"Ce ne sont pas les idées qui m’intéressent, mais les types qui les portent, et comment ils vivent avec"
« On ne pense pas de la même façon le ventre vide et le ventre plein » Omar et Greg sont deux enfants d'ouvriers. Deux jeunes nés et grandis dans des ZUP. Le petit fils d'Algérien engagé dans l'armée française, chasseur de skins à l'adolescence, est travailleur social ; l'Italo-Tunisien, cheminot homo formé à la lecture de Jaurès et de Che Guevara, est devenu militant de carrière. Après mille expériences entre Reims et Vaulx-en-Velin, Bordeaux et Marseille, tous deux se retrouvent un jour à proposer au Front national un projet politique aberrant : faire entrer la communauté musulmane au FN.
L'itinéraire de ces deux citoyens engagés et enragés témoigne de la manière dont la France accueille et forme (ou pas) ses enfants de l'immigration : quartiers, racisme, religion, éducation, sexualité, engagement, rapport à l'autre... Omar et Greg cherchent leur place avec une interrogation obsédante sur ce que c'est qu'être français.
L'écrivain François Beaune, connu pour ses Entresorts et ses Histoires vraies, a connu Omar et Greg dans le quartier de la porte d'Aix, à Marseille. Il les a rencontrés, écoutés, enregistrés, et en a tiré cette fresque sociale, récit d'une amitié hors norme et portrait croisé de deux citoyens qui, par leurs contradictions, incarnent un destin français.
"Ce ne sont pas les idées qui m’intéressent, mais les types qui les portent, et comment ils vivent avec"
Quand 50 Explorateurs partent à la découverte des romans de cet automne...
Omar et Greg de François Beaune… Quand la réalité est bien plus fécondes que les croyances distillées par les discours!
Interpellant, l’histoire de cette rencontre véridique entre deux citoyens issus de l'immigration, algérienne pour le premier, tunisienne pour le second et ayant passé leur enfance dans des ZUP, ces zones à urbaniser en priorité.
Omar a un lourd passé de ‘fracasseur’ de Skins, de violent redresseur de torts. Il est devenu travailleur social dans des mouvements anti-racistes puis en religion. Greg, adolescent mal dans sa peau a brisé le carcan familial ? Fâché à tout jamais avec son père, il a trouvé un lieu où vivre sa révolte, les permanences politiques d'un Jean-Marie qui représente son idéal. Tous les deux ont reçus de la vie leurs lots de bosses, de coups donnés et rendus mais leur vraie souffrance, c'est de ne pas obtenir de réponses satisfaisantes à leur volonté idéaliste d'être citoyen français et reconnus comme tels.
Leurs parcours, leur rencontre ont été recueillis par François Beaune, auteur à qui il faut reconnaître une énorme qualité d'écoute. Son récit nous déroule la prise de conscience progressive de la quête identitaire de Omar et de Greg, chacun, différemment, se glissant dans les interstices, les failles parfois, des institutions et systèmes politiques ou religieux qui régissent le Vivre ensemble ou s'y opposent.
Le style choisit par François Beaune, s'il n'est pas toujours agréable à lire, ne déclenchant aucune joie, aucun sourire littéraire, est néanmoins d'un accès aisé et d'une efficacité sans faille. L'auteur, très clairement et de manière répétée durant tout le livre, procède par la juxtaposition croisée de flashs souvenirs permettant à Omar et Greg de se raconter, étape par étape, jusqu'à leur rencontre dont naîtra un combat commun... mais hors du commun ! Imaginez-vous un peu : Omar, devenu responsable des jeunes musulmans à la Mosquée de Marseille, propose à Greg, ancien cheminot devenu collaborateur professionnel du FN, de concrètement viser l'intégration des jeunes musulmans dans ce parti d'extrême droite.
Cette volonté de créer des liens entre ces pôles opposés est le fruit de leur croyance que ce n'est pas en diabolisant l'autre qu'on apprendra à le connaître mais que c'est, bien plus sûrement, en se rapprochant de l'autre, pourtant si différent, qu'on pourra le et se comprendre !
On s'en doute, cette vision révolutionnaire d'une telle réponse à apporter à la crise identitaire que traverse la France actuelle, comme tant d'autres pays, n'est pas du goût de tous ceux qui doivent leur place aux appareils politiques ou religieux. François Beaune, à travers le récit du combat de Omar et Greg, va démonter les mécanismes d'écartement, de rejet, d'anéantissement de tout qui, au sein d'un parti, se met à penser, réfléchir et passer à l'acte concret, poussé par son idéal. La politique, tous partis confondus est une histoire de discours creux, de maintien de la situation et de la gestion du peuple par les oligarques sans la conscience et l'assentiment de la base... La critique est dure, étonnante mais vivifiante. On ne peut faire l’impasse sur les questions qu’elle pose. Car, c'est certain, après avoir lu ‘Omar et Greg’, on n'écoute plus les interviews des hommes politiques de la même façon. On cherche à disséquer les slogans creux et, avant de donner sa voix, on cherche des engagements concrets et durables en lien logique avec le déclaré !
‘Omar et Greg’, un livre qui décille, une leçon d'histoire, de démocratie, une œuvre d'ouverture intelligente. A lire, sans retenue.
[Explolecteur de la rentrée littéraire 2018 - Rendez-vous de la page 50]
On y suit Omar, d’origine algérienne, qui a grandi dans les cités de Reims à chasser du skinhead ainsi que Greg, d’origine italo-tunisienne issu du monde ouvrier et pas doué pour les études. Un point les relie pourtant : leur ralliement temporaire au parti du Front National.
Leurs histoires sont abordées sous la forme d’interviews accordées à l’auteur où ils donnent leurs avis sur la politique, leur enfance, leur évolution dans la vie malgré les difficultés (paupérisation de la société, abandon des classes inférieures,…).
J’avoue que je n’accroche pas ou difficilement. L’alternance dans les récits me donne parfois l’impression de confondre les deux protagonistes. De plus, l’accent mis sur la politique française en général ne me passionne pas. Mais je tiens à m’accrocher. Mon avis sur le livre complet viendra prochainement.
[Une fois le livre terminé]
Comme annoncé dans mon avis des 50 pages, ce n’était définitivement pas un livre pour moi. Vu le « sérieux » des sujets abordés, l’été n’est pas un moment propice pour moi pour m’y plonger. Je préfère la légèreté mais surtout, des histoire très éloignées des sujets politiques. Pas de chance pour moi, c’est l’un des principaux thèmes de ce livre. C’est peut-être une des raisons pour lesquelles je n’ai pas spécialement apprécié ce livre mais pas la seule.
Étant de nationalité belge, je ne maîtrise pas toutes les subtilités du monde politique français. Certaines abréviations de partis ou syndicats ainsi que certains personnages politiques m’ont laissée dans le doute et je me dis : ouf, heureusement qu’Internet existe, merci à lui ! Même si je m’intéresse à ce qui se passe dans le monde et hors de mon pays (je vous rassure, je suis ouverte aux autres cultures ;), ce n’est pas un sujet (la politique française) qui me passionne.
Alors qu’au départ, on peut penser les deux protagonistes, aux antipodes dans leurs visions politiques, on remarque les similitudes qui peu à peu font jour au fur et à mesure de leur participation au monde politique. De par leur vision utopique, ils tomberont souvent bien bas et durement.
On alterne très vite entre les deux individus : Omar et Greg et je pense que c’est ce qui a eu tendance à m’égarer, devant retourner plusieurs fois quelques pages en arrière pour être sûre que je visualisais bien la bonne personne.
Je n’ai pas accroché à ce livre et j’ai dû l’abandonner pour y revenir plusieurs fois. Heureusement, il s’agit d’un livre assez court mais cela ne m’a pas empêché de m’ennuyer.
Avis de la page 50
L'un s'appelle Omar, l'autre c'est Greg. Ils ont tous deux, et pour des raisons au départ différentes, appartenu au FN. Qu'ils ont quitté. Mais quand même. Au début du livre, on ne les connaît pas encore et on s'interroge : ai-je envie de les rencontrer, ces gens-là ?
Je dis ça, parce que, comme semble vouloir nous le suggérer François Beaune à travers une citation de Milena Agus placée en exergue : « Je crois que si l'on veut qu'une personne nous reste antipathique, il nous faut absolument refuser de la connaître.»
Bon, allons écouter ce qu'ils ont à nous dire, on verra bien.
Pour Omar, d'origine algérienne, c'est une enfance à Orgeval qui se résume en quelques expressions qu'on entend trop souvent : « délinquance », « pur produit de la ZUP » : cela se traduira chez lui par une farouche volonté de lutter pour les droits civiques et contre toute forme d'injustice.
Même décor pour Greg mais dans un lieu différent, plus au sud, à Vaulx-en-Velin : HLM, l'école qui brûle sous les yeux du gamin, le racket, les insultes, le sentiment d'être en minorité, écrasé. Conséquence de ce mal-vivre, de ce mal-être : un repli communautariste qui s'exprime en cinq lettres : la HAINE.
Je m'interroge: comment vont-ils évoluer, que vont-ils devenir?
J'ai vraiment hâte d'en savoir plus sur eux...
Avis final :
L'un s'appelle Omar, l'autre c'est Greg. Ils ont tous deux, et pour des raisons au départ différentes, appartenu au FN. Qu'ils ont quitté. Mais quand même. Au début du livre, on ne les connaît pas encore et on s'interroge : ai-je envie de les rencontrer, ces gens-là ?
Je dis ça, parce que, comme semble vouloir nous le suggérer François Beaune à travers une citation de Milena Agus placée en exergue : « Je crois que si l'on veut qu'une personne nous reste antipathique, il nous faut absolument refuser de la connaître.»
Bon, allons écouter ce qu'ils ont à nous dire, on verra bien.
Il faut savoir que le travail de l'auteur s'apparente à un travail de journaliste ou de sociologue : il fait le portrait des gens de son époque : « J'écoute les gens, je me mets à leur place, et j'essaie de restituer leur voix, au plus près de ce qu'ils peuvent dire sur le monde à partir de l'endroit où le hasard les a placés», « moi, ajoute-t-il, ce ne sont pas les idées qui m'intéressent, mais les types qui les portent, et comment ils vivent avec.»
Nous allons donc faire connaissance avec Omar et Greg : ils prennent chacun la parole, à tour de rôle et leurs propos sont regroupés sous différents chapitres qui résument leur trajectoire : « De la ZUP » à « D'aujourd'hui ».
Pour Omar, d'origine algérienne, c'est une enfance à Orgeval qui se résume en quelques expressions qu'on entend trop souvent : « délinquance », « pur produit de la ZUP », nul à l'école, bagarres contre les skinheads, échec de l'intégration : cela se traduira chez Omar par une farouche volonté de lutter pour les droits civiques et contre toute forme d'injustice.
Même décor pour Greg mais dans un lieu différent, plus au sud, à Vaulx-en-Velin : HLM, l'école qui brûle sous les yeux du gamin (un vrai choc), le racket, les menaces, la famille et les amis qui ne viennent plus rendre visite de peur de ne pas retrouver leur voiture, les insultes : « dégage, sale blanc», « sale français, sale fromage», le sentiment d'être en minorité, écrasé. Conséquence de ce mal-vivre, de ce mal-être : un repli communautariste qui s'exprime en cinq lettres : la HAINE.
Puis, une forme de « radicalisation » dans les deux cas : pour Omar, c'est la mort d'Ali Rafa qui le révolte, il s'engage à gauche, lutte à SOS Racisme auprès d'Harlem Désir mais la guerre du Golfe en 1991 n'arrange rien : « tous les blacks et les rebeus avec Saddam, tous les blancs et le FN contre lui.» puis viendra l'armée. Où il ne voulait pas aller. Finalement, il vit cela comme une expérience positive : l'ordre, le sentiment d'appartenance à une communauté, tout ça lui plaît. « Parce que dans nos têtes, on nous a martelé qu'on était pas français. » Sous le drapeau, il se sent rassuré, il fait partie de la nation. C'est la naissance d'un profond sentiment de patriotisme. Et puis, pour lui, dans « la société civile, il y a pas d'ordre, pas d'autorité, c'est l'anarchie. A l'armée, tout est clair, tu as tes repères, tes marques.» Il y serait bien resté, à l'armée, mais avec un casier judiciaire, ce n'est pas possible. Dommage pour Omar qui s'y trouvait bien et qui aurait tout donné pour servir la nation… Mais non. Il lui reste à se tourner vers la religion...
Quant à Greg, il écoute avec son père les débats politiques et adhère au Mouvement national en 2000 : il doit classer les dossiers, faire du rangement, prendre l'apéro avec les uns, les autres, coller les affiches. Là aussi, il ressent un sentiment d'appartenance et à force de s'activer, il se fait remarquer par Bruno Gollnisch...
Chacun des deux hommes explique, avec ses tripes, le comment, le pourquoi, comment il a atterri au FN, pour quelles raisons il a eu le sentiment que c'était la seule solution.
Ils exposent la logique qui fut la leur à une époque précise. Et l'on découvre un parti qui regroupe des gens bien différents, que l'on jugerait même totalement incompatibles. Pour eux, le FN, c'était « une politique sociale, protectionniste, alter-nationaliste» et pour Omar, en plus, « un souci permanent de prouver qu' [il] est français», un moyen de « rompre avec l'Algérie», de mettre fin à « ce handicap identitaire ». Les mots sont forts et transpirent toute la souffrance subie par ceux qui les prononcent.
Omar le rappelle : « on ne pense pas de la même façon le ventre vide et le ventre plein» et l'on sent qu'il en a bavé à être rejeté de partout des années durant.
Omar et Greg ne sont pas des abrutis, loin de là : ce sont des hommes idéalistes qui veulent le bonheur de leur prochain, des citoyens engagés, courageux, volontaires, pleins de conviction et tenant par dessus tout à montrer leur attachement à la nation.
Autodidactes, ils ont lu, écrit, réfléchi… Contre toute attente, ils deviendront amis et se lanceront dans un immense projet citoyen que je vous laisse découvrir.
Une histoire forte, celle de deux hommes qui aiment la France.
Pas sûr que la France le leur rende bien !
François Beaune nous invite à découvrir des gens que nous ne voulions pas voir, encore moins rencontrer : il nous apprend à dépasser les apparences et à en finir avec les étiquettes que l'on colle vite fait sur le dos de ceux dont on ne sait rien.
Une belle leçon d'ouverture aux autres ! A notre époque, ça ne fait pas de mal !
LIRE AU LIT http://lireaulit.blogspot.fr/
Avis de la page 50 : Omar et Greg traite d'un bon sujet, politique ce qui n'est pas ma tasse de thé habituellement. Cette fois-ci n'a pas manqué à la règle, j'ai du mal à accrocher notamment à cause de l'alternance entre les deux interview... Je me perd pendant ma lecture et j'ai du mal à poursuivre de manière assidue. Il ne faut pas lire ce livre d'une traite je pense, au risque de s'emmêler les pinceaux. On verra pour la suite !
Mon avis final :
Omar et Greg traite d’un sujet relativement politique : l’histoire de deux hommes, Omar et Greg qui sont nés et qui ont grandi dans une ZUP. Ils viennent un jour à se rencontrer pour le projet commun de faire venir la communauté musulman au FN.
Autant dire qu’à partir de là, ça s’accélère. François Beaune nous expose une France plutôt meurtrie avec des questions relatives à de nombreux sujets : la question des quartiers, de l’appartenance à un peuple. En bref, il nous trace l’histoire de deux Français au parcours distinct bien que similaire parfois. L’un se rebelle tandis que l’autre subit son quartier, nous voyons deux penchants des personnages mais nous pouvons en tirer une conclusion : être un enfant de la ZUP, ce n’est pas simple, mais ça enrichit malgré tout.
J’ai eu du mal à commencer le livre, il faut dire que les premières pages ne sont pas simples à lire suite à une alternance entre l’interview et le récit, je me perdais un peu. Cette sensation de perte s’est accentuée les pages suivantes une fois rentrée une bonne fois pour toute dans le récit. L’écriture est très simple : nous avons presque l’impression de lire un article. « Et vous, que pensez-vous de votre statut ? Qu’avez-vous vécu ? » Nous avons l’impression d’être un journaliste tout au long de notre lecture et c’est une chose que j’ai trouvé très agréable personnellement. Mais l’alternance n’a pas été simple à suivre… Je me perdais dans les détails et je ne savais plus où j’en étais à de nombreuses reprises. J’ai dû revenir certaines pages en arrière pour me souvenir convenablement de l’histoire de l’un, je confondais avec l’histoire de l’autre… A mon avis, il ne faut pas lire le livre d’une traite au risque d’en perdre sa saveur, mais pas trop vite non plus pour ne pas se perdre à l’intérieur tout court.
Le récit en lui même est intéressant et captivant. Les ‘répliques’ se terminent bien à chaque fois, et nous avons envie de continuer afin d’en savoir plus. On se dit « Quoi ? Mais attends, c’est pas possible ?! » et nous continuons ainsi notre lecture. Malgré le sentiment de me perdre entre les deux histoires, ce livre est d’une grande richesse à mes yeux. Il parle de sujet qui nous sont certes familiers, mais auxquels je n’avais pas, pour ma part, encore accordé de l’attention jusqu’à maintenant. Celui de l’enfance notamment, est un sujet qui me touche beaucoup et ce que nous pouvons dire, c’est que ce livre nous confirme que l’adulte que nous sommes dépend souvent de l’environnement dans lequel nous avons grandi. Le FN donc… nous comprenons pourquoi ils en sont arrivés là. C’est un véritable portrait de la France que nous livre François Beaune et j’ai été touché en plein coeur par ses mots. Pour en revenir à la forme, le témoignage, j’ai trouvé qu’il était adapté de faire des dialogues, même si je pense que le récit manquait parfois de présence… Je suis habituée à la forme narrative, et c’est vrai que ça a chamboulé mes habitudes. Dans le bon sens sans doute !
Que dire pour finir ? Je recommande Omar et Greg à ceux qui veulent en savoir plus sur le fait d’être français, d’appartenir à un peuple, à un quartier. C’est un livre avec une grande portée philosophique que nous avons là et il mérité d’être lu. Je ne l’ai pas lu avec passion, c’est vrai, mais plutôt avec curiosité et j’en ressors avec de nombreuses connaissances. C’était une lecture agréable, enrichissante et je ne l’oublierai pas si vite !
De François Beaune, j’ai lu il y a quelques années La Lune dans le puits, un recueil de témoignages d’histoires individuelles qui se sont construites autour du Bassin Méditerranéen.
Avec Omar et Greg, l’auteur récidive son exploit en prêtant une oreille attentive au parcours de ces 2 hommes qui se sont connus à Marseille autour du projet de l’écriture de l’offensive citoyenne. A l’époque, Greg était salarié dans la communication au FN et Omar, secrétaire d’une Mosquée, entendait ouvrir le dialogue avec ce parti politique.
Il n’est pas question dans le récit d’idéologie et de propagande politique (la politique n’est pas du tout ma tasse de thé). Comme le dit François Beaune lui-même au début du livre « ce ne sont pas les idées qui m’intéressent, mais les types qui les portent, et comment ils vivent avec ».
C’est pour moi une fabuleuse histoire d’une rencontre insolite et d’une amitié hors-normes qui en découle.
Je loue le travail de François Beaune car c’est aussi un moyen formidable de donner à des gens ordinaires la possibilité de s’exprimer. Ils ont aimé visiblement parler d’eux et de la France. Et moi en tant que lectrice, j’ai aimé lire leur histoire, leur enfance, leurs origines et ce qu’ils ont fait de leur vie. Je lisais ce récit comme un roman de famille et c’est vraiment étrange.
Oscar et Greg n’est donc pas un roman mais un récit objectif et neutre. L’auteur se fait passeur des mots sans jugement et sans interprétation. La parole va de l’un à l’autre, en alternance, par le biais de petits paragraphes.
Au début de ma lecture, la lecture saccadée ne permettant pas une vue d’ensemble m’a un peu gênée, mais je comprends maintenant que la construction du récit a vocation à casser justement ce qui fait la différence entre Omar et Greg. Ils sont une même voix au-delà de leurs différences. En terminant ma lecture, j’avais dans la tête les 2 voix mêlées et c’était pour moi une sensation extraordinaire et une belle expérience.
Avis de la page 50
Sur le fond, je trouve le thème très intéressant et surtout j’apprécie le prisme par lequel le sujet est pris.
Sur la forme, le récit est une interview en alternant à chaque fois la parole d’Omar puis celle de Greg. Je suis gênée dans ma lecture par cette coupure, qui demande des efforts de concentration, je reviens souvent en arrière pour me souvenir.
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