"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Au départ, un projet magnifique. Partir vivre en famille au paradis : la Nouvelle-Calédonie. Marie atterrit sur ce territoire encore secoué par les récents conflits politiques et ethniques survenus à la fin des années 80. Dans ce décor de carte postale, le bonheur escompté n'est pas au rendez-vous. Loin de son univers familier, Marie va rapidement se retrouver très seule et devoir reconsidérer ses choix. Ce séjour en terre d'exil, comme un parcours initiatique pour cette jeune femme en rupture avec elle-même, sera le point de départ d'une remise en question fondamentale.
Lorsque les Editions L’Harmattan m’ont proposé la lecture du roman de Cyrielle Gau, "Outre-Mère", j’ai tout de suite accepté. Ce n’est pas tant la couverture ou le titre qui m’y ont incité, non, c’est plutôt l’idée de découvrir une nouvelle auteure, puisqu’il s’agit d’un premier roman. J’apprécie toujours de rencontrer une écriture encore inédite.
Pour tout dire, le début de l’histoire, en 1991, sous la forme d’un journal, est des plus simples. Marie et Luc, les parents, Camille et Pierre, les enfants, s’envolent vers une autre vie : "Nous n’étions ni déportés, ni réfugiés politiques, nous partions en famille à Nouméa, Luc ayant obtenu un contrat de mécénat avec la société du Nickel de Nouvelle-Calédonie en tant qu’artiste sculpteur." Rêves de paradis, donc ! Hélas, ce ne sera pas tout à fait ça…ce serait même plutôt le contraire, mais… je n’en dirai pas plus.
Malgré des maladresses, un style parfois pesant et quelques coquilles oubliées, l’écriture de Cyrielle Gau, simple, laisse toute la place aux lieux, aux personnages, au récit et rend la lecture facile. "Quinze jours depuis notre retour et déjà les souvenirs se patinent, adoptant les demi-teintes adoucies par le temps." En même temps que Marie nous fait visiter l’île, "terre d’exil et de bagne", dont elle vante à merveille les paysages, nous raconte les différentes ethnies, les us et coutumes, elle se plonge petit à petit dans une introspection. L’infidélité, les rivalités familiales exacerbées par l’éloignement, vont bientôt lui faire perdre pied "Inerte et prostrée, en marge d’un univers où tout me semble hostile..., dans une chambre anonyme aux murs gris…je m’abandonne à la dépression." L’auteure décortique l’âme et le corps avec précision, analyse les ressentis avec bienveillance tout en laissant à ses lecteurs des portes ouvertes pour leur interprétation personnelle.
J’ai certes regretté que la relation du couple Marie/Luc ne soit pas davantage approfondie, qu’aucune connivence entre eux ne soit ressentie, que Luc soit le grand absent de ce roman, juste relégué au rôle de "trompeur". J’ai regretté de ne trouver aucune empathie envers lui, aucune explication sur le délitement du couple. Pour autant ce roman nous propose un beau portrait de femme. Meurtrie, Marie va réussir à se relever, à se recomposer une vie, à se retrouver… cinq après son arrivée sur un sol qu’elle avait pris pour le paradis.
"Outre-Mère" est un premier roman plaisant.
https://memo-emoi.fr
Avec cet ouvrage, j'ai voyagé dans l'espace, la Nouvelle-Calédonie et dans le temps, la vie de la narratrice, Marie. Et ce fut un voyage passionnant : j'ai aimé cette découverte des paysages, modes de vie extérieur (j'ai découvert les kanaks et leur culture) et intérieur, cette plongée dans l'introspection. Parce que cette histoire est celle de Marie dans sa vie d'épouse, de mère et de femme mais elle est aussi universelle : La recherche de sens, la recherche de soi, la construction de l'identité pendant l'enfance. Ce roman sensible évoque les sentiments complexes des relations au sein du couple , au sein de la famille. Elle aborde aussi l'amitié notamment la compréhension entre femmes, avec un personnage haut-en-couleurs Célanie.
Partie pour découvrir une expatriation heureuse, je me suis retrouvée à lire un texte que j'ai pensé authentique , une sorte de journal intime de voyage. Ce texte m'a fait penser au laïus que j'ai souvent entendu « partir ne résout rien ; en voyageant, on emporte ses problèmes. » Dès le début du voyage, on sent une tension entre les personnages et notamment dans le couple qui au fur et à mesure se désunit. Chaque individu vit pour lui.
Cette dureté des émotions, du ressenti , cette folie qui s'empare de sa vie est symbolisée par la violence des éléments météorologiques sur l'île du bout du monde. Marie va lutter contre cette tempête qui chamboule sa vie et va se reconstruire.
C'est un beau portrait de femme que nous offre Cyrielle Gau : une femme qui se découvre, une femme qui survit , une femme forte et moderne.
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