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Esther Rudomin avait dix ans quand son monde bascula. Jusque là elle avait cru que sa vie heureuse dans la ville polonaise de Wilno durerait toujours. Elle chérissait tout, depuis les lilas du jardin de son grand-père jusqu'au pain beurré qu'elle mangeait tous les matins pour son petit déjeuner. Et lorsque les armées d'Hitler envahirent la Pologne, en 1939, et que les Russes occupèrent Wilno un an plus tard, le monde d'Esther resta intact : pour elle, les guerres et les bombes s'arrêtaient à la grille du jardin. Mais, un matin de juillet 1941, deux soldats russes, baïonette au canon, se présentèrent.
Ce livre commence par une tragédie et la tragédie n'est jamais loin tout au long de l'histoire d'Esther, mais il est aussi un témoignage émouvant sur la résistance de l'esprit humain, par la façon dont les Rudomin gardèrent courage tout au long des cinq années que dura leur exil, malgré la faim et les privations. Voici la véritable histoire d'une enfance sibérienne : elle a été applaudie comme « un grand document qui vivra longtemps dans la mémoire de chaque lecteur. »
Avant de commencer, ne vous fier pas à la quatrième de couverture, il y a un défaut d’impression et ce n’est pas celle du bon roman qui est imprimé, du moins sur mon exemplaire.
La steppe infinie raconte une partie de la vie de l’autrice : son quotidien pendant la seconde guerre mondiale. Esther et sa famille sont des juifs aisés de Wilno en Pologne (actuellement Vilnius en Lituanie). Quand la guerre est déclarée, la ville est envahie par les Russes. Un matin, toute la famille est emmenée. Ils sont alors envoyés non pas dans un ghetto ou dans un camps de concentration en tant que juifs mais en Sibérie en tant qu’opposants au communisme. Et si cette condamnation leur sauvait finalement la vie ? Ce roman autobiographique adapté aux jeunes lecteurs dès 11 ans montre un aspect peu connu de la seconde guerre mondiale. C’est un récit adapté au public cible tout en réussissant à ne pas cacher l’horreur de certaines situations. J’ai apprécié la façon dont c’était écrit et le dérouler de l’histoire qui prend une dimension insoupçonnée. On ne se contente pas de décrire la vie dans un camps et/ou une ville de Sibérie, ni de tourner tout le récit autour la seconde guerre mondiale. Si la vie quotidienne est décrite et la guerre reste présente, c’est avant tout un récit autour d’une enfant de 10 ans qui s’acclimate et grandit. Il y a un bel équilibre entre le contexte historique et géographique et la capacité d’adaptation d’un enfant avec toutes les problématiques qui priment quand on a une dizaines d’années. Tout en restant accessible, ce livre permet d’aborder beaucoup de choses très intéressantes en particulier les différences de réactions entre adultes et enfants face à une même situation. J’ai trouvé très bien traité l’aspect familial, la peur du changement et la capacité de résilience qui différent d’un personnage à l’autre. C’est une belle découverte qui aborde des thèmes peu mis en avant habituellement dans les récits autour de la seconde guerre mondiale.
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