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Dans les rues de Philadelphie, au volant de son antique Dodge bleu pâle, Roger Flint, looser de calibre moyen, prépare son dernier coup, celui qui vous sert à repartir à zéro. Ce qui va mobiliser un certain nombre d'individus dont l'efficacité et la capacité à tenir leur rôle demeurent assez mal assurées.
S'ensuit une dérive indolente qui va, littéralement, disperser tout ce monde dans le décor, en vertu du principe selon lequel un mégot résiduel au fond d'une boîte à gants possède une intensité dramatique inopinée.
Philadelphia Sour présente cette particularité rare qu'il se lit comme une évidence. Sans forcer, il s'impose en douceur, telle la chaleur du soleil dans le dos.
M. Mathieu Ghezzi est un talent en devenir, qui offre au lecteur avec « Philadelphia Sour » un faux roman policier mais une vraie réussite.
Un homme, Roger Flint, va devoir accomplir un contrat. Abattre un Chinois. Belmond, celui qui lui amène le travail, lui donne les instructions dans un bar. Il représente une mystérieuse organisation. On le reverra dans un stade de baseball, où il s’émerveille de tout. Toujours pas loin des deux criminels en puissance, deux flics en planque dans une voiture les surveillent en lisant « Phantom Lady ». Et puis il y a Lavier, qui a toujours faim et envers qui Flint a semble-t-il une dette. Et quelques femmes pleines de mystère, notamment la belle Aleksandra. L’intrigue se déroule à Philadelphie et dans quelques autres lieux des Etats-Unis. Tous les ingrédients du polar noir américain bien corsé sont là, mais le romancier va prendre plaisir à jouer avec eux et avec le lecteur pour nous égarer avec un talent certain et un esprit réjouissant.
L’influence du métier d’urbaniste de l’auteur dans son écriture est palpable, il y a une remarquable précision pour décrire les paysages et les lieux, ou même pour trouver de belles images architecturales, comme son héros se retrouvant au lit avec une stripteaseuse, ce qui donne « de complexes configurations architecturales ». L’ambiance générale de polar dans une ville américaine est parfaitement rendu, l’on passe des « diners » aux bars de nuit, pleins de musiques et d’odeurs et le tout est frappé comme un cocktail chargé en bourbon ou en whisky. Enfin j’admire véritablement le travail sur la langue et le vocabulaire, et toutes les images raffinées et bien senties qui parsèment l’ouvrage. Pour n’en citer que deux, dans ce roman les moustiques sont « hydrophiles et misanthropes » et un taxi se retrouve coincé « entre une déchetterie et un morceau de pop acidulé ».
Conclusion, un roman spirituel à découvrir et à lire, et un néo-romancier à suivre dans le futur.
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