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Dans les rues de l'Amérique, le jazz souffle la vie. La mort aussi, camouflée sur une terre sans pardon. Des polaroids surgissent : Miles Davis plante sa Lamborghini à New York, une gamine de race blanche traverse les émeutes de South Central, Billie Holyday s'éteint à Harlem, cernée par les rapaces, Monk pianote dans sa tête au cours d'un cambriolage, Chet Baker cède une trompette au fils d'un garagiste italien, Rosa Parks ne sait pas qu'un futur grand du jazz est assis dans son bus et Pepper fout la merde dès son retour à Los Angeles.
Les 16 nouvelles rassemblées dans ce volume dressent le décor fictionnel d'une musique qui troue la tête à bon nombre de fidèles dans le monde. Ce regard porté sur l'univers du jazz reste noir mais l'empathie affleure. Et ce regard nous dit que les musiciens auront toujours raison.
Difficile d'épingler une nouvelle parmi le lot, elles sont toutes excellentes. Les grands noms du jazz sont présents, Chet Baker, Billie Holiday en ces derniers moments, Theolonius Monk, Art Pepper, Miles Davis, Gerry Mulligan, ... Pas dur, à chaque nouvelle, un nouveau nom et si, comme moi, vous n'êtes pas calés en jazz mais que vous aimez bien quand même, eh bien vous vous brancherez sur un site de musique pour tout écouter. J'ai des lacunes en jazz, il me faudrait trouver un prof ou quelqu'un qui me fasse une liste avec les noms des artistes incontournables et ceux à découvrir ; je me suis aperçu que si je connaissais les noms des musiciens, je ne connaissais pas toujours leurs œuvres. J'ai une attirance particulière pour Theolonius Monk, mais aussi pour les chanteuses qui font passer tant d'émotions dans leurs voix.
Mais bon, revenons au livre. Marc Villard est cette fois-ci plutôt sur les musiciens et leurs travers : drogues, larcins divers, sexe, et fins de vie tragiques pour certains. Tous n'ont pas eu la chance de vivre richement de leur art, surtout lorsqu'il fallait payer la drogue ou les filles. Et puis, le jazz n'est pas la musique la plus vendeuse dans l'Amérique des années 60 à 90. De fait, Marc Villard qui écrit beaucoup sur les petites gens, se retrouve ici avec des pointures qui n'ont pas des vies ordinaires certes, mais qui ne sont pas des jet-setteurs, des profiteurs. Des gens qui se retrouvent vite en galère, en manque d'argent voire poursuivis par des créanciers et/ou la police.
Dans ce recueil, les héros croisent aussi brièvement Jean-Michel Basquiat ou Charles Bukowski, et ce qui est formidable, c'est que je suis passé d'une nouvelle à l'autre avec autant d'envie que si je lisais un roman noir. J'entendais la musique, je la sentais et le mieux, c'est de faire comme j'ai fait de l'écouter en même temps, pour profiter doublement.
Si vous me lisez régulièrement, vous aurez remarqué qu'une fois de plus je parle de Marc Villard, l'écrivain qui doit avoir le plus d'entrées sur le blog. Preuve s'il en est qu'il est incontournable.
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