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Début du XX? siècle. Anselme vient de mourir cette nuit. Saigné d'un coup de hache, dans son propre jardin. C'est le trente-deuxième assassinat recensé au village ; dans une communauté humaine où l'on ne compte plus que soixante-seize personnes en vie, ça commence à faire vraiment beaucoup. C'est dans ces circonstances que le village voit arriver un étranger : Lucien Lurette, acteur, improvisateur, mime, costumier, accessoiriste - bref un artiste, arrivé là un peu par hasard, en quête d'inspiration. Lucien s'installe à l'auberge, et va dès lors tenter de comprendre quels sont les secrets et les règles de cet étrange endroit, traversé de rumeurs, de bizarreries, de pulsions violentes, de comportements et de phénomènes aberrants - à commencer par la terrible maladie qui rôde et frappe sans prévenir, le remordingue. Avec Qui a tué l'idiot ?, Nicolas Dumontheuil connaît un succès critique et public immédiat. C'est une satire sociale à la fois inquiétante et drôle, où le cynisme et l'humour noir se confrontent à l'absurde et au non-sens. Prépublié dans le mensuel (À suivre), le livre obtient le Prix Goscinny en 1996 et l'année suivante le Prix du meilleur album au festival d'Angoulême ! Le livre était épuisé depuis quelques années.
La bande dessinée culte de Nicolas Dumontheuil s’ouvre sur de la brutalité pure. Lucien manque de se faire écraser, exprime sa détestation de la campagne et se fait insulter par une bande d’enfants. Cela augure le reste de son parcours. Lucien sera bousculé, malmené et complètement perdu dans ce village meurtri. L’auteur réunit dans ce coin paumé tous les plus grands défauts humains et une vague d’assassinats. Peu à peu, le village se meurt parce qu’il s’entretue.
Au-delà de l’intrigue que tentent de résoudre certains personnages, Nicolas Dumontheuil s’intéresse à la folie collective. Cet état qui génère des comportements absurdes est né de la disparition de l’Idiot, point central d’un certain équilibre dont la mort a révélé l’importance cardinale. Dans cette BD, tout fout le camp. Les êtres d’abord. Les lieux, ensuite. L’église manque de disparaître pour cause de d’effondrement géologique. La vérité elle-même s’évapore ponctuellement, devenant une variable d’ajustement des faits (au moment de la rédaction de cette BD, on ne parle pas encore de fake news). Lucien lui-même erre dans cette histoire en quête d’inspiration et d’une idée. C’est donc tout un monde qui perd pied et l’auteur manie avec ironie tout ce chamboulement. On sourit tout en étant refroidit par ces visages patibulaires. Nicolas Dumontheuil avance avec habileté sur le fil de l’humour noir.
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