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Seul le bruit de la fête peut couvrir celui de la guerre.
Rentrée littéraire 2022 Lorsqu'un navire yankee entre en rade de Cherbourg un matin de juin 1864 pour provoquer l' Alabama, corvette confédérée que la guerre de Sécession condamne à errer loin des côtes américaines, les Français n'en croient pas leurs yeux.
Au même moment, Charlotte de Habsbourg, fraîchement couronnée impératrice du Mexique, découvre éberluée un pays à feu et à sang.
Le monde tremble. Mais le bruit des guerres du Nouveau Continent ne doit pas empêcher la France de s'amuser. Encore moins de s'enrichir. Théodore Coupet, journaliste parisien, l'a bien compris. Envoyé à Cherbourg pour couvrir l'inauguration du casino, il rencontre Mathilde des Ramures, dont le mari s'est ruiné au jeu avant de partir combattre au Mexique. Ensemble, ils décident de transformer la bataille navale en un gigantesque pari dont ils seront les bénéficiaires. À condition d'être les seuls à en connaître le vainqueur...
Pendant cette semaine brûlante, des feux d'artifice éclatent de chaque côté de l'Atlantique. Dans le ciel de Mexico comme dans celui de Cherbourg, ils couvrent les craquements d'un vieux monde qui se fissure et menace d'engloutir dans sa chute ceux qui l'ont cru éternel.
Par un matin de juin 1864, un bateau yankee, le Kearsarge, mouille en rade de Cherbourg et vient provoquer l'Alabama, une corvette appartenant aux confédérés. le capitaine de la corvette est confiant dans la solidité et la sûreté de son vaisseau et regarde sans se laisser impressionner le bateau qui fait des manoeuvres d'intimidation.
Nous sommes en pleine guerre de Sécession, la France qui importe du coton du Sud est en mauvaise posture : pas de coton implique la fermeture des filatures. Il est donc urgent que le Sud gagne pour que le commerce reprenne.
C'est l'époque des bains de mers, des cures, lancée par l'impératrice Eugénie, et Cherbourg tient à inaugurer son casino en grande pompe, feux d'artifice et accès aux tables de jeux. On attend l'arrivée des Parisiens pour ce week-end (cela ne s'appelle pas encore ainsi !). Théodore Coupet, journaliste en charge des potins mondains, alors qu'il rêve de la rubrique politique, est envoyé sur les lieux pour couvrir les festivités et il fait la connaissance de Mathilde dont le mari s'est ruiné au jeu, alors qu'il faut payer la dot de leur fille.
Qui dit jeu, dit enrichissement possible ou au contraire ruine. Ce qui donne des idées à Mathilde et Théodore : organiser un pari sur la bataille qui va opposer les bateaux américains.
En même temps, Charlotte, la fille du roi Léopold Ier de Saxe-Cobourg, qui vient d'épouser Maximilien de Habsbourg, hérite ainsi du titre d'impératrice du Mexique, couronne dont personne ne voulait, et même Napoléon III semble surpris que le couple ait accepté ce cadeau empoisonné. de surcroît la nuit de noces de Charlotte ne n'est pas passée comme prévu : les deux époux ont dormi côté en côté et rien ne s'est passé.
Après un voyage harassant, le couple débarque dans un pays à feu et à sang, où il n'est pas très bien accueilli : le palais qui les attendait ne peut les recevoir et ils vont parcourir dans une calèche aux couleurs de la République, des chemins particulièrement difficiles : ils arrivent couverts de poussière, et Charlotte sent bien qu'ils font l'objet de moqueries.
J'ai aimé ce récit à deux voix, les Habsbourg au Mexique, et Cherbourg qui se transforme en Casino géant, sur fond de bataille navale. On ne peut pas dire que les Habsbourg apparaissent sous leur meilleur jour : Charlotte a appris la politique auprès de son père et elle se rend bien compte de leur situation, alors que Maximilien se livre à la chasse aux papillons entre deux plongées dans la mélancolie…
Gwenaëlle Robert raconte très bien les évènements, tant politiques que les paris, avec un style incisif qui rend la lecture agréable. Je gardais un souvenir assez confus de « l'expédition au Mexique » de Napoléon III, de l'essor des bains, des cures, sur fond de travaux haussmanniens mais cela remontait à très loin, et la couronne des Habsbourg m'était complètement sortie de la mémoire.
Bref, un roman agréable à lire, mais dont la fin m'a laissée perplexe, car en fait, cela n'en est pas une, notre histoire, notamment celle ce rapportant à Théodore, Mathilde et la jeune femme qui recueille les paris se termine en queue de poisson…
Un grand merci à NetGalley et aux éditions du Cherche Midi qui m'ont permis de découvrir ce roman et son auteure
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Gwénaëlle robert relie dans cet ouvrage trois événements historique : une bataille de la guerre de sécession à nos portes, le dernier sursaut de la mainmise européenne sur un pays en passe de se libérer du colonialisme, et les fastes du Second Empire ... tout en évoquant les difficultés économiques normandes dont les usines textiles qui ne reçoivent plus le coton sudiste.
Une fresque historique qui réussit à faire voyager le lecteur de la grande à la petite histoire à travers chaque classe sociale, des militaires qui s'assurent que le combat naval fratricide n'aura pas lieu dans les eaux territoriales françaises, les ouvrières qui veulent bien travailler au casino tout en refusant les attouchements, la mère de petite noblesse qui peine à trouver les fonds nécessaires à la dot de sa fille, le journaliste avide de troquer les billets mondains pour des chroniques politiques. Les personnages s’enchainent et la lecture est captivante : on se faire un sang d'encre pour le capitaine Semmes commandant le bâtiment sudiste l'Alabama, pour Charlotte et maximilien, pour Zélie et pour Mme des Ramures…Tout est fluide sans temps mort et le voyage historique est au rendez-vous d’un vrai plaisir de lecture
#netgalleyfrance #souslesfeuxdartifice
1864, le second Empire, la création de stations balnéaires aux quatre coins des côtes françaises sous l'impulsion de la famille impériale et du duc de Morny. Cherbourg n'est pas en reste et se prépare aux festivités associées à l'ouverture du casino et à la mise en place d'un train de plaisir qui y amènera les parisiens.
1864, au cœur de la guerre de Sécession, deux navires ennemis se retrouvent au de la rade de Cherbourg.
1864, la France se retire peu à peu du Mexique, et soutient l'arrivée d'un nouveau couple impérial, le placide Maximilien de Habsbourg et l'ambitieuse Charlotte de Belgique.
Trois évènements que Gwénaëlle robert lie dans un roman passionnant qui associe l'actualité internationale : une batailles de la guerre de sécession à nos portes (ou plutôt à nos ports), le dernier sursaut de la mainmise européenne sur un pays en passe de se libérer du colonialisme, et les fastes du Second Empire ... tout en évoquant les difficultés économiques normandes dont les usines textiles ne reçoivent plus le coton sudiste.
On frémit avec la belle Charlotte dont les premier jours de mariage ne ressemblent en rien à ce qu'on lui avait annoncé à mots couverts et qui découvre que le Mexique n'est ni l'Eldorado ni une de ces cours européennes dont elle connaît tous les codes !
Un roman qui réussit à nous plonger dans chaque classe sociale, des militaires qui s'assurent que le combat naval fratricide n'aura pas lieu dans les eaux territoriales françaises, les ouvrières qui veulent bien travailler au casino tout en refusant les attouchements, la mère de petite noblesse qui peine à trouver les fonds nécessaires à la dot de sa fille, le journaliste avide de troquer les billets mondains pour des chroniques politiques ...
Une auteur qui confirme son talent, et qui se renouvelle
A suivre !
Je remercie NetGalley et les Editions LE Cherche Midi qui m'on offert cet ouvrage
#Souslesfeuxdartifice #NetGalleyFrance
Dieu! que la guerre est jolie
Un combat naval entre Confédérés et Yankees a eu lieu au large de Cherbourg. C’est cet épisode aussi improbable que saisissant que Gwenaële Robert retrace dans ce roman plein de bruit et de fureur qui a attiré les foules sur la côte normande.
Charlotte a épousé Maximilien. Elle est désormais impératrice du Mexique et débarque pleine d'espoir en Amérique centrale, ne sachant pas que Napoléon III lui a offert une illusion, sans compter le dédain affiché par son mari à son encontre. Car l’armée française s’enlise dans une guérilla incompréhensible, notamment à cause d'une totale méconnaissance du terrain. «Finalement, ces Mexicains mal armés, indisciplinés, montraient une forme d’acharnement qui ressemblait au courage et mettaient en déroute les meilleurs soldats du monde». Autrement dit, son voyage de Veracruz à Mexico sera tout sauf une sinécure.
Pendant ce temps, Théodore Coupet, journaliste à La Vie française est envoyé en reportage à Cherbourg. Le spécialiste des potins mondains va couvrir l'inauguration du casino, mais rêve d'un scoop qui lui permettrait de gagner du galon. Peut-être que l'arrivée conjointe dans la rade de l'Alabama, navire sudiste, et du Kearsarge le Confédéré, lui offrira cette opportunité. Car on murmure que le capitaine sudiste, «cette tête brûlée de Semmes», entend engager la bataille contre son ennemi du nord. Assistant aux préparatifs, le reporter qui rêvait d’aller couvrir la guerre de Sécession, constate avec plaisir qu'elle «vient à lui pour l’arracher à la médiocrité de sa vie.»
L'idée qui germe alors dans sa tête pourrait même lui permettre de faire d'une pierre deux coups. Il suggère à Mathilde des Ramures, qui a trouvé refuge à Cherbourg, de parier sur la victoire du Nord, qu'il croit inéluctable, et refaire ainsi une partie de sa fortune. Car son mari flambeur les a entraînés vers la ruine et a été contraint de suivre le corps expéditionnaire au Mexique. Une belle occasion de se rapprocher de cette femme troublante. Mais pour ne pas éveiller les soupçons, il va charger Zélie Tissot, la jeune fille croisée dans le train, d'effectuer les transactions. Car la foule se presse sur la Côte. Ce combat est pour tous les curieux un formidable spectacle et un jeu qui peut même leur rapporter gros. La poudre va parler…
Tout comme c’est le cas de l’autre côté de l’Atlantique où le plan conçu par Napoléon III pour mettre fin au blocus en établissant un couloir de contournement par le Mexique piétine depuis deux ans déjà. Il y a pourtant urgence, car le blocus qui empêche les livraisons de coton asphyxie la soierie lyonnaise, la rubanerie stéphanoise, la broderie lorraine et de manière générale toute l'industrie textile. Sous les feux d’artifice, c’est bien l’inquiétude qui domine car l’issue des combats reste bien incertaine.
C’est à cette période-charnière de l’Histoire, au moment où le commerce se mondialise, que Gwenaële Robert a consacré le temps du confinement. Une période qui lui a permis de se plonger dans son abondante documentation et concrétiser son projet de roman, né après une visite à Cherbourg et plus particulièrement au cimetière. C’est là qu’elle a découvert les tombes de George Appleby et James King du CSS Alabama et, à leurs côtés, de William Gowin de l’USS Kearsarge. Nourrie des chroniques de l’époque, elle a parfaitement su retranscrire l’ambiance et l’atmosphère du XIXe siècle, ajoutant à son scénario les intrigues qui rendent la lecture si plaisante. On ne s’ennuie pas une seconde et on en apprend beaucoup. Bref, c’est une belle réussite.
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