Dans cette exposition étendu et la publication qui l'accompagne, deux questions fondamentales et toujours actuelles de la réalité sociale chinoise des années 1980 à aujourd'hui jouent pour la première fois un rôle central, y compris dans l'image que se font d'eux-mêmes ses artistes : que fait la Chine de son patrimoine culturel avec les changements ultra-rapides auxquels la soumet la mondialisation ? Ou bien le fait que la calligraphie ne joue plus qu'un rôle marginal est-il une expression paradigmatique de la culture chinoise moderne ? Depuis la simplification radicale par Mao en 1956 du système complexes de caractères des classes supérieures de la cour par la standardisation des signes eux-mêmes, des sons qu'ils représentent, de leur écriture, ainsi que du nombre de carac - tères et leur systématisation, une « absence de références » analogue à celle constatée par Jean Baudrillard dans la culture occidentale des signes et images marque aussi en partie la réalité de la société chinoise moderne. C'est aussi pour cette raison que les artistes contemporains en Chine déconstruisent depuis plus de trente ans l'écriture en tant qu'anti-calligraphie et critiquent depuis la Révolution culturelle sa banalisation en tant que média de la culture de masse, mais n'ont pas non plus cessé de réclamer pour eux avec un art impressionnant le retour de l'expression individuelle.
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