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Alors que son meilleur ami décide de l'exclure de sa vie, une artiste tente de récupérer le cadeau démesuré qu'elle lui avait offert.
Un couple entreprend de bouter hors de chez lui son fils de trente ans qui, en bon millenial, va mettre en scène cet « abandon » sur les réseaux sociaux et devenir une star du net.
Un businessman détourne l'argent de son entreprise et s'envole pour une vie dorée au soleil, avant de se voir rongé par la culpabilité.
Une femme s'acharne à posséder une maison qui ne veut pas d'elle...
Portées par la verve sarcastique, l'esprit d'analyse, la provocation d'une Shriver au meilleur de sa forme, douze histoires sur un sujet aussi inattendu que central : la propriété. Celle que nous nous octroyons sur les autres, sur les objets, celle qui définit notre statut social, celle qui nous aliène aussi.
Critique acerbe de nos sociétés malades, miroir peu flatteur de notre course effrénée à la possession, une oeuvre d'une brûlante actualité, salutaire et éclairante.
Avec « Propriétés Privées », Lionel Schriver nous offre 12 nouvelles reliées par un joli un fil rouge : la propriété au sens très large du terme. Au fil de ces 12 nouvelles se dessine une notion qui va bien au-delà de la simple possession des objets ou des bâtiments. Il est ici question de cette possession-là, bien entendu, mais aussi de la jouissance d’un pouvoir, d’une position. Dans « Propriété Privées », on possède, on convoite, on combat pour conserver, bref, on conjugue le verbe « avoir » de toutes les manières possibles. Le défaut inhérent aux recueils de nouvelles, c’est l’irrégularité et ce livre ne fait pas exception. Certaines nouvelles sont fortes et auraient même pu donner lieu à un roman entier, d’autres au contraire sont plus anecdotiques, un peu plus décevante au final aussi. Et cela n’a pas grand-chose à voir avec leur taille. Les deux nouvelles les plus longues, celle qui ouvre le livre et celle qui le termine, sont très chouettes mais souffre du même défaut, elles mettent un temps infini à démarrer et ne devienne enthousiasmante que dans leur seconde moitié, ce qui est quand même dommage. La petite expérience que j’ai des romans de Lionel Schriver (« La famille Mandible 2029-2047» et « Il faut qu’on parle de Kevin ») me fait dire que c’est un petit défaut habituel : les (un peu trop) longs démarrages ! Parlons un peu du fond en commençant par les nouvelles les plus fortes. « Repossession » est une nouvelle courte que n’aurait pas renié Stephen King, l’histoire d’une maison hostile qui se révolte contre sa nouvelle propriétaire. « Terrorisme Domestique » est sans doute ma préférée, une histoire de « Tanguy » qui refuse de quitter le nid familial, une histoire à la limite du surréalisme qui n’est pas sans rappeler celle de «Il faut qu’on parle de Kevin », en moins sombre et en plus drôle. Il y a aussi la nouvelle de fin, « La sous-locataire », où une jeune américaine découvre qu’elle à sous-loué son appartement de Belfast à une compatriote qui s’avère être une souillon doublée d’une sans-gêne, ce qui va souvent de paire : l’idée que je me fais du cauchemar ! Certaines nouvelles sont moins fortes tout en restant fort agréables à lire et pertinente au regard du thème, comme « Les Nuisibles » (à vous dégoûter d’acheter un appartement avec votre chéri!) ou encore « Paradis et Perdition» où un escroc retiré sous les tropiques n’en peut plus du confort et de l’oisiveté de sa cage dorée et envisage sérieusement de se rendre pour être emprisonné dans une vraie prison. Preuve par l’absurde que la propriété, parfois, ça nous aliène plus que ça ne nous libère ! La nouvelle d’ouverture, très emblématique du thème, « Le lustre en pied» (titre étrange s’il en est) raconte l’histoire d’une longue amitié (un peu amoureuse sur les bords) homme-femme qui se brise. Lui se fiance sur le tard et sa promise, dont il est très épris, ne supporte pas son amie de toujours (et réciproquement) ; elle lui met le marché en main : « C’est ton amie de 20 ans ou moi ? ». Lorsque la rupture amicale douloureuse est consommée, les objets (en l’occurrence un cadeau, une œuvre d’art très bizarre) deviennent le réceptacle de toutes les rancœurs et de tous les conflits mal digérées. Je ne peux que recommander « Propriétés Privées », en dépit de ses petits défauts, qui nous interroge tous sur nous-même et notre propension à vouloir posséder en général. Au-delà de ce recueil, Lionel Schriver se place définitivement dans le trio de tête de mes auteurs anglo-saxons préférés. Faites un (tout petit) effort pour découvrir son travail, sa pertinence et la force féroce de sa plume, vous ne le regretterez pas.
Habituellement je ne lis pas, ou très peu, de nouvelles. Je suis plus friande d’une lecture au long cours que d’un récit de quelques pages même si je reconnais toute la difficulté de ce style narratif.
Mais un livre de Lionel Shriver ne peut pas se refuser, fut-il un livre de nouvelles !
J’ai découvert cette romancière avec le dérangeant et néanmoins passionnant Il faut qu’on parle de Kevin, et ai poursuivi avec assiduité la lecture de ses romans.
Dans ses 12 nouvelles, j’ai retrouvé son style, son mordant, sa passion pour les relations humaines et sa façon de porter un regard affûté sur notre société.
Propriétés privées, ce sont 12 histoires de possession : d’une personne, d’une maison, d’un bien, d’une histoire. Et ce rapport exclusif qu’on développe avec ce qui nous appartient, ou ce qu’on croit nous appartenir.
On y trouve une femme qui, chassée de sa vie par son meilleur ami, s’obstine à vouloir récupérer le cadeau de mariage qu’elle lui a offert. Un couple qui cherche à se débarrasser de son fils trentenaire qui vit toujours à la maison. Un homme qui a détourné l’argent de sa société et part en profiter au soleil. Un couple qui a déclaré la guerre aux ratons laveurs qui nichent près de leur maison. Une américaine vivant à Belfast qui ne se résout pas à abandonner son appartement à une nouvelle locataire. Une femme qui cherche à s’approprier à toute force une maison hantée.
Dramatiques ou drolatiques, ces situations amènent les personnages à remettre en question leur vision des choses ou au contraire à affirmer leur position.
En fine psychologue, Lionel Shriver décortique les situations et les sentiments de ses personnages dans lesquels le lecteur pourra parfois voir un miroir. Car tous ses personnages présentent des caractéristiques, ô combien humaines. Petites mesquineries, mensonges, pingrerie, égoïsme et petits arrangements avec la vie et les autres, autant de traits de caractère qui peuvent transformer une vie ou mettre à mal nos relations. C’est à chaque fois jouissif de suivre les personnages, de voir jusqu’où va les conduire leur obsession de la possession. Mais ne sommes-nous pas tous habités par la même frénésie ?
Véritable comédie de mœurs, ce recueil de nouvelles est une observation fine et sans concession de nos travers qui se dévore avec grand intérêt.
Je n'aurais jamais acheté le dernier Lionel Shriver, alors même que cette auteure m'avait fait vivre des émotions fortes impossibles à dépasser avec son chef-d'œuvre Il faut qu'on parle de Kevin. Mais après cette œuvre magistrale, je suis allée de déceptions en désintérêt avec ses romans, ne parvenant pas à comprendre comment un écrivain était capable d'un tel tour de force un jour et de telles platitudes le lendemain. Alors, non je ne l'aurais pas acheté, j'étais bien décidée à ne plus me faire avoir, considérant qu'elle ne renouvellerait jamais son exploit.
Mais quand Babelio m'a proposé son nouveau livre, Propriétés privées, dans le cadre d'une masse critique privilégiée, j'ai sauté sur l'occasion. Dans ce cas, il ne me coûtait rien de laisser une nouvelle chance à la mère de Kevin (la pauvre…), d'autant plus qu'il s'agissait cette fois d'un recueil de nouvelles autour d'une thématique qui me plaît beaucoup : la propriété. Posséder ou ne pas posséder ? Et posséder quoi et pourquoi ? Telles sont les questions centrales de cet ouvrage.
J'ai démarré la première nouvelle, qui est en fait une novella d'une bonne centaine de pages, totalement dépitée. Il ne m'a pas fallu longtemps pour m'ennuyer sec et pour me dire qu'une fois encore je ne m'étais pas trompée. J'étais prête à reposer ce bouquin pour passer à autre chose quand je me suis rappelée qu'il y avait en tout 12 nouvelles. Elles ne pouvaient pas être toutes mauvaises quand même ? J'ai alors sauté le Lustre en pied pour me rendre directement à la suite. J'ai lu Le sycomore à ensemencement spontané avec une certaine indifférence pour l'histoire - jusque-là rien de nouveau - mais avec un intérêt croissant pour le style de l'auteure. Lectrice farouche au départ, je me suis laissé séduire par ce choix du mot juste, ces phrases ourlées sans emphases mais avec beaucoup d'allure, ces personnages décrits par petites touches comme une toile qui se construit et dont le sujet se dévoile petit à petit devant nos yeux. J'ai trouvé tout ça très beau, très maîtrisé, très ensorcelant finalement. J'ai poursuivi ma lecture avec ce regard neuf sur le style de Lionel Shriver et j'ai aimé ce que j'ai lu ! J'ai aimé chaque nouvelle après ça, trouvant de plus en plus d'intérêt aux histoires, appréciant la manière dont elle plantait le décor, dont elle analysait les petits gestes du quotidien et nous questionnait l'air de rien sur nos rapport aux choses et aux personnes. Il n'y a rien de grandiloquent à en attendre, vous ne serez pas sonné à la sortie mais vous garderez - en tout cas je l'espère - une sorte de douce torpeur vraiment plaisante en refermant ce livre.
De toutes les nouvelles qui composent ce recueil, j'ai forcément ma préférée. Terrorisme domestique est une histoire de Tanguy bien décidé à ne pas se laisser éjecter du nid parental malgré ses 30 ans bien sonnés. C'est savoureux, on a de la peine pour ces parents capables d'inventer tous les subterfuges possibles pour pousser leur rejeton à voler enfin de ses propres ailes. On a pitié d'eux et du fiston un peu aussi et surtout, on espère secrètement ne jamais avoir à suivre leur exemple.
Et puis il y a aussi Taux de change qui laisse un petit goût désagréable dans la bouche en nous renvoyant à la figure le rapport malsain que l'on peut entretenir avec l'argent. Mais toutes les autres ont aussi quelque chose à nous apporter, que ça soit un message à méditer, le rappel de certaines valeurs oubliées, un sourire en coin ou simplement le plaisir de lire de beaux textes.
C'est assez fou mais ce recueil vient de m'ouvrir les yeux sur le style de cette auteure et me donne très envie de retenter la lecture de certains de ses titres que j'ai encore dans ma bibliothèque. La charge émotionnelle de Kevin était tellement forte que j'ai vécu le texte plus que je ne l'ai lu à l'époque et j'aimerais là encore relire ce roman en m'attachant cette fois à l'écriture puisque je sais déjà à quoi m'attendre du côté de l'histoire. C'est une redécouverte qui me met vraiment en joie et je remercie très chaleureusement Belfond et Babelio pour m'avoir réconciliée avec cette auteure qui a tant compté dans ma vie de lectrice.
Comment ne pas imaginer, avec cette étude acide de notre société, nos voisins, nos proches ou nous-mêmes, en proie aux travers et détours que la possession peut entraîner. Et sommes-nous si dépendants de nos acquis qu’ils parviennent à nous détourner de leur caractère de simple propriété pour finir par nous posséder corps et âme.
C’est une femme qui se sent agressée par l’arbre invasif d’un voisin, un facteur qui détourne des sacs d’un courrier qu’il regrette de ne pas recevoir, un jeune adulte qui gâche la vie de ses parents en refusant de quitter le nid ou une propriétaire pointilleuse qu’une colocation désordonnée rend folle. Douze scènes de la vie ordinaire qui feraient rire si elles n’étaient pas si dérangeantes.
Dans ce recueil de nouvelles, les personnages sont dessinés au couteau et nous paraissent faibles, veules, voire antipathiques, mais il faut dépasser ce premier abord pour réaliser la tyrannie de leur obsession, et sûrement de la nôtre, à posséder les biens comme les individus.
Le regard de Lionel SHRIVER sur notre monde est drôle et incisif mais j’ai trouvé certaines longueurs dans son style élaboré et très encombré de détails. J’ai néanmoins apprécié cette peinture de notre rapport à la propriété et j’ai regardé évoluer ces personnages avec le sourire aux lèvres.
Dans ce recueil de douze nouvelles, Lionel Shriver explore le thème de la propriété ...
Jusqu'où une artiste est-elle propriétaire de son œuvre et peut-elle la récupérer quand les liens d'amitié se sont effilochés ...
Jusqu'où est-on capable de sous-louer un appartement dans lequel on a mis toute son âme et ses convictions ? Est-il possible de le laisser à une personnes aux avis opposés ?
Comment virer un Tanguy incrusté dans la maison parentale ?
Une maison a-t-elle le pouvoir de rejeter ses habitants ?
Est-on mieux dans un palace au bout du monde ou dans une geôle européenne ?
Très courtes ou de presque 100 pages, légères ou troublantes, américaines ou britanniques, j'ai retrouvé dans ces nouvelles tout le talent de Lionel Shriver découverte avec le très dérangeant 'Il faut qu'on parle de Kevin'
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