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Dans le Dublin des années 1950, le petit Hugo peine à trouver sa place. Son père, fervent nationaliste, ne jure que par le gaëlique, et sa mère est une Allemande qu'on qualifie bien volontiers de collabo. Pour les gamins de cette drôle de famille, la violence est partout. À l'école, on les traite de parias, dans les rues les graffitis de croix gammées fleurissent sur leur passage, à la maison, il y a les coups de taloches...
Hugo Hamilton est né à Dublin en 1953 d'une mère allemande et d'un père irlandais. Il accède à la consécration avec son roman autobiographique Sang impur.
J’ai plongé avec délice dans cette enfance chaotique et malmenée où l’histoire de la mère ressurgit au détour des pages, par épisode.
L’histoire d’une jeune femme pendant la guerre obligée de gagner sa vie au milieu des « gens du poing » avec pour seule force son « non silencieux ». Une jeune femme partie en pèlerinage à la fin de la guerre en Irlande et qui tombe amoureux d’un idéaliste.
Une enfance à la dure avec un père qui ne voulait parler qu’irlandais et qui éduque ses enfants en ce sens avec des méthodes des années 50.
Des enfants unis contre les autres enfants qui les traitent de « nazis » et n’hésitent pas à les frapper.
Mais une famille unie autour des gâteaux que la mère confectionne amoureusement.
L’image que je retiendrai :
Celle des nombreux bébés de la famille venant enrichir le cercle familial au fil des années.
http://alexmotamots.wordpress.com/2015/10/10/sang-impur-hugo-hamilton
Sang impur aurait pu être un roman d’une tristesse infinie, il n’en est rien. Hugo HAMILTON a réussi à faire de cette autobiographie un recueil de plaisir.
Il parvient à faire revivre son enfance, pas drôle pour deux sous avec ce père irlandais jusqu’au bout du gaélique, seule langue autorisée dans la maison, avec l’allemand, naturellement, puisque leur mère est allemande, d’une manière pourtant légère. Il a surtout ce don d’écrire comme s’exprimerait un enfant, avec cette simplicité feinte qui cache une grande recherche. Aucune rancœur n’est décelée envers ce père irascible qui n’hésite pas à sanctionner, punir, frapper celui qui contrevient à l’interdiction de parler anglais.
On pourrait, tout au long de l’ouvrage, jouer au jeu de la petite phrase à retenir tant le style est savoureux (Quand on est petit, on ne sait rien et quand on devient grand il y a des choses qu’on ne veut pas savoir). Pleine de légèreté, chaque expression nous apporte son lot d’odeurs, de sons, de souvenirs (Une voix haute si belle qu’on aurait cru des pièces d’argent qui tombaient dans l’escalier…). L’émotion est là, palpable au détour d’une réflexion. Des vérités, dures, sont dites avec naturel et sans insistance, une pointe d’humour allège le côté tragique de certaines situations.
J’ai avancé dans ce roman à petits pas, revenant souvent en arrière pour relire un passage, savourer les mots, me replonger dans ce bain de gestes tendres dont il nous fait cadeau.
L’hommage tendre et touchant qu’il rend à sa mère, déracinée, participe de l’intérêt immense du livre. La description de la vie en Irlande après la guerre, des décors pour le moins sombres, qu’il réussit parfois à modifier par le prisme du souvenir ajoutent à la qualité de cette œuvre originale et étonnante.
C’est vraiment un magnifique roman qui aurait gagné à garder son titre original, beaucoup plus parlant.
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