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« Prenez une profonde inspiration, soufflez, et suivez ma voix, désormais, vous êtes noir, un noir de l'Alabama dans les années cinquante. Vous voici en Alabama, capitale : Montgomery. Regardez vous, votre corps change, vous êtes dans la peau et l'âme de Claudette Colvin, jeune fille de quinze ans sans histoire. Depuis toujours, vous savez qu'être noir ne donne aucun droit mais beaucoup de devoirs... » Seulement, le 2 mars 1955, dans le bus de 14h30, Claudette Colvin refuse de céder son siège à un passager blanc. Malgré les menaces, elle reste assise. Jetée en prison, elle décide de plaider non coupable et d'attaquer la ville. Avant elle, personne n'avait osé et ce jour marque le début d'un itinéraire qui mènera Claudette Colvin de la lutte à l'oubli.
Noire est l'histoire de cette héroïne de quinze ans, toujours vivante, et presque méconnue. Noire est le portrait d'une ville légendaire, où se croisent Martin Luther King, pasteur de vingt-six ans et Rosa Parks, couturière de quarante ans, pas encore Mère du mouvement des droits civiques. Noire est le récit d'un combat qui dure encore contre la violence raciste et l'arbitraire.
Tout le monde connaît Martin Luther King. Tout le monde connaît Rosa Parks. Mais qui connaît Claudette Colvin? Peu de personnes et pourtant elle a eu son rôle à jouer dans l'abolition de la ségrégation dans le sud des États-Unis. Le pari de Tatiana De Montaigne est de rendre hommage à cette jeune fille qui, comme Rosa Parks, refusa un jour de céder sa place dans le bus à une personne blanche et qui fut arrêtée pour cela.
J'ai profondément aimé le choix narratif de l'interpellation à la 2e personne du pluriel, incluant le lecteur et donnant vie à Claudette Colvin, la matérialisant même sous nos yeux et ainsi la sortant de l'ombre de l'histoire.
Ce livre m'a également plu parce qu'il reprend bien les problèmes liés à la ségrégation et permet d'épouser le point de vue d'une personne noire et ce sans faux-semblants.
J’ai aimé que l’auteur nous interpelle et nous mette dans la peau de Colette Colvin. Ce procédé est intéressant par nous faire entrer dans l’histoire. J’aurai cependant aimé que Tania de Montaigne joue encore plus le jeu car ce mode est parfois abandonné. (J’ai eu l’impression d’être interpellée certains moments mais pas sur la totalité du livre).
J’ai apprécié les faits historiques sur la lutte pour les droits civiques. Je ne connaissais pas Colette Colvin et j’ai apprécié en savoir plus sur elle. L’auteur va à l’essentiel, le style est agréable. J’ai aimé les portraits de ces femmes qui se sont dressées contre la ségrégation et qui ont joué un rôle très important à cette époque. J’ai trouvé juste que l’auteur s’intéresse à une des personnes qui ont été oubliées et pas seulement aux protagonistes les plus connus. Personne n’a parlé de Colette Colvin, car elle ne correspondait pas à une certaine image qui aurait permis que la communauté noire se reconnaisse à travers elle.
Elle nous rappelle que s’il y a eu des avancées concernant la reconnaissance des droits de la population noire, rien n’est jamais totalement acquis.
J’ai trouvé qu’il était difficile de s’attacher au personnage de Colette car le récit contient beaucoup de faits mais très peu d’émotions. L’héroïne du livre est par moment absente, effacé par Martin Luther King et Rosa Parks. Est ce voulu par l’auteur ?
J’ai aimé la fin de ce livre qui nous montre la vision de l’auteur qui se veut optimiste.
C’est un livre nécessaire et accessible qui permet de nous rappeler pour ne pas oublier. C’est une lecture qui me fut très agréable, j’ai dévoré le livre en une soirée. Ce livre fait réfléchir sur le respect de la diversité de chacun et la tolérance.
Mon avis sur cet essai est assez mitigé.
C’est évidemment un témoignage nécessaire sur « la vie méconnue de Claudette Colvin » et surtout sur le contexte de son histoire.
Malheureusement, en refermant le livre, nous nous rendons compte que nous ne la connaissons finalement pas. Nous aurions aimé mieux connaître cette adolescente, que son portait et son caractère soient approfondis. L’ouvrage reste à la surface des choses et des évènements alors que cette période de l’histoire américaine est passionnante.
Cet ouvrage a cependant un mérite, celui de nous relater des faits du quotidien qui sont devenus des faits historiques.
L’engagement et la dévotion de ces personnes qui, en mettant leur vie en danger, poursuivaient leur quête d’un monde meilleur est toujours nécessaire, salutaire, quelle que soit l’époque.
L’épilogue est remarquable et nous prouve que si les choses évoluent, nous sommes encore loin de la société que les personnes des années 50 avaient tant désirés.
Le défaut de ce livre, en fin de compte, est sa concision, omettant peut-être des détails qui lui auraient donné une plus grande consistance littéraire.
Mais peut-être que ce n’était tout simplement pas le but de l’auteure….
Noire est un essai très intéressant sur la vie de Claudette Colvin jeune fille noire de 15 ans condamnée pour avoir refusé de céder sa place dans un bus à Montgomery en Alabama.
Le destin méconnu de cette jeune fille est révélée par l’auteur qui nous retrace sa vie avant cet évènement puis les conséquences de cette condamnation jusqu’à ses 75 ans car Claudette Colvin est toujours en vie. L’auteur fait un parallèle avec la condition d’homme de couleur aujourd’hui en évoquant l’actualité au début et à la fin de son livre.
Elle démontre la force et l’importance de la ségrégation dans le Sud des EU, la persistance du racisme et des stéréotypes, clichés racistes sur les noirs à la Jim Crow. Elle développe son propos autour des exemples connus de Rosa Parks, Jo Ann Gibson Robinson deux autres figures des mouvements des droits civiques. Elle montre à travers ces exemples féminins comment les femmes ont fait évoluer les choses. Elles ont appelé au boycott et tenu tête au système ségrégationniste et permis son abolition. A l’inverse le portrait des hommes est moins flatteur, quelques uns surnage, l’avocat qui va défendre ses femmes Gray, Martin Luther King et ED Nixon. J’ai appris énormément en lisant ces pages avec l’analyse critique et parfois ironique de l’auteur.
Elle démontre aussi comment une légende s’est crée autour de Rosa Parks et les conséquences loin d’être idyllique de ce combat, l’isolement, l’exil vers le Nord pour les 4 femmes qui ont osé dire non. Elle décrit aussi la position d’infériorité de la femme dans les années 60 et l’éclipse de leurs histoires pendant longtemps. Enfin, elle réhabilite la figure de Claudette, oubliée de l’histoire dès 1955 puis à nouveau figure de proue dans le procès qui déclarera la ségrégation dans les bus illégale.
L’identification, les détails, les références aux témoignages font une plongée saisissante dans cette époque récente. Elle donne à réfléchir sur le racisme et l’intériorisation de celui-ci. A travers les nombreuses anecdotes, on comprend mieux ce système et ses injustices. Les références et l’enquête de l’auteur sont particulièrement intéressantes, elle est très bien documentée.
L’auteur s’implique et commente son récit, alterne avec des éléments biographiques, ce qui est très intéressant. On se sent révolté, découragé parfois par ce système inhumain. Peiné aussi pour Clodette pas assez bien pour devenir un symbole et mise à l’écart. Le style est fluide et agréable. Un livre à découvrir d’urgence pour comprendre ce qu’être noire signifie dans les années 1960. Prenez un ticket et découvrez le destin de ces femmes qui ont changé l’histoire.
A retrouver sur le blog http://eirenamg.canalblog.com/archives/2015/09/19/32651038.html
Avec Noire, Tania de Montaigne nous livre un constat déchirant sur la situation du peuple noir dans l'Alabama des années 1950. Mais pas seulement. Revenant encore quelques décennies en arrière et poussant l'analyse jusqu'à nos jours, les faits parlent d'eux-mêmes. " Il faudrait être aveugle pour ne pas voir que pour cent reculs il y a mille avancées. " Tout le livre repose sur cette dichotomie : les progrès contre les retours en arrière, les injustices dénoncées et jugées qui en créent d'autres encore.
L'histoire est celle de Claudette Colvin, native de Montgomery, Alabama. Un jour de mars 1955 et alors que la ségrégation bat son plein, cette jeune fille de quinze ans refuse de céder sa place de bus à un blanc. Pourtant, les règles sont claires : lorsque la partie réservée aux blancs dans les transports est pleine, la première rangée de la partie réservée aux noirs doit laisser sa place aux autres voyageurs. Mais ce jour-là, quelque chose pousse Claudette Colvin à lutter contre cette injustice. Les faits sont portés devant le tribunal et pour la première fois, la jeune fille plaide non coupable et assigne la ville en justice. Ce pourrait être le début du Mouvement pour les droits civiques mais Claudette Colvin voit sa juste rébellion se transformer en humiliante punition. Alors que dans sa ville vivent Rosa Parks, Jo Ann Gibson Robinson et Martin Luther King, pas encore les héros qu'on connaît, Claudette Colvin ne renverse pas l'histoire, elle n'en sera qu'un élément instrumentalisé. Définitivement salie par un scandale d'adultère, enceinte malgré ses seize ans, Claudette Colvin tombe dans l'oubli après avoir ouvert des portes pour la justice pour lesquelles personne ne la remerciera.
Avec Noire, Tania de Montaigne nous invite à une lecture empathique. On voit l'histoire de Claudette Colvin comme à travers des jumelles. L'écriture est rugissante, la douleur vibrante et tout ceci contribue à faire de ce livre un retentissant réquisitoire contre des injustices encore présentes, contre des préjugés qui ont la peau dure. Ce n'est pas seulement de la naissance de deux figures du Mouvement pour les droits civiques dont parle Tania de Montaigne. À travers cette histoire de femmes, les premières à s'être révoltées, les premières à avoir tenu tête aux lois, Tania de Montaigne met le doigt sur une autre vérité : les hommes ont éclipsé les femmes dans cette lutte. Si le mouvement a uni tout le monde, les figures marquantes ont été des hommes. Reléguées au rang de Mère, Rosa Parks n'a ni plus ni moins été qu'une image de la lutte contre la ségrégation. La parole fut donnée aux hommes. Par cette analyse, Tania de Montaigne témoigne des luttes intestines qui se créent au sein même d'un mouvement commun. Le problème demeure toujours le même, insoluble : en luttant contre une injustice, une autre se créé.
Agréable à lire, Noire est une chronique très synthétique aux échos à la fois actuels et personnels. Ici, Tania de Montaigne ne sanctifie pas ceux qui ont eu à la fois l'image de héros et de martyr mais s'enfile dans les coulisses de cette époque pour y découvrir et mettre en lumière les pionnières du mouvement, des femmes peu connues ou oubliées. Mais voilà un petit point négatif : on aurait aimé une étude encore plus approfondie sur cette période incontournable de l'histoire, sur ces femmes courageuses car, à sa belle manière, Tania de Montaigne aurait su leur rendre un hommage plus grand encore.
De la fin de la ségrégation raciale en Alabama, on retient le nom de Rosa Parks, mais c'est à une très jeune fille nommée Colette Colvin que l'on doit le boycott des bus de la ville, les premières manifestations et surtout l'émergence d'un jeune pasteur noir, Martin Luther King.
Colette, bien jeune et bien naïve se retrouve enceinte, et n'a pas la respectabilité nécessaire,, ni l'âge et encore moins l'expérience de syndicaliste de Rosa Parks. Ses pairs oublieront vite Colette, et c'est Rosa que l'on a toujours dépeint comme une pauvre ouvrière souffreteuse (ce qui était faux, mais bon pour l'image) qui bénéficiera de funérailles nationales il y a une dizaine d'années.
C'est cette injustice que veut réparer l'auteur en tirant le lecteur par le bras avec une belle énergie mais parfois aussi avec une certaine agressivité, mais tout cela donne un document particulièrement attachant.
Méconnue et pourtant initiatrice d'un grand mouvement anti ségrégationniste, Claudette Colvin a été évincée, rayée de l'Histoire au profit d'une Rosa Parks ou d'un Martin Luther King. Son jeune âge, sa situation, étant jugés trop peu représentatifs, c'est malgré tout par son courage et sa détermination que les lois américaines ont pu être remises en cause au sortir de siècles d'esclavage et de racisme. C'est un beau portrait de femme que dresse Tania de Montaigne en nous faisant entrer dans la peau de son personnage, de quoi faire réfléchir face aux caricatures encore existantes au 21ème siècle, les choses avancent, certes, mais il reste encore des montagnes à soulever pour atteindre une vraie égalité.
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