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Ne plus ultra ; Dante et le dernier voyage d'Ulysse

Couverture du livre « Ne plus ultra ; Dante et le dernier voyage d'Ulysse » de Jean-Louis Poirier aux éditions Belles Lettres
Résumé:

Ulysse et ses compagnons franchissent les Colonnes d'Hercule et s'aventurent sur l'Océan, au delà de Gibraltar, vers l'inconnu, en quête de l'expérience inouïe du « monde sans habitants » . Ils disparaitront corps et biens, leur navire emporte´ par un tourbillon.
Prenant appui sur la relation... Voir plus

Ulysse et ses compagnons franchissent les Colonnes d'Hercule et s'aventurent sur l'Océan, au delà de Gibraltar, vers l'inconnu, en quête de l'expérience inouïe du « monde sans habitants » . Ils disparaitront corps et biens, leur navire emporte´ par un tourbillon.
Prenant appui sur la relation que Dante donne de cet événement au Chant XXVI de l'Enfer, l'essai avance un questionnement dans plusieurs directions.
À côté d'une problématique de la mémoire et de la transmission, directement rattachée au poème de Dante, le destin d'Ulysse amène à interroger l'en treprise même d'explorer le monde , avec les interdits qu'elle ne cesse a` la fois de braver et de susciter , mobilisée de l'intérieur par des pulsions qui n'accèdent pas toujours a` la lumière mais aussi de l'extérieur par la présence insistante de recoins inaccessibles dans un monde de moins en moins hospitalier.
De la` des analyses très diversifiées, portant non seulement sur l'expression allégorique, qui désigne déjà l'inconnu enfoui au coeur de la langue et métaphorise au fond toute exploration, mais sur la cosmologie aussi, la géographie, et l'histoire ; sur le désir de savoir, sur ses dérives, sur la curiosité´ .
Enfin, en retravaillant, avec Blumenberg, le thème de la non-fiabilité´ du monde, l'auteur ouvre la voie a` un approfondissement qui conduit´ encore a` interroger quelques métaphores décisives, en particulier celles relevant de la navigation et du naufrage . En un champ a` la fois métaphysique, historique et éthique, parfois théologique, il dégage les réquisits premiers d'une possible découverte du monde et de dessiner ce qu'en termes phénoménologiques on pourrait définir comme une archéologie de l'exploration du monde. Bref, il décrit la figure singulière, historique et concrète, que prend dans l'espace terrestre le partage du connu et de l'inconnu, ce partage même qui oppose le « monde habite´ » et le « monde sans habitants » , et que déstabilise radicalement, au début des Temps modernes, l'irrésistible fièvre qu'a l'homme de connaître son monde.

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