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La seconde guerre mondiale ne serait-elle qu'une parenthèse un peu sombre dans l'histoire des arts plastiques en Belgique ? Cette période aurait-elle vu surgir tout d'un coup des rêves de corporatisme et une attirance pour le beau métier, garants de l pérennité des constances nationales ou plutôt, devrait-on dire, flamandes et wallonnes ? Car d'art belge, il n'est plus question...
La guerre, c'est le temps de l'art communautaire, de l'appartenance au terroir, à une région... Le Reich privilégie cet art " ethnique " qui renoue des liens ancestraux avec l'Allemagne. L'occupation sonne l'ère de la réconciliation, glorifiée par les expositions d'art wallon et flamand outre-Rhin et du voyage d'artistes invités à découvrir les réalisations nazies. A la libération, vient l'heure des comptes.
L'éruption raye ces artistes collaborateurs de la scène culturelle. Ils connaîtront l'opprobre, l'exil, la prison. Mais, écarter ces moutons noirs de la profession, n'est-ce pas aussi un moyen, pour les milieux artistiques belges, de faire table rase d'un passé proche et encombrant ? Depuis la crise économique des années trente, créateurs et décideurs appellent de leurs voeux une réforme de la politique culturelle.
Le modèle qui s'impose alors, et celui de l'Italie fasciste avec ses syndicats, ses commandes officielles d'art monumental et son enseignement de type corporatiste. Les années trente voient fleurir des expériences pratiques et des réflexions théoriques qui tentent, maladroitement, d'adapter le système fasciste à la démocratie belge.
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