Si certaines sont impressionnantes et effrayantes, d'autres sont drôles et rassurantes !
Depuis les années 60, insensiblement et comme par imprégnation lente, la langue de la politique, la langue publique c'est-à-dire médiatique se modifie. Elle est devenue, au cours des années 90 l'idiome qui explicite et qui légitime le néolibéralisme. De modernité à social en passant par performant, réforme, crise, croissance ou diversité, Eric Hazan montre la transformation, «l'essorage» dit-il, d'expressions isolées, de tournures, de formes syntaxiques qui sont peu à peu vidés de leur sens, c'est-à-dire de leur force subversive ou politique. Cette langue a une dynamique propre, elle est performative : plus elle est parlée, et plus ce qu'elle défend - sans jamais l'exprimer clairement - a lieu. « Il s'agit de faire le tableau, écrivait Marx, d'une sombre oppression que toutes les sphères sociales exercent les unes sur les autres, d'une maussaderie générale mais inerte, d'une étroitesse d'esprit faite d'acceptation et de méconnaissance, le tout encadré par un système de gouvernement qui, vivant de la conservation de toutes les vilenies, n'est lui-même que la vilenie au gouvernement. »
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Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
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