Des découvertes littéraires pleines d'émotions et de promesses
"Je voulais qu'il change. Qu'il s'en sorte. Qu'il arrête de voler et qu'il devienne champion olympique. Je rêvais. Je refusais de voir une réalité que pourtant il ne me cachait pas. " De chaque côté du parloir de la prison, deux hommes se dévoilent. L'un, Mathieu Palain, est devenu journaliste et écrivain alors qu'il se rêvait footballeur. L'autre, Toumany Coulibaly, cinquième d'une famille de dix-huit enfants, est un athlète hors normes et un braqueur de pharmacies. Champion le jour, voyou la nuit : il y a une " énigme Coulibaly " que Mathieu Palain tente d'éclaircir autant qu'il s'interroge sur lui-même. " L'enfermement, l'amitié et la délinquance, pourquoi certains s'en sortent et d'autres pas. J'ai longtemps tourné autour de ces obsessions. Et puis j'ai rencontré Toumany. "
Des découvertes littéraires pleines d'émotions et de promesses
“Ne t'arrête pas de courir”, raconte la vie de Toumany Coulibaly, grand sportif et délinquant. Il a passé sa jeunesse en Essonne. Le sport, c'est sa vie. Ce n'est pas un mauvais homme, mais il ne peut s'empêcher de voler, c'est une vraie addiction qu'il ne contrôle pas du tout !
Alors régulièrement il se retrouve en prison pour de multiples cambriolages, bien qu'en parallèle, il soit champion de France dans sa catégorie.
Pourquoi ne peut-il pas se contrôler ? D'où lui vient ce besoin d'adrénaline dès qu'il enfile une cagoule pour braquer pharmacies ou supermarchés ?
Mathieu Palain est Journaliste et écrivain. Fasciné par le parcours incroyable de l'athlète, il lui demande la permission de le rencontrer afin d'en avoir plus sur lui. À travers ses confidences, alors que tout semblait les opposer, petit à petit s'installera une certaine intimité dans cette histoire vraie !
Plus qu'un journaliste, à travers les parloirs, et avec les proches de Coulibaly, Mathieu a presque le rôle d'un psychologue ou d'un grand frère, en l'aidant de son mieux et finalement, c'est une véritable amitié va lier les deux hommes.
Un “face-à-face” passionnant, plein de vie et enrichissant à tous les niveaux.
Si certains romans nous paraissent vrais, c’est simplement parce qu’ils le sont. Lorsque Mathieu Palain, journaliste free-lance, rencontre Toumany Coulibaly, athlète de haut niveau, une complicité se crée. Ils échangent, se confient et tentent de comprendre la vie du médaillé olympique emprisonné pour vols. Quand l’un raconte son histoire, l’autre attend d’en écrire une nouvelle.
Toumany Coulibaly est certes un être complexe, instable et fragile, mais il est tout le contraire de ce livre. La force brute de cette plume réside dans le style vivant et palpitant, très proche de celui d’Emmanuel Carrère.
Entre piste d’athlétisme, parloir et tribunal, l’histoire nous entraîne et nous questionne :
Toumany Coulibaly court-il pour briller ou pour échapper aux policiers ?
@lecturesauhasard
« Cher Monsieur Palain,
On a presque le même âge, on a quasiment grandi au même endroit, dans l’Essonne.
Moi qui n’y connaît rien à l’athlétisme, le hasard a voulu que j’ouvre ton livre en plein championnat d’Europe. Pendant que mon mec hurlait depuis le canapé sur le millième qui nous a couté la victoire, je parcourais tes lignes et découvrais Toumany Coulibaly, champion le jour, braqueur la nuit.
J’ai été touchée par l’histoire de cet athlète capable du meilleur comme du pire, incorrigible à bien des égards, sensible mais trouble, incapable de résister à l’envie de tout foutre en l’air. Parce que sinon, ce serait trop facile…
J’ai aimé votre tête-à-tête, votre relation qui se densifie au fil des pages.
J’ai aimé la sincérité du propos, surtout lorsqu’elle finit par mordre l’objectivité.
400 pages lues comme un 400 mètres. Moi aussi, j’ai démarré trop vite, j’ai ralenti dans les derniers mètres (la faute aux lactiques sans doute), puis j’ai passé la ligne d’arrivée avec beaucoup d’émotion. »
Mi-docu, mi-roman, c’est l’histoire d’un journaliste qui, chaque mercredi, rencontre un champion de France d’athlétisme incarcéré à Fresnes pour multiples braquages.
Amateur de sport ou non, cela va vous plaire.
Mathieu Palain est journaliste mais d'abord un jeune homme qui a vécu en banlieue. La même banlieue que Toumany Coulibaly, ils ont une base commune de référence. Le lien est simple et immédiat. Le début du livre (la moitié) est consacrée à ce lien, à l'histoire de Toumany, puis progressivement, l'angle choisi glisse vers Mathieu lui même et ses expériences.
J'ai aimé cette mise en parallèle et cet angle fluctuant qui nous emmène quelquefois un peu loin de Toumany pour mieux y revenir.
J'ai peut-être trouvé le début un peu long, un peu bavard tandis que la seconde partie me semble parfaitement rythmée.
Je me suis attachée à chaque personnage même secondaire. Il n'y a aucun jugement, sur rien, sur personne, juste des faits, des émotions, c'est ce qui rend le livre vraiment riche et rend le lecteur pleinement actif.
J'ai aimé, j'ai appris des choses, j'ai ressentis des émotions. L'exercice est, de mon point de vue, réussi.
On peut lire sur la quatrième de couverture: " C'est l'histoire d'un athlète qui a choisi de gâcher sa vie. "
Je ne suis pas certain que Toumany Coulibaly ait "choisi " de gâcher sa vie.
Voici ce qu'il écrit:
" Ma vie est parsemée de signes. J'ai mis du temps à les comprendre. Aujourd'hui la course évite que la prison me ronge, qu'elle me transforme en vrai taulard. Elle me donne du sens, une direction à suivre. Chaque foulée que je fais me rapproche de la sortie. C'est mon oxygène. Mon espace de liberté."
Parce qu’il a y a une dizaine d’année, il a rencontré aux États-Unis Dewey Bozella, un afro-américain condamné pour un meurtre qu’il n’a pas commis mais qui lui a coûté vingt-six ans de sa liberté, parce qu’une jeune fille qu’il a connu enfant devenue activiste de l’ETA a été incarcérée pour terrorisme, parce que son père était éducateur de la PJJ, Mathieu Palain s’est intéressé très tôt à l’environnement carcéral. Alors, quand il a lu dans la presse que l’athlète Toumany Coulibaly qui a son âge, qui a grandi quasi au même endroit que lui, qui a été champion de France du 400 m en salle en 2015, purgeait une peine pour cambriolages, Mathieu Palain a voulu en savoir plus. Il a donc écrit au champion. Un an après, ce dernier lui a répondu. S’en est suivi deux ans de parloir. Deux années au cours desquelles ils ont parlé à cœur ouvert.
Ne t’arrête pas de courir est le fruit de vingt-quatre mois d’échanges et de l’enquête qu’a menée l’auteur afin de tenter d’éclaircir pourquoi un sprinter courrait le jour, volait la nuit, doublé d’une réflexion sur l’enfermement. L’idée que des juges puissent encore voir la prison comme une solution le révolte. Au-delà du cas Coulibaly, il s’interroge sur ce qui fait que certains s’en sortent d’autres pas.
Ne t’arrête pas de courir est un livre passionnant à plus d’un titre. Il apporte un éclairage sur la personnalité de Toumany Coulibaly, ce champion d’athlétisme d’origine malienne, cinquième d’une fratrie de dix-huit enfants, au père absent, aux deux mères toujours en couche. Coulibaly a commis son premier vol alors qu’il n’avait que six ans. Il reconnaît être insaisissable. Il veut tellement plaire aux autres, exister, qu’il ne sait pas dire non, même s’il sait que ça va le mettre dans des histoires. Il est faible Coulibaly. Il a des pulsions incontrôlables. Il vole des téléphones, braque des pharmacies. Comme il n’aime pas la violence, qu’il ne se bat pas, il n’a pas basculé dans le grand banditisme. Mais il a le vol compulsif. Dès qu’il quitte la piste de course, il part voler. C’est plus fort que lui. Multirécidiviste, rien ne semble pouvoir l’arrêter. Ni son séjour au Mali, ni sa femme, ni la naissance de ses enfants, ni le sport à haut niveau. Reste la prison. Après avoir effectué un travail sur lui et bénéficié d’un suivi psychologique, Coulibaly en est certain, il veut maintenant s’en sortir. Il veut se réinsérer, trouver un emploi de comptable, devenir un bon père de famille et après, s’il le peut encore, courir.
Mathieu Palain l’écrit, « Il ne faut jamais s’arrêter de courir. C’est au bout du chemin qu’on trouve la liberté ». Celui de Toumany Coulibaly a commencé le mardi 16 février 2021. Ne t’arrête pas courir, cours Coulibaly, cours !
Le second livre de Mathieu Palain est un document très éclairant, passionnant et surtout qui donne de l’espoir.
https://the-fab-blog.blogspot.com/2022/03/mon-avis-sur-ne-tarrete-pas-de-courir.html
Qui est Toumany Coulibaly ? Vous connaissez peut-être ce nom, au moins ce qu'on a pu en lire dans les journaux, entre deux faits divers. C'est ainsi que Mathieu Palain découvre son histoire, alors qu'il parcourt la presse quotidienne : « le 22 février 2015, quelques heures après avoir remporté le titre de champion de France du 400 m, Toumany Coulibaly ne sabre pas le champagne [...] il pose sa médaille sur la table de la cuisine, attrape une cagoule et rejoins quatre complices pour cambrioler une boutique de téléphones portables »
Etrangement touché par cette histoire, Mathieu Palain qui n'a que 6 mois d'écart avec Coulibaly, qui a grandi dans le même coin de banlieue, décide de lui écrire une lettre, à Fresnes. Coulibaly est en prison pour différentes affaires, et il pourrait y rester jusqu'en 2023.
Naît alors une amitié spontanée et sincère, entre l'athlète-braqueur et le journaliste, des entretiens, des SMS, des visites au parloir. Palain nous raconte sans jugement Coulibaly, son enfance, son talent incroyable pour la compétition, les gens qui croient en lui, ceux qu'il a déçus, le gâchis de sa carrière, ses récidives incompréhensibles. Toumany, lui, continue à courir, à s'entraîner à la dure, dans les couloirs bondés de Fresnes, et le lecteur est partagé entre la compassion et l'envie de le secouer, et puis l'espoir d'une vie meilleure, bientôt.
Mais le texte devient passionnant quand, à partir de ce récit de vie brûlée, le journaliste cherche à comprendre ce qui résonne en lui, le bouscule et l'interpelle. Il y déploie également une réflexion intéressante sur la justice, sur les prisons et la détention, la vie dedans, l'après, dehors. Un document plein d'humanité et de révolte, dans lequel Palain touche à l'intime avec élégance. Et il me donne envie de découvrir le premier texte de l'auteur "Sale gosse".
« Il ne faut jamais s'arrêter de courir. C'est au bout du chemin que l'on trouve la liberté. »
Je dois être restée un peu adolescente car fascinée par les bad boys mais celui-ci a
une valeur très particulière.
D’abord le titre qui donne tout de suite le temps, on a presque envie de lire ce roman
à voix haute du début à la fin, de zapper la ponctuation et de se laisser glisser dans la
vie et dans la parlure de Mathieu Palain. « Ne t’arrête pas de courir » résonne comme
un mantra, un moyen d’avoir de l’emprise sur sa vie à quand une on a une vie qui ne
cesse d’empirer. Toumany Coulibaly, va donc donner à l’auteur des leçons de vie à
travers le parloir, pourquoi lui et pas nous ? Quelles fées doivent se pencher au-dessus
d’un berceau pour se faire un nom loin des rubriques de faits divers ? Un second
roman qui donne clairement envie de lire le 3ème opus très vite
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