Directrice de festival, un métier à plein temps : Hélène Fischbach, Directrice du Festival international Quais du polar de Lyon
En ranimant les souvenirs de la guerre civile qui provoqua à la fin des années 1980 le passage de milliers de réfugiés sur les rives françaises du Maroni, Colin Niel nous plonge dans une Guyane qui voudrait tout oublier des spectres de cet oppressant passé. Alors qu'au Suriname les gros bonnets de la drogue ont remplacé les Jungle Commando, le destin de trois jeunes hommes va se trouver pris dans le double piège des cartels de la cocaïne et des revenants d'une guérilla perdue.
Directrice de festival, un métier à plein temps : Hélène Fischbach, Directrice du Festival international Quais du polar de Lyon
La troisième, et pour le moment la dernière, des enquêtes du capitaine de gendarmerie Anato. Je devrais d'ailleurs écrire "les" plutôt que "la", tant, dans ce livre, les affaires sont imbriquées : affaire du temps présent avec le trafic de cocaïne ; affaire du passé avec les réminiscence de la guerre civile au Surinam ; affaire entre deux, autour des conséquences du flux de réfugiés surinamiens en Guyane française.
Pour moi, c'est le roman plus abouti de la trilogie. Le croisement des affaires, qu'on découvre progressivement, tien en haleine jusqu'à la fin.
Il me semble que l'écriture de Colin Niel s'est affinée, diversifiée, par rapport aux deux ouvrages précédents, même si je trouve qu'il abuse un peu des formules du type "Je prends ça aussi, il dit." Globalement, ça se lit très très bien, sans aucun ennui.
Enfin, il faut souligner le travail de documentation, sur l'histoire et la géopolitique de la région.
Au final, un très très grand polar ethnologique !
Le dernier livre de Colin Niel
Il m'a semblé encore plus abouti que les précédents. La Guyane et sa culture si particulière.
En lisant ces pages, je me trouve plongée dans la chaleur et la moiteur de la forêt équatoriale
J'entends le cri du Tikiwi, je revois les petits paresseux et les iguanes.
La guerre civile qui a amené de nombreux réfugiés a été complètement passée sous silence en métropole.
On suit , pas à pas, le quotidien de ces français, en décalage complet avec l'administration à la française du département.
Les intrigues sont bien menées, les sujets d'actualités, encore une fois.
A quand le quatrième livre ?
Un prix « Quai du polar » 2016 bien mérité : fouillé, haletant, vif, documenté.
J’ai énormément appris sur la Guyane, enclave française en Amazonie et sur le Suriname. Dans les années 1990, afin de fuir le chaos de leur pays de nombreux Surinamiens traversent le fleuve Maroni pour aborder sur les rives de la Guyane. Brassage de populations, pauvreté, incompréhension, violence, trafics, traumatismes, les ingrédients sont réunis pour un savant récit.
Le style est précis, enlevé et les pages se succèdent sans répit.
Les personnages aux multiples facettes sont attachants ; chacun cherche le bonheur, la fortune, l’amour, ses origines. Les chemins empruntés varient et présentent de réels dangers, les trafiquants sans scrupule transforment en mules de jeunes volontaires.
La toute dernière partie qui alterne révélations et rebondissements est très efficace et prend vraiment une tournure de polar.
Assurément un roman très captivant que je conseille !
Autant avouer tout de suite que j'ignorais tout de la Guyane, jusqu'à sa localisation, et que par conséquent la lecture de cet "Obia" s'apparentait pour moi à un voyage en terre inconnue. Par chance, Colin Niel s'est avéré être le guide parfait pour cette aventure littéraire : aussi éloigné de l'auteur opportuniste en quête d'exotisme bon marché susceptible de colorer une énième intrigue policière, que du pseudo-spécialiste se regardant écrire, plus soucieux d'étaler à la vue de tous l'étendue de ses connaissances et transformant ainsi son texte en thèse.
Tout au contraire, Colin Niel écrit, lui, sur ce coin d'Amazonie française comme un auteur barcelonais le ferait dans la capitale catalane ou un romancier des Appalaches dans son coin d'Amérique : en écrivant sur ce qu'il connait et en faisant de la Guyane un personnage à part entière, avec son histoire, son passé, ses difficultés, sa beauté et sa complexité.
Niel dévoile les différentes facettes de cet autre territoire français un peu comme il le fait avec les personnages de son roman, par touches successives, avec justesse et sincérité.
Et on retrouve la même maîtrise, la même habileté dans la construction de son intrigue, entremêlant passé et présent autour du fleuve Maroni.
Un fleuve qui symbolise la frontière invisible entre Suriname et Guyane, et que n'ont cessé de traverser depuis des décennies les habitants de l'un comme de l'autre.
Les Surinamiens par milliers dans les années 1980 pour fuir la guerre civile et ses massacres, tandis qu'aujourd'hui, les barons de la came qui bénéficient d'une planque idéale dans cet Etat faiblement peuplé refusant l'extradition, envoient leurs mules sur les rives françaises du Maroni, direction l'ouest et l'aéroport de Cayenne la capitale, avec pour objectif la métropole.
Entre meurtres inexpliqués, trafic de drogue, course-poursuite échevelée auxquels se mêlent d'étranges fantômes d'une guérilla pourtant achevée depuis des années, Colin Niel déploie plusieurs fils narratifs, d'autant plus captivants que l'on pressent qu'ils vont se rejoindre tôt ou tard, et réserve de belles surprises au lecteur. Si le milieu du récit accuse une baisse de rythme assez conséquente, l'auteur enchaîne heureusement sur un retournement de situation totalement bluffant, pour une dernière partie pleine de suspense menée pied au plancher.
Pas de doute, sous la plume de Colin Niel, la Guyane est définitivement une terre de polar à ne pas manquer !
Dès le début, le lecteur est plongé au coeur du mystère et suit une piste, puis une autre, et au fur et à mesure qu'il découvre les personnages, les pistes s'enchevêtrent comme les lianes de la forêt amazonienne, l'ambiance moite de la Guyane s'instille peu à peu dans le récit.
Tout au long de l'histoire, on s'attache aux personnages à leur histoire et à leur environnement. La Guyane est extrêmement bien décrite, ainsi que les événements méconnus des années 80-90, l'évolution de sa population, les conditions économiques et politiques. Ce roman est parfaitement documenté sans jamais perdre le fil de l'intrigue policière et sans jamais que les descriptions ne prennent le pas sur l'action.
J'ai passé toute mon enfance en Guyane et je me suis plongée avec bonheur dans ce livre, j'y ai retrouvé plein de souvenirs, plein de termes et de petits détails enfouis dans ma mémoire.
L'intrigue est très bien ficelée, quand vous découvrez les personnages, vous ne pouvez plus lâcher le livre sans savoir ce qu'ils vont devenir.
J'ai reçu ce livre dans le cadre de l'opération #ExplorateursDuPolar.
Guyane, Saint Laurent du Maroni. Le jeune Clifton Vakansie, se sentant invincible grâce à la protection de l'Obia, est en fuite, soupçonné de meurtre. À ses trousses, le major Marcy, Créole grande gueule, un peu border line. Il est forcé de faire équipe avec le capitaine Anato, Ndjuka aux yeux jaunes, calme, sérieux, obstiné, à la recherche de ses origines.
À travers ce thriller, l'auteur, Colin Niel, nous plonge dans la complexité de la Guyane, petit bout de France perdu en Amérique du Sud, coincé entre le fleuve Maroni, frontière avec le Suriname et le fleuve Oyapock, frontière avec le Brésil. L'histoire se déroule sur fond de trafic de drogue et des conséquences de la guerre civile au Suriname dans les années 80 sur la Guyane, entre multiculturalisme, moiteur du climat, rituels, sorcellerie...
Ce livre est un véritable voyage.
J'ai eu la chance de vivre 3 ans dans ce département malheureusement trop méconnu et souffrant du mythe de "l'enfer vert". J'ai retrouvé dans ce roman des sensations, des images, les bruits de la forêt, les odeurs, les couleurs, les oiseaux...
Je ne connaissais pas l'histoire du Suriname et ses répercussions sur la Guyane et j'ai beaucoup apprécié l'Histoire dans l'histoire.
L'écriture est vivante, très visuelle (peut-être parce que j'ai reconnu certains lieux), rythmée.
Les personnages sont très attachants et illustrent bien le contexte guyanais: l'inadéquation de la constitution française face à la complexité de ce département, les difficultés de la jeunesse, les inégalités sociales, culturelles, la situation géographique....
Le suspense est prenant et efficace. J'avais lu le 1er roman de Colin Niel et j'ai retrouvé avec plaisir le troublant capitaine Anato.
Pour conclure, j'ai beaucoup aimé ce livre dont la Guyane est l'un des personnages principaux, mystérieuse et fascinante.
"Putain, c'est beau quand même..." (page 151)
Continuant cette tradition assez française du polar un poil politique, Colin Niel nous embarque en Guyane, lointain territoire dont on ignore beaucoup de choses ( moi tout du moins...). Loin de Cayenne, l'intrigue se situe à Saint Laurent du Maroni, au bord du fleuve Maroni qui fait office de frontière naturelle avec le Suriname, ancien colonie néerlandaise. Dépaysement garanti donc avec son climat tropical, sa population mélangée aux nombreuses ethnies vivant dans une partie de France où le taux de chômage atteint 23 %. Et dans cet univers où la précarité rime avec délinquance, nous suivrons les pas de trois policiers ( en fait deux, le troisième ayant été viré lors d'un épisode précédent, il n'a plus que l'espoir de pouvoir gagner un peu sa vie avec son activité de détective). Ils ont fort à faire ses trois hommes. on a retrouvé un jeune gars assassiné dans un fossé. L'autopsie montrera que c'est une mule, bourrée de cocaïne ingurgitée sous forme de gélules, venant du pays voisin et en partance pour la métropole. Un réseau de drogue, un politicien sans doute véreux, un passé pas si lointain qui va soudain refaire surface sont les principaux ingrédients de ce polar de presque 500 pages.
L'intrigue démarre doucement, l'auteur prenant le temps d'installer ses personnages en adoptant un récit choral simple et bien mené. Les personnages, relativement nombreux, permettent de tresser un décor assez circonstancié de la Guyane française, avec ses us et ses coutumes et sa position idéale de rampe d'expédition, non pas de fusées, mais de coke. C'est aussi pour lui l'occasion de glisser un rappel historique sur la région avec le génocide survenu au Suriname en 1986 qui a fait traverser le fleuve à toute une population traumatisée qu'il a fallu héberger puis intégrer celle qui n'a pas voulu retourner au pays une fois la paix signée. ( heu, personnellement, ce n'était pas un rappel mais une information, il y a ainsi des guerres civiles qui ont du mal à se frayer un chemin dans nos médias ...ou alors je l'avais occulté...).
Si la première partie se consacre surtout à tisser les bases d'une enquête aux apparences assez banales, la suite du roman va nous prouver que le lecteur a été enfumé, car, en accélérant le rythme, en enchaînant les rebondissements, "Obia" va prendre le virage du bon suspens haletant qui va faire tourner les pages avec ferveur.
Ecrit simplement mais efficacement, "Obia" allie thriller et informations sur une région française sans doute méconnue. Loin d'être une publicité sponsorisée par l'office de tourisme guyanais, le roman sera le plaisant compagnon d'un agréable moment de lecture.
"Colin Niel remporte le prix des lecteurs Quais du polar/20 minutes pour son roman Obia, paru au Rouergue ("Rouergue Noir"). Le livre se déroule en Guyane et raconte les aventures de trois jeunes hommes pris dans le double piège des cartels de la cocaïne et des revenants de la guérilla perdue de la fin des années 80, quand des milliers de réfugiés se pressaient sur les rives du fleuve Maroni. Les lecteurs y retrouvent l'énigmatique capitaine Anato et l'ancien gendarme révoqué Pierre Vacaresse, les personnages des deux précédents romans de Colin Niel, Les hamacs de carton (2012) et Ce qui reste en forêt (2013)."
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