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Artiste humaniste engagé assimilant sensibilité spirituelle et objet d'art, Michelangelo Pistoletto invite à une rencontre avec soi-même et les autres, affranchie des monopoles religieux, pour habiter ensemble notre jardin planétaire. Parce que "l'heure est venue où nous devons essayer d'apprendre à être nous-mêmes." (.) au concept de monothéisme se substitue celui d'omnithéisme. Si ma fille ou mon petit-fils me demandait : "Dieu existe-t-il ?" je répondrais : "Oui, tu existes." Dans la continuité du Troisième Paradis, qui proposait une humanité nouvelle réconciliant les pôles Nature et Artifice, Michelangelo Pistoletto poursuit sa réflexion politique d'artiste engagé.
Son dernier manifeste expose "une philosophie artistique et spirituelle qui subdivise le concept de Dieu en l'unicité de chaque personne : l'Omnithéisme".
À travers la surface de ses Tableaux-miroirs, qui constituent la base de sa production artistique et de sa réflexion théorique, il plonge dans l'exploration d'une démocratie du partage.
Art et société, convergeant dans le miroir du monde, s'acheminent vers une vérité au présent, fidèle à chacun d'entre nous.
Assimilant sensibilité spirituelle et objet d'art, Michelangelo Pistoletto invite à une rencontre avec soi-même et les autres, affranchie des monopoles religieux, pour habiter ensemble notre jardin planétaire.
Artiste humaniste, Michelangelo Pistoletto s'est notamment rendu célèbre en participant, dans les années 1960 en Italie, à la fondation du mouvement Arte Povera. Originellement basé sur une démarche artistique, son parcours l'a conduit à des problématiques sociétales et environnementales qu'il aborde de façon systémique. Pour ce faire, il étend son action au-delà des frontières conventionnelles du monde de l'art.
Illustrant son engagement, il a créé la fondation Cittadellarte, sorte de laboratoire dédié à une "transformation responsable de la société à travers la fonction génératrice de l'art".
Dans la droite ligne des études qui y sont menées, il fonde ici son raisonnement sur une observation du printemps arabe, de la gouvernance et des puissances monothéistes, du développement durable, de la technologie et de l'éthique, etc.
Entre critique de tout absolutisme vertical et recherche d'une répartition horizontale des responsabilités, il dessine la perspective d'une renaissance de la société.
Face à cette mutation anthropologique où l'humanité doit passer à l'âge adulte, "l'heure est venue où nous devons essayer d'apprendre à être nous-mêmes."
Qui est l’Homme noir ? Une rock star ? Non ! Un gourou ? Non plus. Est-ce l’homme aux poêles ? Encore moins. Habillé de pied en cap d’ombre profonde, Michelangelo Pistoletto (né en 1933, dans le Piémont) est une des figures centrales de l’avant-garde italienne. Quoi ? Encore un Michelangelo ? Oui, après les peintres Buonarroti et Merisi, après le réalisateur Antonioni, voici venir l’un des sculpteurs phares de l’Arte Povera, avec Giuseppe Penone et Luciano Fabro. Un fameux pistolet, cet artiste, auteur de ce texte d’une soixantaine de pages, publié en italien en 2012.
Et, dès la première page, le ton est donné. Ceci est un manifeste, un texte fondateur par lequel un artiste (ou un groupe d’artistes) expose le programme de sa création, des fondements de celle-ci aux fonctions des œuvres, en passant par l’esthétique, les interdits, les moyens, etc. certains sont restés célèbres comme le Manifeste du Futurisme ou le Manifeste du Surréalisme. De plus, Pistoletto nous le dit : « Ceci est mon DERNIER manifeste ». Et très vite, il glisse dans le champ sociologique pour nous expliquer la portée de ce texte, sensé nous permettre de passer de l’art conceptuel à un ART SPIRITUEL. Mais pour cela, il nous faut nous détourner des religions monothéistes, jugées par l’artiste comme étant trop restrictives. Et d’ailleurs aucun théisme ne trouve vraiment grâce à ses yeux. Il en arrive à créer un mot « omnithéisme » pour désigner une attitude philosophique pour laquelle Dieu aurait une forme propre à chacun d’entre nous. Du coup, une infinitude de dieux pour une humanité singulière. La négation totale de l’instinct grégaire des fous de Dieu, en quelque sorte puisqu’elle résulte de la synthèse du panthéisme et de l’athéisme. De même, le concept de démocratie doit quitter la sphère de l’idéal pour être pleinement assumé, pratiquement, par chacun d’entre nous. Encore faut-il un engagement personnel dans la vie, dans la politique, dans la spiritualité comme le fait depuis longtemps l’artiste ? Certes, l’art reste le meilleur moyen pour résister. Pour résister à la dictature. A la folie. A la solitude. A la maladie. A l’absurdité de la vie. Et pour résumer le tout : pour résister à la connerie. Et peut-être, je dis bien peut-être, trouverons-nous une éthique (et non plus des morales) au-delà du matérialisme ambiant. Un infini pétri de partage et de gratuité. Enfin, ce texte est bien plus politique qu’il n’y semble au premier abord : changeons d’esthétique et nous nous changerons, et nous changerons le monde. Un vœu pieu comme toutes les utopies, bien sûr, mais qui a le mérite de laisser à chacun le droit à sa créativité pour bâtir à son échelle un petit édifice dans la grande ville de la Démocratie. Ce n’est pas de la démagogie ! C’est de la démocratie !
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