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Routiers

Couverture du livre « Routiers » de Jean-Claude Raspiengeas aux éditions L'iconoclaste
Résumé:

Ils roulent à nos côtés de jour comme de nuit. Ils sont au coeur de l'économie d'aujourd'hui. Et de ses paradoxes.
Mais que sait-on des routiers, de leur monde, de leur vie ?
C'est sur eux que repose la pression d'un monde impatient qui veut tout, tout de suite, et n'admet plus le moindre... Voir plus

Ils roulent à nos côtés de jour comme de nuit. Ils sont au coeur de l'économie d'aujourd'hui. Et de ses paradoxes.
Mais que sait-on des routiers, de leur monde, de leur vie ?
C'est sur eux que repose la pression d'un monde impatient qui veut tout, tout de suite, et n'admet plus le moindre retard. Maillons indispensables de la logistique, ils sont de plus en plus pressurisés par l'économie numérisée et les exigences des consommateurs. Les routiers sont les soutiers de ce système qui s'emballe. Mais que sait-on d'eux ? De leurs conditions de travail et de leur vie sur les routes ?
Le journaliste Jean Claude Raspiengeas s'est embarqué avec eux, dans leurs 44 tonnes. Il s'est glissé dans leurs cabines.

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Avis (1)

  • Pour les lecteurs du quotidien La Croix ou encore les auditeurs de l’émission de France Inter Le masque et la plume, le nom du journaliste Jean-Claude Raspiengeas n’est sûrement pas inconnu. Après avoir réalisé un article sur le plus grand resto routier de France, à Déols, il en vint à écrire...
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    Pour les lecteurs du quotidien La Croix ou encore les auditeurs de l’émission de France Inter Le masque et la plume, le nom du journaliste Jean-Claude Raspiengeas n’est sûrement pas inconnu. Après avoir réalisé un article sur le plus grand resto routier de France, à Déols, il en vint à écrire une série estivale qui déboucha finalement sur un livre, Routiers, qui met en avant un métier mal connu et souvent décrié.

    Le trafic routier est en hausse de 50% depuis 30 ans, il recouvre 88% du transport des marchandises, et dans une société marquée par les flux tendus, il est un maillon essentiel de l’économie avec ses 372.000 entreprises et 420.000 employés. Il méritait donc bien un livre dédié à l’un de ses acteurs principaux, les routiers.
    Le livre alterne entre différentes parties, qui sont autant de façons de regarder cette profession. L’auteur est tout d’abord parti en camion avec quatre chauffeurs dont il partagera le quotidien et livrera les réflexions ; il enquête ensuite sur ce secteur économique et plus généralement sur l’organisation actuelle de nos sociétés, pointant le rôle central occupé par la logistique, dont l’importance a été soulignée durant la crise du COVID ; il montre également les évolutions du métier (que ce soit sur l’aspect du matériel, sur la montée du stress et de la réglementation, ou sur sa féminisation encore timide, mais progressive) ; il nous montre l’écosystème qui gravite autour (notamment celui des restos routiers, en premier lieu celui de Déols ouvert 24h/24 et servant grâce à 90 employés 700 couverts). Enfin, il évoque ce qui fit les grandes heures du transport routier (l’histoire de la marque de camion Berliet, Max Meynier et « Les routiers sont sympas » sur RTL) ou encore le folklore lié aux camions.

    On développe une réelle empathie envers les routiers à la lecture de ce livre. On perçoit à quel point les conditions de travail sont parfois difficiles et que la légendaire liberté du conducteur de camion est désormais remise en cause. Jean-Claude Raspiengeas évoque ainsi Bruno Triquet, routier dans l’Est :

    "Bruno travaille 200 heures par mois (dont 190 heures de conduite), roule 3000 kilomètres par semaine au volant d’un 44 tonnes. Il est absent de chez lui cinq à six jours sur sept et dort toute la semaine sur la couchette étroite (80cm de large) au matelas sommaire de sa cabine, dans un environnement de parkings, d’usines, de zones commerciales. (…) Le routier se croit libre parce qu’il roule, parce qu’il voyage, parce qu’il voit du paysage. Mais il circule avec un fil à la patte. Suivi et surveillé en permanence sur des écrans, par son patron, son donneur d’ordres et son client, sa traçabilité le suit comme une ombre. Sur son smartphone où s’affichent les ordres de transport et son plan de vol, il doit valider au fur et à mesure les étapes de livraison (« chargé », « en cours d’acheminement », « livré ») et se conformer à l’e-CMR (la « lettre de voiture » électronique)."

    Le défi aujourd’hui est résumé par une expression : le flux tendu. C’est une course contre la montre à laquelle se livrent les routiers pour arriver à temps pour charger et décharger. L’un des grands perdants est la convivialité qui a disparu : il n’y a plus le temps pour aider un confrère en panne, les clients sont impatients et c’est l’un des principaux regrets qu’ont en commun les quatre chauffeurs avec lesquels l’auteur a voyagé. Ajoutons-y le manque de considération de la société en général qui peste contre les camions sur les routes. Florence Berthelot, délégué générale de la FNTR, a d’ailleurs des propos très justes quand elle déclare :

    "Les consommateurs qui réclament tout de nous ignorent la réalité de notre métier. Nous sommes victimes de la schizophrénie générale. Dans la même personne, le citoyen refuse ce que le consommateur exige, et sans délai… Il dénonce la pollution mais ne mégote pas sur les commandes et réclame d’être livré au plus vite."

    A la fois essai, livre de témoignage, reportage, Routiers de Jean-Claude Raspiengeas est un livre qui réhabilite cette profession. En le reposant, vous ne verrez sans doute plus de la même façon ceux qui conduisent les camions qui, certes, ralentissent parfois le trafic, mais roulent surtout pour nous.

    https://etsionbouquinait.com/2024/07/19/jean-claude-raspiengeas-routiers/

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