M. Bruno Testa nous livre un roman, « Nos années glorieuses », qu’on sent autobiographique, et où, sous le nom du narrateur Ugo, il nous raconte son enfance et le début de son adolescence, dans une cité ouvrière de la plaine du Forez, Saromain.
Nous y croiserons sa grand-mère, « l’Andogne »,...
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M. Bruno Testa nous livre un roman, « Nos années glorieuses », qu’on sent autobiographique, et où, sous le nom du narrateur Ugo, il nous raconte son enfance et le début de son adolescence, dans une cité ouvrière de la plaine du Forez, Saromain.
Nous y croiserons sa grand-mère, « l’Andogne », son père, son frère, sa mère, ses deux sœurs, et tout le quartier des émigrés italiens, arrivés en France après-guerre. On y découvre un quotidien simple, loin des fracas du monde, dans les années cinquante. Les maisons de pauvres, leurs jardins, le lavoir, les jeux des enfants, les petites boutiques, les réunions autour d’un café, à la veillée le dimanche, où l’on joue à la belote, les parties de pétanque, les salons de coiffure, où l’on va s’apprêter avant d’aller au bal, la « Vogue », où l’on prendra sa cuite, le cinéma tenu par le curé, l’arrivée de la télé, l’élevage des lapins, et bien d’autres détails remplis de nostalgie de ce monde pas si lointain mais déjà disparu. On se prend à le regretter parfois, mais aussi à se dire à d’autres moments (les ravages de l’alcool, le patriarcat dans ce qu’il a de plus abject) que notre monde de maintenant a tout de même évoluer vers du « mieux ».
Le récit est bien écrit, simplement, de courts chapitres efficaces et qui nous emplissent de cette ambiance d’un monde qui n’est déjà plus là, mais dont on a vécu les derniers moments, où qu’on a entendu raconté (comme c’est mon cas) lors de réunion familiale où les oncles et les tantes se souviennent de leur enfance, des cigarettes P4, des bêtises inavouables, des raclées et des bagarres avec les copains, ou du poids parfois bien lourd des traditions et de l’honneur d’une famille et de sa réputation.
Au final, un témoignage efficace baigné d’une douce nostalgie, sans tomber dans le pathos ou dans l’insupportable « c’était mieux avant ».
Ton commentaire me donne envie de le relire...après...celui-ci, je l'ai abandonné.