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Psychologie de l'éducation

Couverture du livre « Psychologie de l'éducation » de Gustave Le Bon aux éditions Deterna
  • Date de parution :
  • Editeur : Deterna
  • EAN : 9782913044937
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

préface de Pierre Chaunu, de l'Institut.

La valeur de l'homme ne se mesure pas, comme le croient les maîtres de notre Université, au niveau de son instruction, mais à celui de son caractère. Car c'est la force de son caractère, et non l'instruc­tion, qui donne à l'homme une armature interne... Voir plus

préface de Pierre Chaunu, de l'Institut.

La valeur de l'homme ne se mesure pas, comme le croient les maîtres de notre Université, au niveau de son instruction, mais à celui de son caractère. Car c'est la force de son caractère, et non l'instruc­tion, qui donne à l'homme une armature interne résistante. Privé de cette armature, il devient le jouet de toutes les circonstances.

C'est une des grandes illusions de la démocratie de s'imaginer que l'ins­truction égalise les hommes. Elle ne sert souvent qu'à les diffé­ren­cier davantage. Conservée presque exclusivement par les peuples latins, l'ins­truction basée sur la mémoire (qui ne forme que de beaux par­leurs), est une des grandes causes de notre faiblesse actuelle. Elle a pour résultat de confier les plus importantes fonctions à des individualités souvent fort médiocres. Ce système d'éducation classique a fini par créer une aristocratie de la mémoire, n'ayant aucun rapport avec celle du jugement, de l'intelligence et même du simple bon sens.

C'est pourquoi le système d'éducation a plus d'importance pour un peuple que la couleur de son gouvernement. Les mutations actuelles de nos peuples occidentaux, en développant leur hétérogénéité, nous ramè­nent rapidement vers une forme de primitivité que nous avons connue dans nos premiers âges. Primitivité vivant côte à côte avec une science et une technique extraordinaires, creusant de plus en plus le fossé des dé­séquilibres sociaux qui ne feront qu'accentuer les inégalités, sour­ces de haines, de chaos, et en tous cas, d'absence totale de frater­nité.

Si l'on pouvait créer une échelle de la valeur humaine, on pourrait dire que l'homme civilisé possède une imagination représentative assez développée pour songer aux événements futurs, bons ou mauvais, et di­riger sa conduite en vue de ces événements qui ne doivent ou ne peuvent se produire que dans un avenir assez éloigné. C'est Colbert plantant les chênes qui serviront à la construction de la « Royale » de 1900. Les autres individus, les primitifs, sont dans l'imprévoyance quasi-totale. Ils grossiront le flot des barbares que nous sécrétons, qui proli­fèrent, et qui ne chercheront qu'à détruire notre société.

Actuellement, nos compatriotes rappellent l'insouciance béate du boeuf paissant tranquillement l'herbe du sentier par lequel on le con­duit à l'abattoir.

La réforme de l'enseignement serait donc une véritable révolution. Est-elle réalisable ? Gustave Le Bon nous éclaire sur ce sujet.

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