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Voici le roman de Habiba, femme libre.
Habiba est née dans le Maroc des années cinquante. Lycéenne, elle s'enhardit et se met à arpenter sa ville, Marrakech. Elle se promène place Jeema el-Fna avec des camarades, dont Taoufik. Habiba et Taoufik tombent amoureux l'un de l'autre, la vie est belle, ils se découvrent, vont au cinéma, ils font des projets, ils attendent tout l'un de l'autre.
Jusqu'au jour où les murs se dressent, où la famille, la tradition, l'enferment, elle, la femme. Couverte d'opprobre, Habiba est mariée de force à un tanneur.
Pourtant elle se relèvera et, avec une force peu commune, elle construira son destin, imposant sa liberté. Elle qui avait subi la soumission de sa mère, elle transmettra à ses filles le courage et l'espoir.
Portrait d'une femme exceptionnelle, le roman est aussi celui du Maroc. My Seddik Rabbaj nous mène tout au long du livre dans les rues d'Essaouira, de Safi, mais surtout de sa ville bien-aimée, Marrakech.
My Seddik Rabbaj est romancier et vit à Marrakech ; j'ai déjà eu le bonheur de le lire dans son superbe roman précédent Le lutteur. Dans ce dernier, il faisait le portrait d'un jeune homme doué pour la lutte, don qui allait le sortir de sa misère. Dans Nos parents nous blessent avant de mourir, le romancier parle des femmes de son pays. Les hommes n'ont pas le beau rôle, usant et abusant de leur droit de décider de la vie de leurs épouses, filles ou sœurs. Dès les premières pages, on sent la différence entre les droits et les devoirs des hommes et des femmes au Maroc en 1950, mais aussi de nos jours. La femme est soumise à son mari et même à la famille d'icelui lorsqu'elle s'installe chez lui. C'est ce qu'apprendra Habiba dès la semaine qui suit son mariage, elle avait été protégée jusque là par une grande sœur et un grand frère aimants. "Son rôle était d'égayer les jours de son homme, d'être la nuit un objet de soulagement et le jour un accessoire de fantaisie qu'on exhibait avec ostentation pour montrer qu'on était important, qu'on était capable d'avoir à ses côtés une jeune et belle femme." (p.84)
Malgré cette oppression, les femmes marocaines sont omniprésentes. Ce sont elles qui transmettent. Grâce à elles, les hommes peuvent vivre. En écrivant cela, j'ai la sensation d'enfoncer des portes ouvertes, et puis finalement pas tant que cela, lorsque j'entends encore autour de moi des femmes se plaindre du manque de participation de leurs conjoints aux tâches ménagères, à l'éducation des enfants...
My Seddik Rabbaj écrit un roman profondément féministe qui parle de femmes rebelles qui pourtant ont grandi comme les autres dans des familles modestes avec l'éducation courante. Des femmes qui osent relever le défi de l'égalité sans pour autant nier leur féminité et leur amour des hommes. Son livre est fort, sans temps mort, il parle aussi de l'histoire du Maroc, de Marrakech et d'Essaouira. Je ne connais pas le Maroc, je le découvrirai volontiers et notamment ces deux villes, mais à ma façon, pas à celle des tour-opérateurs. Je veux aller chez les gens, les rencontrer. Bon, revenons à ce très beau roman, vif, dynamique, emmené par des femmes volontaires. My Seddik Rabbaj est un raconteur d'histoires, l'un de ceux dont on ne peut pas lâcher les livres. Ce roman tombe en plus pile dans une période où l'on parle beaucoup d'égalité des sexes, de respect de la femme. Je vous le conseille ardemment. Et quel titre !
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