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« Chut... Maman dort... » C'est ce que diront Angélique, cinq ans, et sa petite soeur Bérangère, trois ans, aux pompiers qui viennent d'enfoncer la porte d'entrée de la maison. Les fillettes vivent depuis une dizaine de jours livrées à elles-mêmes. La factrice, intriguée de voir la boîte aux lettres s'emplir de prospectus, a fini par donner l'alerte. Les secours découvriront le corps de la mère à l'étage, dans sa chambre. Sans vie. Dans le village, c'est la stupéfaction. Les petites, elles, doivent continuer à vivre.
Six ans plus tard, Angélique, l'aînée, est occupée à grandir auprès de sa soeur, à retrouver le sourire dans une famille d'accueil. Pourtant, le souvenir de leur mère est là, lointain, insaisissable, une mère inachevée qui renaît par bribes dans le cahier que remplit Angélique, le temps d'un été, celui de la résilience.
Angélique, 5 ans et Bérangère, 3 ans sont découvertes par les secours alors qu'elles sont seules, livrées à elles-mêmes, depuis une dizaine de jours, alors que leur mère, qui les élève seule, est morte dans sa chambre. Nous les retrouvons six ans après, alors qu'elles ont été placées chez Jeanne et François, qui leur offrent amour et stabilité. Suivies par un psychologue, elles essayent de ne pas perdre le souvenir de leur mère, de se reconstruire.
Le roman est structuré en trois parties, avec chacune leur narrateur. La première partie, la découverte du drame par les secours, est relatée par les témoins; chacun donne une version correspondant au rôle qu'il a joué (la factrice, la secrétaire de mairie, le directeur d'école, deux pompiers et la pédopsychiatre); chaque témoignage complète les autres, par touches successives. La deuxième partie nous décrit, à travers la voix d'Angélique, la vie des deux petites filles six ans après et de l'empreinte qu'a laissée le drame sur chacune d'elles. La troisième partie donne la parole à l'homme qui a acheté la maison du drame, il y a six ans, et qui reçoit la visite d'Angélique, désireuse de se retrouver là où elle a vécu avec sa mère et sa petite sœur.
Ce qui est particulièrement émouvant, c'est l'amour des deux sœurs l'une pour l'autre, Angélique, essayant à tout prix de protéger sa petite sœur, lui faisant croire, en particulier, que "maman dort", Émouvants aussi les efforts d'Angélique pour que sa mère ne s'efface pas, pour qu'elle soit à leurs côtés, les accompagne en dépit de son absence. Émouvants, enfin, l'amour et la compréhension dont fait montre la famille d'accueil. L'écriture simple, fluide laisse s'exprimer les émotions; le ton est juste, sans pathos.
En revanche, j'ai trouvé la fin du roman abrupte, sans lien véritable avec le cœur du roman, comme si l'auteur n'avait pas su comment finir son récit et comment quitter ses personnages. Dommage.
Elles étaient deux, deux petites filles, dans une maison fermée, seules depuis une dizaine de jours. Lorsque les pompiers ont forcé la porte, l’aînée, six ans, leur a dit :
« Chut ! Maman dort ».
Elles apprendront à grandir avec les quelques souvenirs, les images qui s’effacent. Mais inévitablement viendront les questions. Et l’impétuosité de revenir sur place. De constater aussi que les lieux ont changé, à moins qu’ils aient été modifiés par l’imagination.
Le récit est poignant, mais suffisamment digne pour ne pas être un vain tire-larme .
Ce premier roman d’un auteur qui jusque là avait consacré sa plume à la jeunesse, offre aussi un récit de sa genèse, de façon fort adroite.
Lecture très addictive, d’autant que le texte et court et n’en rajoute pas.
160 pages Lattès ! 8 janvier 2024
Quand Michel Le Bourhis s’appuie sur un fait divers pour en faire un roman, cela donne un récit plein d’humanité, de sensibilité et d’espoir.
Un roman choral qui raconte l’enfance d’Angélique et de Bérangère, deux fillettes retrouvées livrées à elles-mêmes, dans la maison de leur mère, morte depuis une dizaine de jours.
Tour à tour, la parole est donnée à chacune des personnes qui sont intervenues lors de cette macabre découverte. Puis elle va se centrer sur ces deux petites filles qui vont grandir en famille d’accueil.
J’ai adoré cette histoire qui nous mène de l’horreur vers la lumière.
J’ai adoré la construction, en tiroirs, de cette histoire, jusqu’à former un tout harmonieux, précis, où chaque détail trouve sa place.
J’ai adoré cette fin, dont je ne vous dévoilerai rien.
Un roman qui se focalise sur la vie dans un hameau de la campagne française, un texte émouvant, qui se lit d’une traite, où les attentes du lecteur changent au fil des pages. Un roman qui met en lumière la force réparatrice des mots, et met en scène des personnages lumineux et bons. Et ça fait un bien fou de savoir qu’il en existe.
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