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« C'est sur mon bureau qu'échouent les dossiers dont personne ne veut, les cadavres qui ne feraient pas lever un sourcil à un gratte-papier des chiens écrasés, les victimes anonymes des crimes d'après boire, les vies gâchées pour rien, les destins lacérés des assassins et de leurs victimes confondus dans la même misère, dans la came, dans le vice, dans les jalousies morbides carbonisant des générations entières au fond d'un taudis en bordure de la Nationale. » Ce bureau, c'est un cagibi, un placard dans une aile à moitié désaffectée du commissariat de Bastia, où ce policier corse a échoué, après la critique de trop contre ses supérieurs, la bagarre de trop avec ses collègues. Pourtant sa carrière dans la police avait bien démarré : 7 ans dans la banlieue parisienne à la brigade des stups puis une mutation à la police judiciaire de Bastia la ville où il a grandi. Mais très vite, il a été déçu, écoeuré par les ordres des chefs, les affaires oubliées volontairement, les arrestations arbitraires, la corruption, les magouilles quotidiennes. Il travaille seul à présent, sur des affaires mineures en apparence. Comme celles du meurtre d'Hakima, 5 ans et de sa mère Khadija. Ce policier va chercher partout le coupable, comme il cherche partout la vérité .Une enquête, le temps d'un été pluvieux. Le portrait d'une île loin des clichés et des visions de carte postale où se croisent élus, voyous, braqueurs et assassins, travailleurs immigrés, continentaux en mal d'une existence qu'ils espèrent plus douce. Le policier sillone la ville : des bars pourris aux lotissements à des kilomètres de la mer, des bidonvilles installés près des autoroutes aux villas des beaux quartiers. Il ne cessera jamais de chercher.
Ce roman noir écrit par un journaliste est sans nul doute parfaitement documenté. Ici, la Corse, pluvieuse, battue par les vents est le décor d'un roman noir , d'une double enquête policière conduite par un flic solitaire au bout du rouleau. On est bien loin des clichés sur l'île de beauté. Se côtoient voyous, flics véreux, hommes d'affaires corrompus, femme mystérieuse. Au centre, le capitaine, figure d'anti héros, alcoolique et ne pouvant vivre avec ses fantômes du passé se démène pour trouver la vérité et mettre sous les verrous les auteurs des crimes. L'auteur sait nous poser une ambiance, faire rebondir les enquêtes jusqu'au dénouement. L'écriture est ciselée, les descriptions sont précises. Un polar pour les amateurs du genre avec un héros qui garde un passé non dévoilé. A retrouver dans de nouvelles aventures.
victime des rivalités en diffrents services de l ile , le heros de Malamorte s est retrouvé seul occupant d un placard joliment appelé bureau des homcides simples
ceux dont les victimes n interessent personne, surtout pas ses chefs obnubilés par les nationalistes et le terrorisme. Bref , des meurtres impulsifs , gratuits , commis par des " rien du tout ". les quelques meurtres de routine auxquels il est confronté votn toutefois reveler une toile de fond ccomplexe ou s entremelent comme toujours la politique , les affaaires et le grand banditisme
des liens qu Albertini, correspondant du monde depuis des annees en Corse , incarne a travers une galerie de personnages secondaires bien campés , tou prisonnier a divers degrés d un systéme qu ils ont tellement intégré qu ils n imaginent pas meme plus qu une autre façon de vivre est possible
Tout commence par un drame à Bastia : un homme a abattu sa femme et sa fille à coup de chevrotine avant de retourner l’arme contre lui. Le policier, à qui l’affaire est confiée, va refuser de croire à la culpabilité de cet homme et mener une enquête parallèle. Magouilles entre hommes d’affaires, truands et fonctionnaires corrompus seront-ils au cœur de ce sombre fait divers? Avec ce premier roman, le plume affûtée d’Antoine Albertini dévoile son don pour les descriptions. Il pose un regard sans concession sur la Corse d’aujourd’hui, loin des cartes postales. Mais ce polar n’évite pas l’écueil des caricatures et peut tomber dans quelques clichés (sont-ils vraiment des clichés ?). Un bon roman pour tous les fans de polars. Un plus pour ceux qui connaissent Bastia et ses environs, qui prendront plaisir à reconnaître les lieux cités (et parfois les personnages...). A lire rapidement avant qu’un réalisateur ne s’empare de ce super scénario ! .
La Corse est un endroit que je souhaite visiter depuis de nombreuses années, pour la richesse de ses panoramas aux couleurs multiples, une faune et une flore très riches, de belles plages. Pourtant, ce polar « Malamorte » qui y prend ses quartiers là-bas, ce n’est pas un paysage, digne des plus belles cartes postales, qui y est conté, assombri par une pluie constante.
Les magouilles et la main-mise par la mafia sur l’île de Beauté ne sont des secrets de polichinelle pour personne. L’auteur, Antoine Albertini les ressuscite alors que les médias entretiennent une certaine omerta.
Tout commence par le meurtre d’une fillette et de sa mère par le père de famille qui aurait raté son suicide. C’est au BHS, le bureau des affaires simples d’un flic alcoolique, mis au ban du commissariat de Bastia que cette affaire va atterrir. En plus de cette enquête, les meurtres et viols de femmes viennent s’y ajouter.
J’ai apprécié que l’auteur présente cette double intrigue face à un flic sillonnant Bastia loin des sentiers battus, écoeuré par le système et rejeté par ses pairs. Anti-héros par excellence sans nom ni prénom, c’est son instinct et non les fricotages qui lui permettront de remplir à bien à sa mission. Pour certains lecteurs, ils y trouveront des clichés du genre, mais cela ne m’a pas ennuyée outre mesure.
Le fait d’écrire la trame à la première personne du singulier, plus rare en matière de littérature policière, pour cet obscur capitaine permet de rentrer plus profondément dans le récit et aussi une identification à son personnage.
L’ambiance est très sombre, voire glauque aux tréfonds des manipulations politiques. Cela engage de nombreux personnages et il faut faire attention de ne parfois pas s’y perdre.
C’est un polar à l’ancienne qui se lit bien. Chantages et trafics vous mèneront dans cette Corse, battue par les vents et les pluies. Le suspens est bien présent et ce n’est qu’aux dernières pages que se dévoile le dénouement que je n’avais pas vu venir. Ce livre est en fin de compte prometteur.
Ce livre fait partie de la sélection d’avril 2020 en lice pour le Prix des Lecteurs des éditions du Livre de Poche, catégorie « Polar ».
La Corse donc, du côté de Bastia. Deux affaires qui semblent n'avoir aucun point commun et qui forcément en ont un : un chef d'entreprise dans la bâtiment qui tue femme et fille avant de tenter de se suicide + une randonneuse assassinée sur un sentier isolée. Deux affaires a priori "mineures" qui vont déclencher une pagaille monstre dans toute l'île.
Le point de départ est classique mais le cadre corse est un terreau fertile pour le polar, surtout que l'auteur, s'il réutilise les clichés corses attendus ( scandales immobiliers, tensions politiques, corruption, règlements de compte, xénophobie etc ), il sait aussi très bien les contourner pour proposer une vision à la fois réaliste et vivante, mélancolique même. Car on sent l'amour de l'auteur pour la Corse, on sent à quel point il la connaît. le choix de placer son enquête au coeur de l'hiver, sous un déluge, est très pertinent pour créer un ambiance poisseuse fort à propos.
Si l'enquête est bien mené, ménageant le suspense, ne dévoilant le lien entre les deux affaires que tardivement, ce que j'ai le plus apprécié, c'est le personnage principal, narrateur anonyme. Il coche les cases de l'enquêteur borderline désabusé typique des polars hard-boiled, mais il a ce quelque chose en plus qui lui permet de se démarquer de ces confrères.
Placardisé suite à un pétage de plomb ( légitime certes ... ), il se voit attribuer le BHS, le Bureau des homicides simples : des affaires « peau de balle » dont tout le monde se contrefout, un bureau cagibi, des collègues ouvertement moqueurs ... Mais voilà, il a un flair pas possible, n'a rien à perdre. Et il régale le lecteur de sa faconde tour à tour truculente, poétique ou grossière même. Un borderline bavard et non taiseux, c'est assez jouissif et permet de passer un très bon moment de lecture .
« C'est James Ellroy sur l'île de Beauté » dixit L'Obs, c'est ce qui est indiqué sur la couverture du Livre de Poche ... Très exagéré, hein, non ce polar ne joue dans la catégorie poids lourd, mais ce premier roman est réussi et prometteur.
Comme le lecteur Aurélien dont la critique précède la mienne, je suis ennuyé au moment de donner un avis sur Malamorte.
Pour ne pas faire un copier/coller de sa critique, je dirai pour ma part que le style fluide et alerte d'Antoine Albertini a été la très bonne surprise de ce roman. Le personnage principal, enquêteur désabusé et empli d'un cynisme réjouissant colle parfaitement au caractéristique de la plume de l'auteur, et c'est l'atout principal de ce roman. Heureusement, car en dehors de cela, on se retrouve avec une double intrigue assez convenue et des personnages assez caricaturaux. Je tempère avec des "assez", car j'ai tout de même le sentiment qu'il y a là une volonté de l'auteur. Pour mieux faire ressortir l'ambiance poisseuse de la Corse sous la pluie, loin de la carte postale touristique, M. Albertini a mis une bonne dose de clichés dans les personnages de son récit.
Au final, c'est une semi réussite. D'un côté, le style épouse parfaitement la noirceur des situations, et de ces personnages habités par la vengeance, le ressentiment, et par dessus tout une soif sans fin d'argent et de clinquant pour oublier leurs états d'âmes et leurs misères, d'un autre côté, on frôle en permanence les facilités et la caricature. Je ne pense pas qu'il me laissera un souvenir impérissable, mais je ne peux qu'en conseiller la lecture ne serait-ce que pour la maîtrise stylistique dont fait preuve l'auteur, et sa volonté de nous faire découvrir la Corse sous un regard moins complaisant qu'on en a l'habitude, en tentant, parfois sans y parvenir, de dépasser les lieux communs sur cette île.
Je suis bien embêté au moment de rédiger cette critique. J'ai aimé ce roman policier maîtrisé de bout en bout par l'auteur. Tout y est, l'ambiance à la corse, le flic un peu perturbé et sortant souvent des clous que l'on a mis au placard et qui se retrouve sur une enquête d'ampleur, le procureur que l'on a envie de baffé en caricature de jeune magistrat tout juste sortie de l'école mais qui affiche une arrogance incroyable, les morts qui s'enchaînent, les retournements de situation s'accélérant en fin de récit...
Pour autant, je suis mitigé. Pourquoi ? Car justement j'ai trouvé ce roman beaucoup trop lisse. Il est clairement dans les clous du genre mais un peu trop en fait, même les petites choses qui devraient faire que ce roman sorte de l'ordinaire, comme le fait que l'action se passe en Corse, n'arrivent pas à le faire décoller. Il manque clairement quelque chose pour que ce roman se démarque dans ce genre.
Il n'en reste pas moins que c'est un bon roman policier à l'écriture agréable, et qui ravira sans doute les amateurs du genre malgré quelques longueurs. Disons que de mon côté, compte-tenu de l'offre énorme dans le genre, je pourrai avoir tendance à me lasser et à chercher plutôt les auteurs essayant d'apporter un vrai plus que cela soit par un style d'écriture, une construction particulière, un contenu atypique...
Un roman policier maîtrisé donc, que je ne déconseille pas mais qui reste très classique, sans doute trop.
Un drame familial a éclaté à Bastia, Mohamed Cherkaoui a tiré sur sa femme et sa petite fille de 5 ans pour finir par retourner l’arme contre lui. Un Capitaine de Police désabusé et alcoolique, premier arrivé sur les lieux se voit confier l’enquête alors qu’il était jusque là relégué sur une voie de garage au BHS : Bureau des homicides simples. Puis sur un sentier de randonnée c’est le corps d’une femme qui est retrouvé. Commence alors pour notre flic une enquête mouvementée et captivante sous le joug de sa hiérarchie qui ne lui facilite pas la tâche. Le personnage principal est aussi le narrateur et même s’il nous apparaît comme une parodie du flic blasé mais droit dans ses pompes au passé douloureux, il va se révéler tout au long de l’enquête qui soulèvera plus de questions qu’elle ni répondra. Ce personnage qui me semble désenchanté n’est pas sans affecte, il est attaché à son île et aux gens avec des amitiés d’enfance toujours présentes en plus il est bon dans ce qu’il fait ce qui ne gâche rien. L’intrigue est bien vue et comporte des éléments tout à fait crédibles qui lui donnent toute son épaisseur. Avec ce premier roman, Antoine Albertini correspondant du Monde en Corse, nous offre toute sa connaissance des « personnalités corses » et bien entendu du terrain. La Corse, ses paysages somptueux et ses plages paradisiaques, oubliez-les. Nous sommes bien loin de la carte postale. Dès le début de l’enquête on est face à une réalité sociale et économique qui montre un tout autre visage de l’île de beauté. Indépendantistes, séparatistes et nationalistes ne sont plus dans la lumière, le temps a passé. Sans compromis Bastia – Calvi sous la pluie de novembre prennent une tout autre dimension loin des clichés habituels. On ressent très fort l’insularité et l’ambiance quasi apocalyptique de la ville. Un roman noir bien maîtrisé avec une intrigue au schéma classique mais efficace. Une belle découverte avec un personnage attachant, sachant pratiquer l’humour et l’autodérision. J’aimerai beaucoup suivre une nouvelle enquête et voir l’évolution de ce personnage. Belle lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2019/05/23/37304016.html
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