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1980, Bruce a une douzaine d'années et il fait sa rentrée dans un collège de Melbourne. Chétif, timide, pas sportif pour un sou, il est la risée de la plupart des autres enfants. Lui qui semble ne pas être attiré par les filles - une hérésie - devient rapidement un véritable souffre-douleur.
Bruce se réfugie alors dans un monde parallèle où il assouvit ses pensées morbides de vengeance et où il se fantasme lui-même harceleur de ceux qui le maltraitent. Cette situation va durer jusqu'à ses 18 ans... Ce n'est qu'à l'entrée à l'université que Bruce commence à mettre en place un mécanisme de défense et qu'il parvient, grâce à l'humour et un esprit de transgression très poussé, à repousser les jeunes de son âge qui lui cherchent des noises. Mais des années plus tard, une fois adulte et sa carrière de dessinateur bien entamée, Bruce va se rendre compte que les brimades subies dans son enfance auront un impact délétère à long terme et il devra se débattre avec un problème d'anorexie qui mettra sa vie en danger.
Avec beaucoup d'honnête et de transparence, Bruce Mutard se livre à un véritable exercice d'auto analyse, et revient sur cette enfance dévastée. Il livre un récit dur et émouvant sur le harcèlement scolaire et ses répercussions sur la psyché de ceux qui en ont souffert.
https://unmotpourtouspourunmot.blogspot.com/2020/01/souffre-douleur-de-bruce-mutard.html
Souffre douleur est un récit autobiographique fragmenté presque dissocié. Comme si l'auteur ne pouvait réussir à décrire les évènements avec émotions sous peine de s'effondrer. La distance pour survivre à l'illustration de soi. L'auteur relate la souffrance et l'impuissance à y faire face. le constat sans négation de l'impact majeur des mauvais traitements sur le développement, le bien être et la construction psychique, jusqu'à la violence sur soi ou sur les autres. La haine qui atteint tout et se tapie, dans chaque recoin, prête à resurgir au moindre souffle défaillant.
Le graphisme en noir et blanc et les trait simples ne m'ont pas séduite, je suis restée hermétique au style mais ce que transmet cette ouvrage est essentiel, il faut continuer d'évoquer les mauvais traitements, ouvrir les yeux sur ces autres qui observent, participe ou détourne le regard. Ces autres qui devraient être protecteur et agir en conséquence, et qui parfois, ajoute de la bassesse à l'humiliation.
L'auteur rappel que ces années ont provoqué chez lui un changement profond et insidieux. le développement de ces troubles est venu bien plus tard mais il est la conséquence directe de cette soumission aux règles d'un jeu dont il ne souhaitait pas être la victime.
La fin se veut positive, l'auteur Bruce Mitard scande « j'ai réussi ». Il explique que sa guérison réside essentiellement dans sa capacité à maitriser ses pensées dévorantes et enfermantes. Dans les dernières planches il se livre sans fard, il laisse émerger l'émotion, peut-être parce que le positif l'emporte ?
Trouver sa place, se reconstruire, survivre ! Un slogan qui pourraient suffire à résumé cette oeuvre qu'il semble utile de diffuser afin de prévenir le harcèlement !
Autour de cette BD:
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