Les meilleurs albums, romans, documentaires, BD à offrir aux petits et aux plus grands
Dans ce dernier opus, qui clôt la trilogie entamée avec Alcool et La Belle Rouge, Rickey et G-man, qui ont fait d'Alcool le restaurant le plus prisé de la Nouvelle-Orléans, s'embarquent dans un projet de restaurant à bord d'un ferry boat typique de la Nouvelle-Orléans. Ils sont accompagnés de Milford Goodman, qui a passé dix ans en prison pour avoir assassiné sa patronne et qui vient d'être acquitté.
Alors que l'ouverture du nouvel établissement approche à grands pas, Rickey découvre le lien inextricable qui existe entre le passé de Milford et celui d'un des investisseurs, un homme aux intentions funestes.
En lisant rapidement le résumé, ce livre m’attire immédiatement : deux chefs tiennent un restaurant à la Nouvelle-Orléans (pourquoi pas, les romans qui traitent de cuisine, voire de gastronomie me tentent en général…) et accumulent les ennuis tout en récoltant aussi des succès… Poppy Z. Brite, née en 1967, en est l’auteur à la réputation de « gothique culte » (intéressant) tout en étant « l’épouse d’un chef cuisinier », ce qui doit certainement aider lorsqu’on tente de décrire l’atmosphère côté salle et côté cuisine d’un restaurant. Il n’en fallait pas plus pour que je me jette sur ce pavé de 400 pages, édité par le Diable Vauvert, maison qui m’intéresse habituellement, ne serait-ce que pour le petit personnage qui introduit le lecteur dans le livre (ici il cuisine !). Bref, me voilà embarquée dans une lecture d’une durée d’au moins deux semaines (c’est l’inconvénient avec les romans un peu longs). Mais passons, car ce fut délicieux et plutôt agréable dans l’ensemble.
Je me suis terriblement attachée aux deux chefs G-Man et Rickey, les héros du roman, qui cumulent stress et tension extrêmes à bord de leur restaurant nommé Alcool car tous les plats sont agrémentés d’un alcool spécifique. Ce concept plaît et leur restaurant ne désemplit pas, ce qui les entraine, leur brigade et eux, à tenter des expérimentations diverses, tout en accueillant des membres du carnaval. Jusqu’au jour où ils décident d’embaucher Milford Goodman, un black qui sort de prison, après avoir purgé sa peine pour meurtre (le premier chapitre relate d’ailleurs l’avant crime…). Un ponte propose à Rickey de superviser l’ouverture de Soul Kitchen, un restaurant gastronomique dépendant d’un casino. Et c’est là que les ennuis vont commencer…
Ce qui est plaisant dans ce roman, ce sont les échanges fort bien décrits qui se nouent entre les personnes travaillant dans ce restaurant, leurs rapports souvent tendus, tendres aussi à d’autres moments. Le fait que les deux patrons soient homosexuels est intéressant aussi, bien que l’auteur se garde bien d’accentuer ce détail, au final elle décrit juste deux hommes amoureux avec des problèmes identiques à bien d’autres couples. Et puis il y a la Nouvelle-Orléans, l’ambiance de la ville qui resurgit sur ce vase clos qu’est le restaurant, avec de fortes personnalités mafieuses douteuses qui naviguent autour des deux chefs.
Poppy Z. Brite saupoudre son récit d’un zeste de suspense, ce qui nous fait avancer dans le roman car bien vite on comprend que Milford a été accusé à tort. Mais le suspense n’est pas un des éléments clé du récit. Ce qui ressort c’est une écriture assez croustillante par moment, comme ces blagues échangées entre cuistots, qui ne volent pas haut mais sont marrantes à lire. Les personnages, l’ambiance, la description de certains plats, leurs ingrédients, tout cela m’a fait voyager et c’est pourquoi je vous recommande fortement Soul Kitchen, en réalité le dernier tome d’une trilogie qui débute avec Alcool puis se poursuit avec La Belle Rouge et enfin se clôt sur Soul kitchen.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
Les meilleurs albums, romans, documentaires, BD à offrir aux petits et aux plus grands
Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
L’écrivain franco-vénézuélien Miguel Bonnefoy poursuit l’exploration fantasmagorique de sa mémoire familiale...