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Les agendas que le peintre Pierre Bonnard tint toute sa vie durant ne sont pas simplement constitués de dessins et d'informations sur le temps qu'il fait ; on y trouve aussi de très nombreuses notes sur sa peinture, la création et ses enjeux.
Ces « observations sur la peinture », semées ici comme des notes entre les lignes, confirment l'impression de se trouver dans un sanctuaire de la création. Elles trahissent les hantises de l'artiste, son inlassable recherche des moyens les plus appropriés pour traduire son émotion visuelle, cette « séduction ou idée première » à quoi tout désormais devra être soumis.
Aucune volonté de didactisme dans ces notes ; aucune règle énoncée qui ne vaille que pour soi-même. Rien de strictement « intellectuel ». Et, cependant, avec l'amour de la vie, toute l'intelligence de la peinture.
Pour la première fois sont réunis l'ensemble des notes d'un des peintres les plus importants de notre siècle, retranscrites par le petit-neveu de l'artiste, Antoine Terrasse, historien de l'art et l'un des plus grands spécialistes de Bonnard.
Cette édition est précédée d'un essai d'Alain Lévêque (auteur de Bonnard, la main légère, Deyrolle éditeur, 1994, repris aux éditions Verdier, 2006), et illustrée de la reproduction d'une dizaine de doubles pages de ces carnets (1927-1946), représentatives des différentes voies empruntées par l'artiste dans ces carnets.
« Il ne faut pas attendre du peintre un essai sur son art, il ne laissera au fil d'une pensée en acte pas plus que des indications, des courtes notes, des mots à peine, comme une ponctuation. (...) Ce qu'il confie à ses carnets, entre les notations météorologiques et les croquis de ciconstance, les petites études quotidiennes laissant apercevoir les tableaux à venir, paraît d'abord anodin, anecdotique, énigmatique parfois par les ellipses que dessine le travail luimême.
Les mots sont à ras l'expérience, sans volonté littéraire, effet de style. Simples, dans le seul souci du vrai : des observations. (...) Dans leur brièveté, leur discontinuité, les remarques de Bonnard ont quelque chose d'une pensée orientale. (...) L'espèce de litanie que dessine cette liste d'observations évoque ces poèmes chinois à l'articulation libre où ce n'est pas la grammaire qui lie les mots mais le jeu des connivences, des échos, des résonnances. (...) Désinvolture apparente ou liberté qui font que le peintre échappe au discours et à son enclosure pour témoigner par une observation serrée des mouvements de pensée, du métier, nous invitant après lui comme sur un pas japonais. »
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