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"La lame vrombissait comme un essaim de guêpes en colère. Personne pour le chasser. Il avança. Chercha du regard un morceau de bois à lui offrir.
Les appels de sa mère se rapprochaient. Si elle le trouvait ici, il serait bon pour une fessée. Il devait se dépêcher. Là ! Près de l'établi, quelques planches. Une petite ferait l'affaire. Il se penchait sur le bois abandonné quand on le saisit sous les aisselles. Il serra les dents dans l'anticipation de l'impact sur ses fesses. Il n'y eut pas de claque. On le projeta en l'air, droit sur la lame qui hurlait sa faim."
Un thriller pour les adeptes de la noirceur de l'âme humaine dans un gouffre de tristesse, de soumission et d'absence d'avenir. Situé dans les années deux mille dans les Vosges, au fin fond d'une vallée sombre et froide, s'élève une scierie plongée sous les frondaisons tourmentées de résineux et couronnée d'épais brouillard.
Bon, le décor est planté ! Le côté humain : une petite entreprise familiale au bord du gouffre financier, régie par deux frères qui maintiennent à flot celle-ci et par conséquent l'avenir de la famille. Mais cette existence se double d'activités troubles pour le moins, de trafics répréhensibles par la loi ; que corroborent le règne de l'autoritarisme, de l'avilissement de la morale : une famille de la France profonde.
L'action : ce microcosme est perturbé par l'arrivée d'un frère et de sa femme enceinte dans une parodie d'entente cordiale. En effet, désargenté, sans avenir, ils essayent de s'intégrer mais un fort sentiment de rejet limite l'intégration par cette famille éminemment asociale. Mais pas le choix pour eux, pas d'autres solutions dans l'immédiat...
Dès le départ, l'atmosphère lourde suggère rapidement que les mœurs dissolues des membres
vont provoquer de profonds conflits, d'autant que tous connaissent les travers de chacun mais ne dit mot, encore et toujours les non-dits, voire les secrets de famille. L'engrenage est en marche : les coups bas, les bagarres et les exactions s'enchaînent rapidement et m'obligent à poursuivre sans halte, les chapitres courts de ce récit.
Une simplicité de l'écriture mais dotée d'un suspens sans anicroche, sans temps mort, et parcourue d'une ambiance délétère m'obligent à en connaître rapidement le dénouement. Un roman où le temps est suspendu pour voir évoluer tous ces personnages envoûtants dans cet univers d'ensorcelantes forêts, où règnent l'inconnu et le mystère.
Pour une raison obscure, Eric a été rejeté par sa propre famille à l’âge de cinq ans et confié aux soins de sa tante d’Annecy. Il fait un retour aux sources, vingt ans plus tard, sans le sou et accompagné de sa jeune épouse (Elise) qui est sur le point d’accoucher … Mais pas sûr du tout qu’ils soient les bienvenus dans cette famille fruste et peu accueillante, au coeur de cette scierie laissée à l’abandon.
Elise et Eric vont très vite se rendre compte qu’ils ont vraiment eu tort de quitter Annecy ! Dans ce trou perdu des Vosges, ils vont se retrouver – pour leur plus grand malheur – aux prises d’une petite « communauté » aux moeurs inquiétantes, un milieu de dégénérés …
L’auteur n’y va vraiment pas « avec le dos de la cuillère » ! C’est glauque, ça sent « la France profonde » à plein nez … Bref, « âmes sensibles : s’abstenir » ! … Le style est sec voire brutal, sans la moindre trace d’empathie … Je tenais toutefois à savoir comment se terminait cette intrigue qui avait si mal commencée : je vous laisse deviner … Vous n’allez pas être déçus ! (Bon, j’avoue que j’avais déjà un doute sur leur « secret de famille » concernant Eric …)
Pas de travail, ni d’argent, avec Elise, sa femme enceinte, Éric est contraint de retourner dans ses Vosges natales. Mais la scierie familiale, qui tourne au ralenti, est tout, sauf un doux cocon. Eric avait quitté une famille rude suite à un accident où il avait perdu une main, le voilà qui doit retrouver sa mère, ses deux frères avec femmes et enfants, et son oncle. Loin de toute civilisation, enclavée dans la montagne, la famille vit en autarcie sous la férule de l’ainé, Léo. Les secrets de familles sont aussi lourds que les portes qui se ferment. Sous les sapins rien n’est gratuit. Et quand ses recherches d’emploi ne donnent rien, Eric se voit obligé à accepter l’inévitable, travailler avec ses frères et leurs magouilles.
L’atmosphère de Mauvaise Main, m’a immédiatement projeté en arrière. Vers Les Grandes Gueules. Celles de 65, de Robert Enrico, avec Bourvil et Lino. Rien n’a changé. Le temps s’est arrêté au cœur des forêts des Vosges. Les hommes sont rudes, rustres et prêts à tout pour survivre, même au pire. Pourtant le parallèle s’arrête là. Gilbert Gallerne signe ici un huis-clos à l’extérieur. Lu d’une traite, ce roman bien noir, à l’écriture sèche et directe brosse un joli panier de salauds, avec un ainé ignoble à souhait. Gallerne réussit à instaurer un malaise prégnant tout au long du roman. La tension est palpable, la terreur familiale suinte de sous chaque grume. Certes il y a ce qu’il faut de tendresse et d’amour, mais la peur et la tyrannie prennent le dessus. Après, Sous terre personne ne vous entend crier, Gilbert Gallerne prouve, s’il en était besoin qu’il est un grand auteur de romans noir.
Des chapitres courts, une écriture nerveuse pour raconter ce retour en famille où l'accueil espéré tourne au cauchemar.
De la froideur autour de l'arrivée du fils parti 20 ans plus tôt à la révélation des plus lourds secrets, le cheminement se fait dans la violence de ces campagnes retirées où les coups et les humiliations sont les seuls moyens de communication. Les femmes sont soumises, les enfants filent droits, les pères sont tout puissants alors quand Elise arrive dans cette scierie, essaie de comprendre le fonctionnement ou de faire changer les choses, le semblant d'équilibre se rompt.
Les faits s'enchaînent à une vitesse folle, les personnages sont malheureusement crédibles et chacun a une place bien définie. Ces quelques semaines dans une scierie des Vosges font froids dans le dos et personnellement j'aime bien ça.
Eric avait cinq ans quand il a quitté la scierie des Vosges pour vivre avec sa tante, après l'accident qui lui a coûté une main. Au chômage, c'est un peu la mort dans l'âme qu'il décide de rejoindre le berceau familial pour tenter de s'en sortir. Son arrivée avec sa femme jette un froid glacial, dangereux, vertigineux...
Ce roman nous plonge au cœur de la ruralité et de la misère sociale avec une conviction profonde et sans appel. Ce que l'on y goûte, ce que l'on y ressent ne s'apparente en rien à l'image bucolique et paisible que l'on s'en fait.
Dès le début de cette aventure, Eric et sa femme Elise, enceinte de quelques mois, s'immergent dans une ambiance familiale pesante et inhospitalière. On perçoit la noirceur sous les non-dits, le vice sous les apparences. C'est la violence, l'intimidation qui hiérarchisent cette tribu, de manière totalement injuste et immuable. Et pourtant, la présence d'Eric dérange, ébranle et soumet à une vérité et une confrontation aussi cruciale que terrifiante.
L'écriture est crue, ciselée : elle nous saisit jusqu'à la moelle. Nous nous attachons à des personnages sensibles, fragiles, tandis que nous en haïssons d'autres pour leur caractère grossier, informe et despotique. On se sent prisonnier de mœurs sauvages, qui salissent et phagocytent tout sur leur passage. L'engrenage en marche, rien ne semble là pour l'arrêter... Les secrets s'évanouissent sous les aveux blessants, cinglants et irrattrapables.
Un huis clos étouffant, cauchemardesque, aliéné. Gilbert Gallerne ne badine pas, il ouvre un passage, tranche à vif et capture définitivement votre intérêt. A lire de toute urgence !
Qui a dit qu'il ne se passait rien dans les campagnes d'ici et d'ailleurs ? Décidément le polar rural qui dépote à le vent en poupe ... après les malfrats de père en fils des Appalaches ( Bull Mountain, Brian Panovich ), après les voyous loosers déglingos du fin fond de l'Ardèche ( Ma Vie sera pire que la tienne, Williams Exbrayat ) ou encore après le déchirant Gus des Cévennes ( Grossir le ciel, Franck Bouysse ) ... voici la famille autarcique des Vosges qui vit sous la coupe d'une brute épaisse, une famille aux moeurs primitives, sauvages, sordides, une famille dans laquelle on vous nettoie au jet d'eau froide devant tout le monde , où un oncle tripote ouvertement à table sa nièce sans que personne n'ose réagir. Affreux, sales et méchants, mais pas que.
A côté du personnage monolithique du frère tyran, l'auteur fait émerger des personnages intéressants et nettement plus complexes : la mère, un bloc polaire beaucoup trop taiseux pour n'avoir rien à cacher ; la belle-fille Elise, dopée par sa grossesse puis maternité, l'élément perturbateur qui va tout faire exploser ; Ludovic, le neveu révolté qui veut apprendre, lire, faire des études.
Gilbert Gallerne a un vrai talent pour créer une ambiance lourde, poisseuse en mode huis clos oppressant, sa plume est précise et sèche, efficace pour servir le propos. le scénario est implacable; dès les premières pages, on sent bien que l'office du tourisme des Vosges ne va pas plussoyer, mais qu'importe l'auteur nous emmène dans des recoins de l'intrigue qu'on n'avait point soupçonné.
Bravo aux éditions French Pulp qui publie des polars / romans noirs qui ont du chien, du culot, de la singularité et du peps !
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