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C'est en effectuant des recherches sur le célèbre couturier que la journaliste Justine Picardie découvre par hasard le passé héroïque de la soeur de ce dernier. Inspiratrice très chère au coeur de Christian Dior, elle a en effet rallié, dès 1940, les rangs de la Résistance au sein de l'un des premiers réseaux de France. Quatre ans durant, la jeune femme expérimentera la clandestinité, active dans la lutte contre l'occupant en Provence puis à Paris. Dénoncée, elle est arrêtée en 1944 puis transférée rue de la Pompe dans la tristement célèbre annexe parisienne de la Gestapo, véritable antichambre de l'enfer. Catherine Dior y sera longuement torturée avant d'être déportée à Ravensbrück avec tant d'autres prisonnières politiques. Durant ces mois d'absence, rongé d'inquiétude, son frère remuera ciel et terre pour la retrouver... À travers la vie de «Miss Dior» - tel est le surnom donné à Catherine -, Justine Picardie retrace le destin des Françaises qui résistèrent au péril de leur vie. Dans un récit saisissant de réalisme, elle offre une plongée vertigineuse dans le milieu de la mode parisienne, tombé entre les mains de l'ennemi et fréquenté par le gratin de la Collaboration. Une histoire vraie de courage et d'héroïsme. Avec des photographies de Cecil Beaton, Margaret Bourke-White, Robert Doisneau, Willy Maywald et André Zucca.
L'auteur a mené une enquête précise pour nous livrer un récit qui décrit l'horreur de la guerre, de la collaboration, de la folie des nazis et à l'opposé lunivers de la mode, la féminité, l'élégance.
Un très bon livre
http://encreenpapier.canalblog.com/archives/2021/12/06/39250525.html
Comme le dit le résumé du livre, c’est en faisant des recherches sur Christian Dior que Justine Picardie est tombée sur Catherine la sœur préférée du grand couturier. Quand elle a vu que cette dernière avait été résistante puis déportée en Allemagne, l’auteure s’est dit qu’il aurait été dommage de ne pas sortir cette muse de l’ombre pour mettre en avant son vécu, et plus particulièrement son action lors de 1939-1945. Je salue l’intuition de l’auteure, car de mon point de vue je confirme qu’il aurait été dommage de ne rien dire. En effet, mue par son intérêt pour cette femme, Justine Picardie a donné aux lecteurs le portrait courageux d’une femme discrète, secrète, mais forte, tout en lui permettant dans le même temps, d’en découvrir un peu plus sur une Histoire tristement sinistre de la capitale avec l’annexe de la Gestapo rue de la Pompe.
Bien évidemment, je n’ignore pas que les gens de la Gestapo n’étaient pas des enfants de chœur, mais ignorant tout de cette annexe, c’est avec effroi et une curiosité historique certaine que j’ai lu ces pages, fruit d’une minutieuse enquête où la mort, la torture, la folie, la collaboration, ont permis les pires atrocités. Épluchant les enquêtes, les procès, Justine Picardie nous donne effectivement une suite d’évènement qui vous met le cœur au bord des lèvres, tout en expliquant en parallèle le système de fonctionnement de la « bande à Berger » qui réunit escrocs, psychopathes, maîtres chanteurs, assassins et qui sévit dans Paris sous l'occupation.
Mais ne s’arrêtant pas à la rue de la Pompe, la journaliste a également retracé la capture de Catherine en prison, puis la déportation en Allemagne où l’attende comme beaucoup d’autres : le travail forcé, les sévices, les marches de la mort. Cependant, là aussi le livre dépasse très vite le sujet Dior pour sortir de l’ombre toutes ces héroïnes et victimes du système de fonctionnement nazi. Apparaît alors et à côté du travail forcé et des mauvais traitements, les petites résistances, la solidarité… qui a défaut de sauver tout le monde a permis à ces femmes de supporter le fardeau plus facilement. Bref, c’est plusieurs pans de l’Histoire que l’auteure rappelle au souvenir du lecteur.
Bien sûr, si ce livre parle de la déportation, de la rue de la Pompe, et même des procès qui ont suivi où j’ai découvert que les industriels allemands comme BMW et Siemens n’ont été que peu inquiétés, car il fallut bien relancer l’économie européenne et lutter contre le communisme. Ces pages racontent également le côté plus doux de la vie de Catherine. Sa passion pour les fleurs, ses liens qui l’unissent à son frère, etc. Il va alors en ressortir le portrait d’une femme discrète, cultivant des goûts simples.
Évidemment à côté de cela, Justine Picardie n’oublie pas son premier sujet de recherche, à savoir Christian Dior. En ce qui concerne le couturier, elle nous parlera de tout ce qu’il a entrepris pour sauver sa sœur de la déportation, de sa courte expérience en tant que marchand d’art car la famille fit faillite, de son essor dans la haute couture, de ses amis comme Lucien Lelong qui s’est battu pour laisser à Paris la haute couture que les allemands voulaient transférer en Allemagne, etc., etc.
Bref, n'ayez crainte, Christian Dior n'est pas oublié de ce livre, et j'ai pris autant de plaisir à lire sa vie que celle de sa sœur.
Pour résumer ce livre, c'est un ouvrage passionnant même pour une personne comme moi qui se fout de la mode comme de l’an 40. Cette approche de la famille Dior m'a permis d’en apprendre plus sur l’occupation et la vie des femmes en déportation. Seul bémol à cette somme de travail, je me serais bien passée des quelques confidences de l’auteure sur sa vie. Mais je chipote, car ça reste un livre passionnant à lire.
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