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Paris. Un immeuble ancien avec une cour pavée. Cinq étages. Fin de semaine calme. Si ce n'est que... Que la grosse fête au quatrième chez ces trentenaires bien dans leur époque tourne mal. Qu'au premier, un des deux Lettons de passage dans la capitale a pris un éclat de grenade GLI-F4 dans le dos et saigne comme un boeuf. Que l'homme du deuxième qui a accueilli une sans-papiers ne rêve que de la baiser. Que la belle étrangère sait particulièrement bien calmer les ardeurs des hommes qui se croient tout permis. Que le jeune du cinquième connaît tout des horreurs commises par le salaud du deuxième et qu'il ne va pas en rester là. Que l'importateur de pistaches qui habite au troisième a pris une balle dans la tête. Mais qui pourrait affirmer que dans ce nid de vipères l'amour ne pourrait pas éclore ?
Distrayant
Un vieil immeuble, une cour pavée, des appartements, une fête, une fuite d'eau qui passe d'étage en étage ... et quelques drames. Voilà comment pourrait on résumer ce roman.
On passe d'un appartement à l'autre, en suivant la fuite d'eau et au fil de cette descente on fait connaissance avec les habitants et quelques bribes de leurs histoires. ça va vite très vite, on passe d'un personnage à l'autre pas le temps de s'ennuyer seulement celui de se perdre.
J'ai trouvé ce roman "too much" il se passe vraiment trop de choses, l'histoire dans l'histoire dans l'histoire ... comme une accumulation de faits divers dans un seul lieu maudit.
Pas le temps de faire connaissance avec les personnages, c'est un tourbillon d'évènement où l'on finit par ne plus savoir qui est qui.
En effet c'est noir, dynamique, ça se lit vite mais ...
Remarque liminaire qui ne sert sans doute à rien, mais que je ne peux m'empêcher de noter : inévitablement, dans des genres différents et sans faire de comparaison, ce roman m'a rappelé Le Syrien du septième étage de Fawaz Hussain, la vie dans un immeuble parisien où se croisent des gens d'origines diverses et surtout le numéro 11 de la rue Simon-Crubellier dans le chef d’œuvre de Georges Perec, La vie mode d'emploi. Mais aussi Fenêtre sur cour... C'est fort de ses images que j'ai écrit cette recension.
Jacques Bablon continue son exploration des couleurs après Trait bleu, Rouge écarlate, Nu couché sur fond vert, Jaune soufre. A chaque fois, personnages et histoires différentes, l'auteur a une imagination débordante. Pour Noir côté cour, j'ai été séduit dès le début. Jacques Bablon a une idée de génie, celle de nous faire faire connaissance avec les habitants de l'immeuble en suivant une puis plusieurs gouttes d'eau qui partent d'une fuite de la chasse d'eau d'un appartement pour s'immiscer dans chacun des autres. Fascinant, j'ai adoré. "Le joint en fibre a fait son temps, l'eau commence à passer entre l'écrou de 17 et le collet battu de l'extrémité du tube de cuivre alimentant le réservoir. Il est presque minuit quand une première goutte d'eau tombe sur le parquet. [...] Une flaque s'est formée à côté des WC. Les lames du vieux parquet de chêne ne sont plus jointives, l'eau s'infiltre dans les fentes. Il est deux heures du mat' quand les premières gouttes commencent à suinter sous les lames et se perdre dans l'épaisseur du plancher." (p.7 et 9)
Et la suite est tout aussi bonne. Scénario impeccable : les petits détails laissés ça et là prennent sens quelques pages plus loin. Tout s'emboîte parfaitement. Dans cet immeuble où les habitants se croisent et se saluent, certains sont plus liés que d'autres par les fameux secrets que j'évoquais plus haut.
Lire Jacques Bablon, c'est un peu comme écouter une chanson de Georges Brassens : tout paraît simple, mais chaque mot est choisi, pesé et réfléchi et tout coule admirablement. L'auditeur ou le lecteur se laisse porter avec délectation. Il écrit au plus juste, ses romans noirs sont courts et denses. Ses personnages sont atypiques, des voisins, des connaissances, des gens qu'on peut croiser quotidiennement. Ce sont les situations qu'ils traversent qui sont moins ordinaires, mais tout cela est narré de manière assez légère qui ne donne pas de sensation de stress ni d'angoisse.
Cinq romans de Jacques Bablon lus et chroniqués, cinq excellents moments.
Je me suis laissée totalement captiver par ce roman à étage si j’ose dire qui n’est pas sans rappeler la structure de « 8 femmes » ou encore « Les femmes du sixième étage ». L’action se déroule principalement dans un immeuble parisien de cinq étages, dans mon imagination je visualisais un appartement Haussmannien avec cour intérieure et étonnamment sans gardien. L’auteur nous propose une galerie de personnages étonnants, à chaque étage on fait connaissance avec le ou les locataires. Sa description d’une fuite d’eau traversant verticalement l’immeuble est particulièrement originale et donne à l’immeuble une identité. On va suivre ainsi des « tranches de vie » des uns et des autres, apprendre à connaître leur préoccupations, leurs habitudes, leurs vilains petits secrets. Croyez moi vous n’êtes pas au bout de vos peines. Il faut dire que dans le genre vicieux, on ne pouvait rêver mieux. Certains habite dans l’immeuble depuis longtemps, s’y sont mariés, on eu des enfants, d’autres sont là au hasard d’une location. Bizarrement celui qui m’a le plus touché est le petit jeune qui vit sous les combles dans une petite chambre de bonne et qui n’a comme vue que la courette intérieure. L’auteur nous dresse deux portrait de femmes terrifiants aussi bien l’une que l’autre. Ce qui m’a plu dans ce livre c’est le souci du détail et de vérité des personnages qui trouvent tous leur place sous la plume énergique et jouissive de l’auteur. Il faut dire que le roman n’est pas épais alors en faire une intrigue passionnante en 176 pages c’est déjà un challenge réussi. Un livre qui se lit d’une traite, on passe d’un personnage à l’autre, en découvrant leur travers, leur façon de voir la vie, de répandre la mort, une vraie belle découverte. Apparaît enfin le policier chargé de l’enquête, un inspecteur pas comme les autres qui donne une touche de glamour inattendue à un récit joyeusement noir. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2020/10/23/38557535.html
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