Georges Torres, professeur de philosophie à la retraite, propose en parallèle, mais de sens contraire, une histoire de l'Univers et une histoire du savoir, celle-ci s'insérant dans celle-là . En effet tandis que l'histoire de l'Univers, une fois donné le coup d'envoi par le bigbang, se résume au passage de la Matière à la Vie et de la Vie à la Pensée selon le principe d'une continuité dans la discontinuité (rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme), celle du savoir se résume dans le passage de la mentalité d'un homo sacer à celle d'un homo philosophicus et à celle d'un homo scientificus. En effet, si le terme sapiens redoublé que les anthropologues accolent à celui d'homo connote la possession d'un savoir ou culture que les autres espèces animales sont incapables d'acquérir, l'histoire du savoir est celle du produit d'un effort d'analyse et de synthèse, analyse que tant l'homme du sacré et celui du chercheur de la sagesse n'étaient pas en mesure d'effectuer, alors qu'ils se sont livrés successivement à des synthèses censées reconstruire prématurément l'histoire de l'univers. La science elle-même connaît des discontinuités, mais jamais de rupture.
Cette histoire en parallèle s'adresse en particulier aux étudiants des facultés de Lettres qui malgré la spécialisation forcée des enseignements pourront en en prenant connaissance demeurer en mesure de suivre l'histoire du savoir scientifique qui nous réserve sans doute encore des surprises.
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