Les meilleurs albums, romans, documentaires, BD à offrir aux petits et aux plus grands
Le personnage qui a inspiré Inside Llewyn Davis, le film des frères Coen,
Grand Prix du jury au festival de Cannes 2013 ; sur les écrans le 6 novembre 2013.
Il a laissé son nom à une rue de Manhattan ; il était le gourou des guitaristes de sa génération ; il a enregistré une trentaine d'albums entre 1958 et 2002 ... et vous ne le connaissez pas.
Dave Van Ronk, le " chanteur blanc à la voix noire ", a pourtant incarné durant plusieurs décennies, le folk américain le plus exigeant aux yeux des meilleurs, à commencer par Bob Dylan, qui prit quelques leçons avec lui et lui " emprunta " la version la plus célèbre de " The House of the Rising Sun ". Ce livre est un événement : écrit par un musicien aussi modeste que grande gueule, il est le récit du New York folk des années 1950 à 1970. À l'opposé de l'autobiographie trafiquée d'une vedette aigrie, il retrace avec malice et franc-parler le parcours d'un amoureux du jazz passant par le blues avant de devenir le virtuose d'une musique par essence collective (entre " folks ", on propose une phrase et une mélodie que chacun répète et modifie). Dès l'adolescence, Van Ronk adopte l'atmosphère de vie de bohème qui règne à Greenwich, quartier où se réfugient alors intellectuels, artistes, activistes divers et gauchistes. Il s'initie à la marijuana, vit de bric et de broc, bataille contre les Beatniks, envoie promener Albert Grossman, enregistre des premiers albums catastrophiques, hante la scène du Gaslight Café et rencontre les grands noms du blues et de la folk qu'il contribuera amplement à façonner.
Avec l'art du conteur qui a fait sa légende, il révèle ainsi les débuts chaotiques de Bob Dylan, Joan Baez, Tom Paxton, Gary Davis, Simon et Garfunkel, Mississippi John Hurt... et tant d'autres. Ami généreux ou insupportable puriste, il se fait constamment piller et ne s'en plaint jamais ; même quand il reste dans l'ornière, à dépendre de contrats mesquins. Loser ? Au-dessus de la mêlée, Van Ronk fait surtout figure d'incorruptible.
C'est en tout cas dans cet esprit que Joel et Ethan Coen ont conçu le personnage principal de leur film, Inside Llewyn Davis, dont l'odyssée s'inspire de celle de Dave Van Ronk.
La publication de cette (auto-)biographie dans une traduction française va de pair avec la sortie en salle du dernier film des frères Cohen : « Inside Llewyn Davis » dont le personnage principal s'inspire de l'artiste folk Dave Van Ronk au sein de la scène musicale du Greenwich Village du tout début des années 60, avant l'arrivée de Bob Dylan.
La postérité se souvient de lui surtout pour avoir été celui qui modernisa la façon de jouer la vielle chanson traditionnelle, « The house of the rising sun ». Cette chanson que Bob Dylan enregistra pour son premier album sans lui demander son consentement et que les Animals, en 1964, rendirent populaire dans une version folk-rock. C'est oublier qu'il fut l'un des fers de lance du revival folk dans les années 50 avec des gens comme Pete Seeger. Van Ronk se destinait tout d'abord à jouer dans un orchestre de jazz traditionnel avant de découvrir le fingerpicking, cette façon de jouer à la guitare avec les doigts, alternant corde de basse et accords. À partir de ce moment il rejoignit la scène folk qu'il considérait auparavant comme assez pauvre musicalement. Les moyens de gagner sa vie avec cette musique étant rares, il se décida de s'engager dans la marine mais lorsqu'il était bien décidé à partir pour de bon, le vol de son portefeuille le contraignit à rester et continuer les concerts dans les cafés. L'engouement pour la folk vint assez tardivement à la fin des années 50, l'argent afflua enfin.
Van Ronk se considère lui-même comme un puriste de la folk, la folk consistant uniquement à réinterpréter de vielles chansons traditionnelles. Du moment où l'on innove en composant de nouveaux morceaux, ce n'est selon lui plus de la folk. Il oublie vite qu'une musique qui n'évolue pas est une musique qui se meurt tant elle est figée dans le temps.
Dans la partie où il évoque Dylan, on sent qu'il garde une petite rancœur à son encontre même si son affection pour lui reste intacte et qu'il ne regrette pas ces quelques années passées en sa compagnie.
Ce que Dave Von Ronk voulait avant tout, ce n'est pas nous raconter ce que fut sa vie, mais retranscrire le plus fidèlement possible ce qu'était le Greenwich Village durant cette période et c'est plutôt réussi.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
Les meilleurs albums, romans, documentaires, BD à offrir aux petits et aux plus grands
Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
L’écrivain franco-vénézuélien Miguel Bonnefoy poursuit l’exploration fantasmagorique de sa mémoire familiale...