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« Richie ». C'est ainsi que ses étudiants le surnommaient, eux qui l'adulaient telle une rock star. La nuit de la mort de Richard Descoings dans un hôtel de New York, une foule de jeunes gens se retrouva, une bougie à la main, devant le temple de la nomenklatura française, Sciences Po. Quelques jours plus tard, le visage du directeur de la rue Saint-Guillaume couvrait la façade de l'église Saint-Sulpice. Politiques, grands patrons et professeurs défilèrent silencieusement devant l'épouse et l'ancien compagnon. Le Tout-Paris l'adorait.
Raphaëlle Bacqué raconte l'ascension vertigineuse d'un fils de bonne famille, tenté par toutes les transgressions, et nous entraîne au coeur d'un pouvoir méconnu : dans les boîtes du Marais, les cabinets ministériels, les soirées déjantées et les plus grandes universités du monde.
Un biopic éblouissant retraçant la vie d'un homme mi-ange, mi-démon. Dorothée Werner, Elle.
Un portrait acéré et très enquêté. Libie Cousteau, L'Express.
« S'il n'était pas si inventif, s'il n'avait pas une intelligence si vive, un charme si évident, personne ne le suivrait. »
Richie est la biographie passionnante de Richard Descoings, un homme hors norme, nommé directeur de Science Po à 38 ans et retrouvé mort dans une chambre d’hôtel à Manhattan.
L’écriture de Raphaelle Bacqué permet de le lire d’une traite, qu’on oublie même que ce n’est pas un roman.
C’est une journaliste hyper rigoureuse qui revient sur notre histoire politique récente pour nous montrer l’envers du décor du pouvoir.
Ainsi on peut découvrir le double visage de Richard Descoings, double personnalité entre le jour, énarque fourmillant d’idées novatrices, et la nuit, à la recherche de la partie sombre de sa vie.
Ce roman est l’aboutissement d’un travail remarquable de la part de Raphaelle Bacqué. Je n’ai qu’une envie c’est d’en lire de nouveau. L’art d’aligner culture, biographie et roman est parfaitement maîtrisé.
Le récit que fait Raphaëlle Bacqué de la vie de Richard Descoing est efficace limpide et passionnant
Incroyables parcours et personnalité de cet homme devenu directeur de Sciences Po. Brillant, séducteur au charme "vénéneux" inventif , il attire et épuise, provoque aussi ses collaborateurs, il est fascinant. il fume trop boit plus que de raison prend des drogues marchant "au bord de l'abyme" continuellement .Il fréquente les politiques de tous bords, les hauts fonctionnaires, le cercle de tous ceux qui font bouger la société. Il fréquente les milieux homosexuels puis se marie avec une femme à forte personnalité. tentative de suicide, dépression, adoré des uns détesté des autres puis descente aux enfers avant une fin tragique.
Pari réussi pour cette biographie qui se lit comme un (bon) roman ! L'intérêt ne réside pas tant dans la description du personnage très décadent de Richard Descoings mais dans le tournant spectaculaire qu'il a fait prendre à Sciences Po, d'une école bourgeoise et franco-française légèrement compassée à un établissement international d'excellence également ouvert aux élèves défavorisés.
Evitant adroitement le propos racoleur, Raphaëlle Bacqué parvient à donner une image semble-t-il assez objective d'un homme ambigu et voué à tous les excès dans sa vie privée, sans pour autant tomber dans le sordide ; pour un peu on le trouverait presque sympathique !
L'autre intérêt de cet ouvrage est de montrer la collusion incroyable qui existe parmi tous ces puissants qui nous gouvernent, et qui feraient à peu près n'importe quoi pouvoir continuer ! Pas vraiment joli-joli…
Ce livre est un essai ; il évoque la vie de Richard Descoings, ancien directeur de Science Po Paris , mort brusquement dans une chambre d’hôtel à New York il y a quelques années.
Mais son style, son rythme et le récit qu’il fait de cette vie font croire que nous sommes dans un roman tellement cela va vite, tellement c’est surprenant, tellement c’est prenant tout court …
J’ai emprunté ce livre presque par hasard : il était présenté en « tête de gondole » à la médiathèque, il était petit , j’en avais entendu parler il y a pas mal de temps déjà, et je connaissais un peu Science Po pour y avoir vécu une année compliquée il y a maintenant longtemps de cela… Puis voyant ma PAL (perso et emprunts divers), je me suis dit que je n’allais pas le lire. Finalement, devant attendre 1h30 ce weekend pendant l’entrainement de petit zèbre, je l’ai pris avec moi en me disant que si les 1eres pages ne me plaisaient pas je l’abandonnerais très vite au profit d’un autre et qu’il ne me ferait pas perdre trop de temps de lecture …
Pourquoi vous expliquer tout ça ? Pour vous dire que je me suis lancée dans cette lecture sans en attendre grand-chose en fait, en pensant même ne pas terminer ce livre …. et je ne l’ai plus lâché jusqu’à la fin, laissant même momentanément de côté Lontano de JC Grangé , c’est pour dire !
L’auteur nous brosse le portrait d’un homme profondément tiraillé entre son origine aisée , très parisienne, très bourgeoise, à la formation rigoureuse (rigide ?) , au parcours professionnel classique de haut fonctionnaire , et ses envies de changement, de digression à la « bonne morale » , sa volonté quelque part de « faire sauteur le système » . Un système dont il profite à plein mais qu’il veut ouvrir « au-delà du périph ‘ ».
Pour cela il va devenir le directeur d’un institution dont le rôle principal jusque là était en fait la reproduction des élites : Science Po Paris, temple d’une jeunesse parisienne dorée issue des mêmes écoles, collèges, lycées, qui partage des valeurs « bon chic bon genre » et cherche surtout à rester entre elle, ignorant ( discrètement mais délibérément) les quelques provinciaux boursiers égarés parmi elle, auxquels elle fait vite comprendre que décidément ils n’ont pas les même valeurs et encore moins les mêmes chances dans la vie (la preuve, l’hécatombe parmi ces derniers en fin de 1ere année, alors qu’elle-même réussit allégrement à aller jusqu’au terme du cursus) .
Richie va donc dynamiter tout cela, quitte à modifier les règles d’accès pour pouvoir intégrer des jeunes certes brillants mais issus de lycées de banlieue ou de province , et ensuite à mettre en place un accompagnement spécifique pour les aider à progresser et réussir. il va aussi mener un intense lobbying international pour intégrer l’école parmi le sérail des grandes universités américaines, faire évoluer en profondeur les matières et méthodes d’apprentissage, recruter des professeurs « stars » , tout cela en moins de 10 ans …
Mais le livre ne raconte pas que cela, c’est aussi l’histoire sans concession d’un homme bipolaire, homosexuel assumé et franc sur le sujet, mais qui se marie avec une femme . Un homme qui va chercher (au sens propre du terme, avec sa voiture, son chauffeur, ses chargés de mission) des jeunes de banlieue ne connaissant même pas le nom de Science Po et dont l’école financera à 100% les études, mais qui se verse des primes mirobolantes. Un homme qui se bat contre cette reproduction des élites mais embauche sa femme comme co directrice. Un homme qui fait la fête au milieu de ses élèves qu’il adore et qui l’adulent , mais qui maltraite sans cesse ses collaborateurs jusqu’à l’inacceptable.
Un homme dont on se dit au fond qu’il doit être terriblement malheureux pour être aussi auto destructeur .
C’est aussi l’histoire d’une véritable caste , qui vient des mêmes quartiers, des mêmes écoles , et qui vit suivant les mêmes codes, les mêmes valeurs même sil elle ne partage pas les mêmes orientations politiques, professionnelles, privées, sexuelles. C’est l’histoire de réseaux d’influence (de connivence) qui sont nécessaires pour avancer et qu’on ne peut ignorer même (surtout ?) si on veut faire bouger les choses …
C’est peut-être ça le double intérêt de ce livre : nous raconter un homme qui aurait pu être héro de roman , nous expliquer un milieu qui nous fait un peu mieux comprendre comment fonctionnent nos lieux de pouvoir et de décision politique
Quel destin! A ceux qui pensent que les énarques se ressemblent tous, en voici un parfait contre exemple...
J'ai dévoré ce livre car le personnage est digne d'un roman, objet de fascination et de légende, il a cristallisé tous les excès du tout Paris et l'excellence à la française...
Merci madame Bacqué de remettre au goût du jour une question littéraire par excellence, jusqu'où mène la folie...
Je pense que Bowie aurait pu lui écrire un requiem...A mettre en relation avec Noir et or de Michèle Gazier et Pierre Lepage aux éditions du Seuil
Une biographie écrite avec beaucoup d'intelligence et de sensibilité. Les écueils étaient pourtant visibles et faciles à heurter: le sensationnalisme ou l'hagiographique. L'auteur les a brillamment contournés. Et on ressort de cette lecture avec un léger malaise. Parce que la vie de Descoings cristallise les maux de la société françaises, ses paradoxes et ses inepties. Parce que les efforts qu'il faut déployer auprès des cercles du pouvoir pour parvenir à de justes fins sont disproportionnés et pathétiques. Parce que le pouvoir semble enlaidir celui qui le provoquer. Parce que les bourreaux portent le visage des victimes, et vice-versa. Parce que Rastignac finit toujours broyé par le système.
Un portrait en demi-teinte donc un portrait juste. Descoings n'était ni un dieu ni un diable; ni un vil serviteur de l'état, ni un héros romantique. C'était un type avec de bonnes idées qui a tout fait pour les faire passer. L'auteur a la pudeur de ne pas trancher sur son mode de vie, responsable ou non, de sa triste fin. Tout est lié. L'homme est parti, l'oeuvre reste.
J'aime les récits de R.Bacquet, elle garde une certaine distance avec ses sujets et reste neutre quant à ses propres conclusions. Pour des raisons personnelles, j'avais envie de mieux connaître l'épisode Richard Descoing rue ST Guillaume, et je ne suis pas déçue, si j'ose dire.
L'enquête est fouillée, et R.Bacquet a écouté une centaine de proches, de collaborateurs, faisant quasiment tous partie de l'élite intellectuelle de ce pays.
Ce Rastignac de notre époque était en fait un Janus, une personnalité pour le jour et une terriblement destructrice la nuit. Certes il a révolutionné et dépoussiéré Sciences-Po, fait entrer à marche forcée des élèves de ZEP, les dispensant du redoutable oral et de certaines épreuves écrites, et ce non sans mal, il a voulu aligner son école sur les meilleures universités étrangères, et ce en n'étant pas lui-même un universitaire.
La mégalomanie et la débauche d'argent public ont manifestement pu durer longtemps grâce à des "Anciens" de l'Ecole et hauts commis de l'Etat. Les salaires et primes distribuées à la tête du collaborateur en cours à l'instant T laissent le lecteur pantois. Adulé de ses élèves, il était appelé Richie par ceux ci.
L'autre face, noire celle là est le Richie homosexuel revendiqué, enjôleur, oiseau de nuit; Lui qui vivait depuis 11 ans avec G.Pepy , président de la SNCF se marie avec une femme mère de 3 enfants, parce qu' il veut aussi élever des enfants. Ils formeront un couple despotique à la tête de l'école. Ces deux personnages annonceront ensemble le décè de R.Descoing., dans un hôtel de N.Y et ce dans des conditions particulières( addiction à l'alcool, la drogue et le sexe)
Il n'hésitait pas à emmener ses jeunes élèves éblouis(mais majeurs quand -même) dans des boites gay du Marais ou de Berlin...... Cet homme flamboyant a eu un enterrement de rock-star, mais je comprends mieux maintenant pourquoi certains parents ont éprouvé un certain soulagement quand une nouvelle direction est arrivée.
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