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Pour Charles Magnin, critique du Globe, le XIXe siècle serait « l'âge de l'esthétique ». Cet ouvrage collectif, centré sur la période romantique, se propose de vérifier cette assertion en étudiant la ruine progressive des poétiques normatives et l'acclimatation en France de cette notion qui fut d'abord allemande. Sous le signe de l'interculturalité, ont été étudiés les modèles germaniques (Schiller, les frères Schlegel, Schelling, Heine), la rémanence d'un sublime de terreur tel qu'il avait été défini par Burke, les passeurs et les divers passages (Mme de Staël), voire l'institution, sous forme de cours privés (Jouffroy) ou publics (Cousin), d'une esthétique à la française. Il fallait scruter à nouveau les essais (Le Génie du christianisme), les préfaces célèbres (Préface de Cromwell, Préface de Mademoiselle de Maupin), les correspondances réelles ou fictives (Lettres d'un voyageur de George Sand) ou bien encore les textes ou les illustrations programmatiques des revues (L'Artiste). Mais il convenait également d'examiner la portée manifestaire d'un tableau ou d'une musique, voire de scruter des manuels de beauté qui codifient l'idée que l'on peut se faire de la distinction corporelle. Cet ouvrage ne s'est pas limité au prescrit, il a surtout pris en compte les moyens indirects par lesquels les oeuvres laissent deviner un système de valeurs, une axiologie relative au beau et au sublime.
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