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C'était un matin du mois d'octobre 1959, à l'aéroport de Cairns ; comme il était très tôt, il faisait froid. Quatre enfants, issus de deux familles différentes, montent dans un avion qui doit les emmener en Amérique, et de là en Europe où ils retrouveront des parents qui n'ont jamais fait preuve de beaucoup de sollicitude à leur égard. Ils n'arriveront pas à destination. Quand l'appareil sombre dans l'océan Pacifique, ils abordent, seuls rescapés du désastre, dans une île, qu'ils croient déserte, de l'archipel des Lau. Ils y resteront des années, au cours desquelles ils feront l'apprentissage de la solitude, celle de la sauvagerie et, pour finir, celle de la séparation. La survie, le renoncement, le poids de l'histoire individuelle et la possibilité d'y échapper : tels sont les thèmes que ce livre explore, dans une subtile polyphonie où se mêlent souvenirs, contes aborigènes et légendes scandinaves, et où se fait entendre, à chaque page, puissante, inexorable, la voix de la nature.
Okoalu, c’est un titre aux consonnances exotiques, un dessin de couverture aux couleurs sublimes. Il s’agit d’une île déserte perdue au milieu de nulle part. Île où se retrouvent quatre enfants à la suite d’un accident d’avion au départ du Queensland en Australie, en partance pour l’Amérique où ils n’arriveront jamais. Deux sœurs et deux frères, de deux familles différentes. Tour à tour, il y a les peurs de l’inconnu, l’espoir d’être secouru, puis face à l’inéluctable, l’apprivoisement de l’île où ils se croient seuls. Les jours passent, puis les mois, les années… Tour à tour se mêleront les souvenirs, les croyances et les légendes selon l’histoire de chacun.
Même si j’ai beaucoup aimé les descriptions de la nature exubérante de l’île, les palettes de bleus, de verts, et d’ocre, ce livre m’a donné beaucoup de peine. Malgré mon acharnement, la magie n’a pas fonctionné.
Les 100 premières pages :
La couverture avec son coucher de soleil est prometteuse. En lisant les premières lignes, c'est Robinson qui me vient à l'esprit. Le décor : une île déserte, le sable, le soleil, une végétation dense et un sentiment de solitude.
Ils sont 4 enfants de familles différentes,deux sœurs Gencora et Milred et deux frères Sven et Ingvar parachutés sur une île après un accident d'avion. Le premier jour passe avec ses peurs et l'inconnu du lendemain, peut-être être que l'on viendra les sauver. Puis deux jours passent, puis trois, dix, vingt ... Ils doivent s'organiser, édicter des règles de vie, entreprendre l'exploration de l'île. Tour à tour se mêleront les souvenirs, les confidences, les croyances, et légendes selon l'histoire de chacun.
Même si dans ces 100 premières pages, j'ai aimé la nature très présente, les descriptions des verts de la forêt, des bleus de l'eau, je me perds dans les aller-retours entre le présent et le passé et les phrases très longues de ce roman.
Véronique Sales est une conteuse. Elle nous propose avec “Okoalu” un conte philosophique.
Son roman est un rêve en apnée : la longueur des phrases et l'absence de ponctuation accentue mon ressenti.
En 1959, montés à bord du même avion qui part de l’Australie pour l’Amérique, Glencora (12 ans), sa sœur Mildred (6 ans), Ingvar (14 ans) et son petit frère Sven, se retrouvent seuls survivants sur Okoalu, une île de l’archipel des Lau, après que l’appareil s’est abîmé dans le Pacifique.
L'auteure aborde de nombreux thèmes : l'éducation proche de la nature, l'ensauvagement, la question de l’appartenance au groupe / l’angoisse de l’exclusion, le poids de l'histoire individuelle dans l'évolution intellectuelle de chacun.
Les descriptions de la beauté de l'île, les contes scandinaves et aborigènes, les aventures vécues par les enfants, les flash back et les visions du futur sont parfois si emmêlés que le sentiment d'irrealité et de noyade dans un monde inconnu est particulièrement fort.
Ces 4 enfants échoués sur une île déserte du Pacifique et livrés à eux mêmes m'ont d'abord fait penser à William Golding et son Lord of the flies – Sa Majesté des mouches de 1954
Ici aussi, Véronique Sales raconte
1- des enfants naufragés-Robinson cherchant à survivre ( feu à entretenir, signaux pour les secours, abri pour les « petits ») et à dépasser les dangers qui les menacent
2-une île verdoyante qui regorge de ressources : fruits, eau potable et oû aucun animal ne vient les menacer.
3-un lieu qui évoque la liberté absolue : pas d'adulte pour imposer des règles et des devoirs.
Que vont-ils devenir? Quelle sera leur évolution dans cet état “naturel” sans autorité contraignante et oppressive. Je repense à mon année de terminale et à Rousseau. L'homme naturellement bon.
Un jour, les 4 enfants découvrent que l'île ne leur appartient pas. Un second groupe d'enfants vit dans la forêt. Les survivants du crash d'avion vont choisir de se regrouper avec ces “sauvages”. Flash back sur mon année de terminale et la découverte avec Aristote que l'homme est un animal politique.
Les 4 enfants reconnaissent assez vite Mania comme le meneur et une hiérarchie se met en place. Il existe donc une prédisposition à gouverner ou à subir? Cette fois, c'est Platon et sa cité inégalitaire où chacun doit rester à sa place. Mania est le plus âgé et le plus costaud. Il connaît les règles à respecter dans la nature. Il est supérieur. Les 4 survivants vont retourner à l'état tribal et vont être soumis à ce chef. Il a tous les droits. Comme le loup, il s'empare de Glencora et la prend comme épouse. Ingvar amoureux secret de Glencora se soumet.
Glencora cependant rêve de quitter l’île et incite Ingvar à l’y aider, profitant de l’influence qu’elle a sur lui. 6 ans après leur arrivée sur l'île, ils vont laisser leurs frère et sœur et être secourus par un bateau de pêcheurs.
Quelques années plus tard, Glencora et Ingvar sont revenus en Occident : la jeune femme vit en Angleterre, puis aux Pays-Bas. Ingvar repart en Suède. Après les aventures exotiques, commencent celles qu’on pouvait vivre en Europe dans les années 1960 et 1970 : les expériences hippies, les voyages, l’amour libre...
J'ai trouvé ce roman contemporain difficile. Sa musique est déroutante. Le choix de l'auteure d'alterner flash back et bonds dans le futur exige une lecture neuve. C'est un livre unique et exigeant. Et honnêtement, je termine ce roman désemparée. Pourquoi Véronique Sales abandonne les deux plus jeunes. Quand ils choisissent de se laisser aller à leurs instincts primitifs, elle ne partage plus d'information sur leur devenir sur l'Isle. C'était pourtant selon moi l'un des enjeux de cette histoire : l'éducation hors normes et ses conséquences sur le devenir d'un individu.
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