Occasio. L'analyse de la genèse plastique de cette figure éclaire le processus de constitution d'une allégorie dans un contexte connu pour son extrême raffinement, ainsi que pour sa culture des modèles antiques et de la pensée philosophique, notamment celle de Machiavel. L'ambiguïté sexuelle du Kairos pourrait faire référence à l'indétermination du cours de la vie humaine et signalerait ainsi une certaine conception du monde tout en participant à son façonnement. Cette image témoigne de la manière dont le visuel se définit de façon concomitante et dans une certaine mesure indépendante de l'écrit. / "Vrai marchand ou charlatan? Guglielmo Banzi et le carton de la Léda de Michel-Ange" par Lothar Sickel. Cet article examine la figure d'un marchand d'art actif à Rome, mais demeuré presque inconnu, Guglielmo Banzi. Né à Piombino vers 1560, Banzi grandit à Parme avant de rejoindre Rome où il se trouvait dès 1587. À la suite de sa tentative ratée de faire carrière dans la finance à Rome, après s'être vu accusé de falsifier les livres de comptes, Banzi poursuivit sans doute ces pratiques douteuses dans sa nouvelle carrière de marchand d'art. Des documents inédits montrent que Banzi était étroitement lié à la cour des Farnèse et qu'il possédait des oeuvres d'art de grande qualité, telles des séries de dessins issues de la succession de Federico Zuccari. Toutefois, les oeuvres les plus importantes de l'inventaire de Banzi étaient de soi-disant cartons de Michel-Ange, dont celui pour sa célèbre Léda. Il les mit en vente pour des sommes astronomiques. La possibilité selon laquelle les cartons étaient en fait de simples copies, exécutées par Angelo Caroselli, un ami de Banzi, développe d'importantes pistes de reflexion sur la nature du collectionisme romain. Ainsi, cet article se présente comme une étude de cas sur l'histoire des collections de dessins de Michel-Ange qui, dès l'origine, a été marquée par la quête de profit et de prestige, la vantardise et la crédulité.
# Coédition Académie de France à Rome - Villa Médicis / Somogy éditions d'Art Studiolo, la revue d'histoire de l'art de l'Académie de France à Rome - Villa Médicis, revue internationale et annuelle, se propose de publier des recherches sur les échanges artistiques entre l'Italie et la France dans un large contexte européen, de la Renaissance au XXIe siècle. Elle constitue un espace ouvert aux recherches les plus actuelles de l'histoire de l'art, dans ses objets comme dans ses méthodes. Chaque volume comporte un DOSSIER, dont le thème change à chaque numéro, un VARIA, qui contient des articles aux thématiques plus libres, une rubrique DEBATS, qui regroupe des critiques et comptes rendus d'expositions et d'ouvrages et enfin les INFORMATIONS relatives aux activités scientifiques et patrimoniales de l'Académie de France à Rome - Villa Medici. Cette année, la revue s'enrichit d'une nouvelle charte graphique qui privilégie le lien du texte à ses illustrations, et articule les différentes rubriques comme autant de déclinaisons d'une même formule visuelle. La publication est ouverte aux étudiants, aux enseignants chercheurs, aux professeurs d'écoles d'art, aux conservateurs de musée, aux commissaires d'expositions et aux critiques d'art. Les articles, qui peuvent être publiés en quatre langues (français, italien, anglais et allemand), sont tous inédits. La variété des sujets et des approches fait de cette revue une publication illustrant la fécondité du dialogue artistique et historiographique entre la France, l'Italie et l'Europe.

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